samedi 25 octobre 2008

Moitessier au cap de Bonne-Espérance

Dans un numéro de Paris Match du 12 avril 1969, est publié en exclusivité un ensemble de photos de Bernard Moitessier, légendées par Jean-Michel Barrault. Les «photos prises par le navigateur solitaire, lancées, comme une bouteille à la mer, au passage du cap de Bonne-Espérance», un commentaire un peu en porte-à-faux (la bouteille à la mer étant plutôt un signe de désespoir) et qu’ailleurs ces photos sont présentées comme une explication au pourquoi «renonçant à l’argent et au triomphe, Bernard Moitessier poursuit sa prodigieuse aventure»*. Ah, ces journalistes ! Quoi qu’il en soit, voilà de très belles photos.
© 1969 Jacques Arthaud


Grâce à son enregistreur, le navigateur bavarde longuement avec ses amis.



Il manque de tabac mais dit «je m'en passerai». Il cuisine mal mais possède un an de vivres. Il peut faire deux fois le tour du monde avec les préparatifs d’un seul. Ses voiles ont parcouru 26000 milles. Elles sont comme neuves. La coupe, les renforts, les coutures ont été exécutées sur les indications de Moitessier. Bricoleur, il profite des jours de calme pour effectuer les petites réparations.

* Pour les plus jeunes ou ceux qui auraient oublié, rappelons que Bernard Moitessier a acquis une renommée internationale après son tour du monde et demi en solitaire, en 1968-1969. Parti le 22 août 1968 de Plymouth pour participer au premier tour du monde en solitaire sans escale organisé par le Sunday Times, le navigateur, après avoir «bouclé la boucle» en vainqueur, décide à la surprise générale de poursuivre sa route sans s’arrêter. Ce marin hors norme a voulu aller jusqu'au bout de la résistance humaine et de celle de son bateau. C’est, à l'époque, le plus long voyage en solitaire, 37 455 milles sans toucher terre, dix mois seul en mer. Ce périple est raconté dans La longue route - Seul entre mers et ciels (éd. Arthaud).
Pour une bibliographie commentée voir Librairie de la mer.

Son principal instrument est le sextant. Par prudence, il en possède plusieurs. Il a construit de ses mains son gouvernail automatique. Par mauvais temps, tous panneaux clos, il peut barrer de l’intérieur.

La terre entrevue, il reprend le large. En sept mois, il s’en est rapproché trois fois, malgré les risques, pour donner de ses nouvelles.

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