jeudi 2 mai 2013

La fin du Lamoricière, une tragédie éclipsée par la guerre

Nous avons déjà ici évoqué le destin du paquebot Lamoricière à l'occasion d'une exposition qui se tenait à Marseille en septembre 2009 (cliquez ici). Voici un supplément d'information.
Paquebot SS Lamoricière de la Compagnie générale transatlantique. Coll agence Adhémar
Longueur 112,72m - Largeur 15,24 m - 4712 tonnes 
1 alternateur triple expansion à 4 cylindres et 2 turbines simple réduction donnant 8000cv et permettant 18 nœuds - Lancé en février 1921
Le Lamoricière, paquebot de la Compagnie générale transatlantique (CGT) construit dans les chantiers britanniques de Swan Hunter and Wigham Richardson (Newcastle, Angleterre) est inauguré en 1921 et affecté à la ligne d’Afrique du Nord sur laquelle il servira 21 ans. Entre Marseille et Alger via Barcelone, Lamoricière fut l’un des paquebots les plus populaires de son temps et même lorsque la Seconde Guerre mondiale éclata, il continua un service régulier. Mais, à cause de la pénurie de mazout, il subit d’importantes modifications dont l’introduction de chaudières pour le charbon. La capacité du paquebot s'en trouva réduite et son étanchéité compromise par les portelones découpées dans la coque du paquebot pour remplir les soutes de charbon.
En janvier 1942, Joseph Milliasseau aux commandes, Lamoricière quitte Alger avec à son bord 384 personnes dont 122 membres d’équipage et 88 militaires permissionnaires. Arrivé près des Baléares, vers Minorque, le paquebot éprouve un fort et long mauvais temps. Près du phare de Favaritx (dans la capitale de Minorque, Mahon), le navire qui fait face à une tempête d’une force 9, est pris au piège par des vagues violentes après s’être porté au secours d’un autre navire, le cargo Jumièges qu’il ne retrouve pas malgré ses efforts. Le commandant Milliasseau n’a pas pu sauver ce navire qui a coulé rapidement et il se retrouve en travers de lames et de vagues creuses dans une mer déchainée en plein hiver. Le côté bâbord souffre des attaques des vagues et les portelones non étanches laissent entrer l’eau dans les soutes, provoquant une forte gîte. Durant des heures, les passagers et l’équipage tentent de sauver le navire puis essaient en vain d’évacuer les femmes et les enfants dans les canots de sauvetage. Le 9 janvier 1942, vers 12h35, le paquebot de la Transat coule près des côtes de Minorque faisant 292 victimes (212 passagers et 80 membres d’équipage). Il n'y eut que 92 survivants (50 passagers et 42 membres d’équipage). Les paquebots de la Transat Gouverneur Général de Gueydon et Gouverneur Général Chanzy, qui l’avait rejoint, récupère 55 personnes et 25 personnes. Enfin, l’aviso L’Impétueuse, arrivé à 16h30, sauve 12 naufragés réfugiés sur un radeau de fortune. Le Chanzy, L’Impétueuse et le remorqueur L’Obstiné patrouillent jusqu’à la tombée de la nuit. 

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