mercredi 26 juin 2013

Raleigh, voilier symbole de la Révolution américaine

La petite île de Montserrat, terre britannique des Antilles, a émis un double timbre pour célébrer le bicentenaire de l'Indépendance américaine. Il représente la bataille navale entre le CNS Raleigh et le HMS Druid le 4 septembre 1777. A droite, l'ancien et le nouveau sceau (sur le fond bleu du drapeau de l'Etat), du New Hampshire sur lesquels figure le Raleigh en construction.
Au milieu du bruit et de la fureur de la Révolution américaine, la construction du Raleigh, frégate de 32 canons, fut menée en un temps record, seulement deux mois. C'était la première fois que l'Etat du New Hampshire se voyait confier une telle mission, c'est sans doute pour cela que le voilier a été choisi pour figurer sur son sceau et son drapeau.
John Langdon went to great pains to get one of the earliest commissions to build this ship for a country in the midst of Revolution. From privateer to NH Governor, Langdon's white mansion still stands on Pleasant Street. His neighbor, Capt. Thomas Thompson, managed construction of this ship. Construction of the 32-gun frigate was begun on North Mill Pond in March 1776. It was completed in record time, just two months, the first such commission for the state of New Hampshire. Today the ship appears on the NH state seal.
Pourtant le Raleigh n'eut qu'un bref itinéraire sous les toutes nouvelles couleurs américaines. Il faisait partie des treize navires autorisé par le premier congrès continental en 1775. Afin de faire face aux débarquements des troupes britanniques, l’assemblée coloniale de Rhode Island décide, le 12 juin 1775, de construire des bâtiments de guerre. Le 13 octobre 1775, le Congrès des États-Unis charge un Comité de la Marine, précurseur du futur ministère, de créer une flotte de guerre pour les treize colonies. Le Raleigh fut l'un des rares à être réellement construit. Le reste de la nouvelle Continental Navy (ancêtre de l'US Navy) étant composé de bateaux civils et marchands armés pour cette guerre, ce sont les voiliers français qui assurèrent en grande partie la guerre navale jusqu'à notre Révolution.
Maquette du Raleigh au U.S. Navy Museum.
Raleigh a été construit par le colonel James Hackett sous la supervision de son capitaine Thomas Thompson. La quille a été posée le 21 mars 1776 au chantiers navals de John Langdon à Kittery, Maine. Cette frégate de 32 canons de la classe Hancock, 697t, 40m x 10,5m x 3,4m, est lancée le 21 mai 1776. Chargé avec le CNS Alfred, premier bateau de la Continental Navy, d'aller chercher du matériel en France, Raleigh fait sa récolte au passage, un schooner chargé de fausse monnaie qui est coulé, le brick Nancy qui lui fournit les codes d'un convois anglais qu'il attaque ensuite, mettant à mal le HMS Druid (voir timbre ci-dessus). Partis de Lorient chargés de matériel militaire, les deux frégates capturent un navire anglais au large du Sénégal mais Alfred est à son tour capturé dans les  petites Antilles par les HMS Ariadne et Ceres sans que Raleigh puisse lui venir en aide (ce qui vaudra à son capitaine d'être démis de ses fonctions). Sous le commandement de John Barry (sic), le 25 septembre 1778, la frégate quitte Portsmouth en protection d'un petit convoi. Alertés par la présence de voiles suspectes, les navires marchands font demi-tour pendant que la frégate entraîne à sa poursuite les HMS Unicorn et Experiment. Après de multiples affrontements, la course se terminera dans une baie de l'île Matinicus, au large du Maine. Tous les navires sont sévèrement touchés, Unicorn particulièrement, mais avant que Barry puisse sabordé le Raleigh, les Anglais le capture.
Ironie du sort, Raleigh, symbole de la Révolution américaine, remis en état, portera le sigle HBMS (His Britannic Majesty's Ship) et continuera le combat contre l'indépendance des treize Etats. Il participera ainsi à la capture de Charleston (Caroline du Sud) en mai 1780. HBMS Raleigh est désarmé à Portsmouth (celui d'Angleterre cette fois) le 10 juin 1781 puis vendu en juillet 1783.

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