samedi 31 mai 2014

Le 31 mai 1916 La bataille du Jutland

La bataille du Jutland, ou bataille du Skagerrak pour les Allemands, est la plus grande bataille navale de la Première Guerre mondiale et probablement l'une des plus complexes de l'histoire. Elle opposa pendant deux jours, la Royal Navy britannique à la Marine impériale allemande en mer du Nord, à 200 km au nord-ouest de la péninsule danoise du Jutland en mai-juin 1916.



Les forces en présence
le Royaume- Uni:
28 navires de ligne; 9 croiseurs de bataille; 8 croiseurs cuirassés; 26 croiseurs légers; 78 destroyers
Les allemands:
16 navires de ligne; 5 croiseurs de bataille; 6 pré -dreadnought; 11 croiseurs légers; 61 torpilleurs

Après plus de deux ans d'attente et plusieurs occasions manquées, la Grand Fleet britannique, commandée par l'amiral Sir John Jellicoe, réussit à contraindre la Flotte de haute mer de la Marine impériale allemande, aux ordres de l'amiral Reinhard Scheer, à une grande confrontation au milieu de la mer du Nord. La bataille générale, impliquant au total 250 navires de tous types, commença à 18 h 30, le 31 mai 1916 et dura deux heures. Suite aux mauvaises conditions de visibilité et à des erreurs des Britanniques, elle ne fut pas décisive, malgré la supériorité numérique de ces derniers. Cependant, Jellicoe réussit à couper la route de repli des navires allemands vers leurs ports, et était persuadé d'avoir l'occasion d'une bataille décisive pour le lendemain matin. Mais Scheer, déterminé à sauver sa flotte à n'importe quel prix, traversa le dispositif britannique à la faveur de la nuit et regagna ses bases de Wilhemshaven, à l'abri des champs de mines allemands.
L'affrontement a coûté quatorze bâtiments aux Britanniques : les croiseurs de bataille, Indefatigable,    Queen Mary, Invincible; les croiseurs cuirassés, Defence, Black Prince,Warrior et 8 destroyers; et onze navires aux allemands: le croiseur de bataille, Lutzow , le cuirassé pré-dreadnought, Pommern, les croiseurs légers,Frauenlob, Rostock, Elbing,Wiesbaden et 5 torpilleurs, ainsi que des milliers de victimes humaines.

  La fin du croiseur de bataille britannique Indefatigable 
                                       

                                               L'explosion du croiseur de bataille Invincible 

Les deux camps revendiquèrent chacun la victoire. Même s'il est vrai que les pertes des Britanniques en vies humaines et en navires ont été les plus importantes, les marins allemands n'étaient pas dupes et avaient conscience d'avoir échappé de peu à un désastre. La flotte de haute-mer allemande resta dès lors dans ses ports, hormis quelques brèves sorties en août 1916 et avril 1918. Certes, elle continuait de constituer une menace, obligeant les Britanniques à maintenir de nombreuses unités en mer du Nord, mais jamais plus elle ne tenta de disputer la maîtrise des mers à son adversaire. Au contraire, la Marine allemande allait consacrer ses principaux efforts à la guerre sous-marine.

Alain









vendredi 30 mai 2014

Le printemps des brise-glaces

Le Festival des brise-glaces de St Petersbourg - mai 2014 (cliché http://nevnov.ru/)
Le printemps serait-il la saison des brise-glaces ? Certainement si on se réfère à la richesse de l'actualité de ce type de bateau depuis quelques mois. Revenons-y. D'abord la livraison du Baltika, le brise-glace « oblique ». Marcher en crabe, travailler de travers et le faire volontairement pour augmenter son efficacité devient possible grâce à des prouesses technologiques. Le chantier Arctech, héritier de Wartsila, a conçu et réalisé ce bateau d'un type nouveau. Le lancement du Vladivostok, première concrétisation du projet 21900M (voir notre page Google+), marque la poursuite du renouveau des brise-glaces russes qui avait commencé avec la livraison du Moskva en 2008 et du Sankt Petersburg en 2009. 


http://nevnov.ru/en/city/region/v-peterburge-otkryilsya-festival-ledokolov.html

D'ailleurs ces deux bateaux étaient présents au Festival du brise-glace de St Petersbourg au début du mois de mai. Qu'était au fait ce rassemblement de navires de travail sur la Neva ? Du 3 au 4 mai, le public pouvait visiter cinq brise-glaces amarrés le long du quai Lieutenant Schmidt dans la ville de Pierre le Grand. Il y avait là donc là outre les deux bateaux récents, le brise-glace auxiliaire Mudyug à la proue si particulière et deux brise-glaces portuaires, Ivan Krusenstern et Capitaine Zarubin. Ainsi, presque tous les types de brise-glaces étaient présentés à la foule excepté bien sûr les nucléaires. Mais pourquoi avait lieu ce rassemblement? Officiellement, l'idée venait du personnel du musée Krassin (le brise-glace historique amarré à quelques encablures) dans le but de célébrer le 150e anniversaire du Pilot, le premier brise-glace qui naviguait ici, à proximité de l'île de Kronstadt, importante base de la flotte. Mais il y a peut-être aussi d'autres raisons, moins avouées. Comme de stimuler la fierté du grand public qui sait bien que le brise-glace est un navire russe (il y a plus de Russes qui connaissent le nom de Stepan Makarov, inventeur du brise-glace, que de Français capables de vous parler de l'histoire de la Marine Nationale) ou de faire savoir, et pas seulement aux Russes, tout l'intérêt que l'État russe et Vladimir Poutine portent à la Route du Nord et à l'Arctique qui doivent assurer la richesse et la suprématie du pays dans les années qui viennent. À ce sujet, des travaux scientifiques (russes bien évidemment) viennent de faire savoir que les expéditions scientifiques récentes avaient trouvé suffisamment d'arguments pour augmenter la surface des eaux territoriales... C'est également le moyen de rappeler que maintenant, les brise-glaces sont construits en Russie et non plus à l'étranger. La Finlande (ce pays auquel la Russie a fait la guerre et dont les chantiers ont construit la grande majorité des brise-glaces du monde entier) n'en a plus qu'un seul en construction pour la Russie et par un chantier dont la Russie détient la moitié des parts... Les chantiers navals russes fonctionnent bien, tiennent maintenant les délais et se permettent même de revoir à la hausse les prix des commandes passées par l'État. Certains disent même que la Russie pourrait passer commande à des chantiers de Crimée, une région dont on a beaucoup parlé récemment... Il serait question d'y construire des tankers destinés au transport d'hydrocarbures provenant de l'Arctique ! Tout donne l'impression que l'Arctique est au centre des préoccupations géopolitiques russes actuelles.


Le Sovetsky Soyuz était désarmé depuis 2007 à Mourmansk et servait de réserve en pièces détachées pour les autres navires de la classe encore en service (Russia, Yamal et Cinquantenaire de la Victoire). Il vient d'être décidé de le remettre en service en attendant la livraison des nouveaux navires de la classe LK 60 prévue à partir de décembre 2017 (projet 22220).


Mourmansk - cliché DR
En Russie, comme en France, les quotidiens sont nombreux à tenir une rubrique "Ce jour-là...". La différence est la suivante : dans les journaux russes, ce sont fréquemment des événements maritimes qui sont cités. On apprend ainsi que c'est le 23 mai 1893 que le convoi composé du brise-glace Silač et des deux destroyers Nargen et Hogland parvient à Vladivostok en provenance de Cronstadt. Il vient d'effectuer un trajet long de 14 000 milles. Grâce au Silač, l'hiver 1894-1895 sera le premier au cours duquel la navigation ne sera pas interrompue dans le port oriental. Plus récemment, le 25 mai 1987, le brise-glace nucléaire Sibir a atteint le Pôle Nord.

Cliché DR


Our German correspondant Cornelia Klier gave us links to the the two interesting videos (many thanks to her) :



And do not forget this another link (provided by Cornelia Klier too) where you can download an interesting other video.

Au Canada, la construction du futur brise-glace  de la garde-côtière semble avoir pris du retard. Un nouveau chantier vient de proposer son aide afin de tenir les délais et le budget. Voir à ce sujet cet article. Enfin, en Australie, la construction d'un nouveau brise-glace semble être à l'ordre du jour ; il remplacerait l'Aurora Australis.






Voir le livre "Brise-glaces de la Route du Nord et de la mer Baltique"

Commander ce livre

samedi 24 mai 2014

Le 24 mai 1941 le croiseur de bataille Hood était détruit par le cuirassé allemand Bismarck

                                                   Le croiseur de bataille britannique  Hood .

                                                        Le cuirassé allemand Bismarck

                        Le 24 mai 1941 le croiseur de bataille britannique Hood était détruit par le cuirassé allemand Bismarck; trois jours après, le Bismarck traqué par la Royal Navy était détruit à son tour ; voir l'article rappelant ces événements majeurs de la guerre navale au cours de la Seconde guerre mondiale.

Alain

jeudi 15 mai 2014

Nouvelle exposition à la Galerie en Ré de Bois -Colombes

Une nouvelle fois, la Galerie en Ré de Bois-Colombes se distingue en présentant ses "artistes habitués". Les amateurs de marine ne seront pas déçus. Ce sera pour les autres une occasion de découvrir de vrais talents contemporains :


lundi 5 mai 2014

5 mai 1942 Opération Ironclad; bataille de Madagascar




Il s'agit d’une invasion britannique de Madagascar, alors sous l'autorité du gouvernement de Vichy, opération décidée sans avertir le général de Gaulle (comme plus tard le débarquement en Afrique du Nord).
Craignant que l’Inde se retrouve isolée, les forces britanniques mènent, le 5 mai 1942, l’opération Ironclad ou bataille de Diego-Suarez.
Au début de l'année 1942, les dirigeants des forces alliées pensent que les ports de Madagascar pourraient être utilisés par les Japonais; par ailleurs, les Allemands surveillent de près si le gouvernement de Vichy fait son possible pour maintenir le pays dans la neutralité.

                                         Le 9 mai 1942 la Royal Navy devant Diego Suarez
                                        
La flotte de couverture britannique comprenait les porte-avions Illustrious,Indomitable et le vieux cuirassé Ramillies. Le 5 mai 1942, à 5h10, des explosions de bombes et de torpilles détruisirent les quelques bâtiments de guerre français, qui se trouvaient dans le port de Diego-Suarez; le croiseur auxiliaire Bougainville et le sous-marinBeveziers.
Tous les avions et les navires de la base furent détruits, à l'exception de l'aviso colonial D'Entrecasteaux.
Les troupes britanniques ont débarqué dans les baies d’Ambararata et de Courrier, juste à l'ouest du grand port de Diego-Suarez, à la pointe nord de Madagascar. La garnison, sous le commandement du général Guillemet et du capitaine de vaisseau Maerten, d'environ 4000 hommes, réussit à contenir les assaillants durant toute la journée.
Le général Sturges, commandant des troupes de débarquement, demanda au HMS Ramillliesd'éliminer le D'Entrecasteauxdont le tir précis empêchait la progression à terre. Devant le surnombre l'aviso dû s'échouer, mais les canonniers continuèrent à riposter.


                                                 L'aviso colonial D'Entrecasteaux échoué  

L'attaque principale fut lancée au jour, le 6 mai, elle perça les défenses: au bout de quelques heures, la dernière batterie côtière se rendit. Le sous-marin Le Héros, atteignit la baie du Courrier mais y fut attaqué par la corvette Genista, puis par des appareils de l'Illustrious. Il coula à 5 heures le 7 mai, vingt-sept membres de son équipage trouvèrent la mort. Un autre sous-marin, le Monge, fut détruit le lendemain, après avoir essayé de torpiller l’Indomitable.
Le 7 mai, après de violents combats, les forces françaises se retirent vers le sud, Diego-Suarez est prise par les Britanniques.
Des sous-marins japonais, les I-10, I-16 et I -20 sont arrivés le 29 mai, pour attaquer la flotte britannique; trois semaines après le débarquement
L'avion de reconnaissance de l'I-10 a repéré le HMS Ramillies ancré dans le port de Diego-Suarez, l'avion ayant été repéré, le Ramillies s’est déplacé. Toutefois l'I-20 et L'I-16 ont lancé deux sous-marins de poche, dont l'un a réussi à entrer dans le port et a tiré deux torpilles; une torpille a gravement endommagé le Ramillies, tandis que la seconde a coulé le pétrolier britannique Fidélity, qui fut renfloué plus tard.


                                    Le 19 septembre 1942 débarquement britannique à Tamatave

L'amiral Darlan, alors commandant en chef des forces de Vichy, ordonne de résister jusqu'au bout, y compris par des actions de guérilla. Les hostilités se poursuivent pendant plusieurs mois.La progression britannique est lente à cause des petites escarmouches avec les forces armées de Vichy, et des dizaines d'obstacles érigés sur les routes principales. Toutefois les forces de Vichy ne combattent pas réellement et c’est sans trop d'opposition que les Alliés capturent la capitale,Tananarive.
Le 6 novembre, un armistice est signé, et le 8 novembre 1942, le gouverneur général Armand Annet capitule. Sur les 1200 Français faits prisonniers, 900 se rallient à la France libre.

Alain


samedi 3 mai 2014

Mises à jour des sites d'Alain Clouet


Bonjour,

Mes sites ont été mis à jour

·         « la Flotte de Napoléon III »   http://dossiersmarine.free.fr
o    mise à jour : classe Arbalète - corvettes cuirassées
·         «  Bordeaux Aquitaine Marine » http://variamarine.free.fr
o    Ajouts : armements / remorqueurs (fiches techniques
·         « Marines »  http://dossiersmarine4.free.fr
    • RAS

Cordialement,
Alain Clouet

vendredi 2 mai 2014

2 mai 1982 Le torpillage du croiseur argentin General Belgrano

Le General Belgrano était l'ex-croiseur léger américain CL46 Phoenix de la classe Brooklyn de 10000t, armé de 15 canons de 152 mm, lancé le 12 mars 1938, par l'arsenal de New York. Entré en service en octobre 1938, il a été acquis par l'Argentine en avril 1951 en même temps que le Boise de la même classe devenu le Nueve de Julio. Le Nueve de Julio sera démoli en 1978, alors que le General Belgrano est modernisé.

                                                       Le croiseur argentin General Belgrano.

Fin avril 1982, une force opérationnelle de la Royal Navy se dirige vers les îles Malouines pour soutenir le débarquement britannique. Trois groupes opérationnels argentins se rapprochent pour contrer l'escadre britannique. Le 30 avril, le croiseur General Belgrano est détecté au sud des Malouines par le sous-marin nucléaire britannique Conqueror celui-ci le suit discrètement. Le 1er mai, l'amiral argentin Juan Lombardo ordonne aux forces navales argentines de rechercher et d'attaquer les forces britanniques, son message est intercepté par les services de renseignements britanniques.

Bien que situé en dehors de la zone d'exclusion de 200 miles autour des îles Malouines décrétée par les britanniques, le General Belgrano constitue une menace pour les forces britanniques, aussi Madame Thatcher Premier Ministre autorise l'attaque du croiseur; à 15h 57 le sous marin Conqueror lance trois torpilles sur le navire argentin; deux de ces torpilles atteignent le General Belgrano; l'une près de la proue; l'autre au niveau de la salle des machines; la production d'électricité du croiseur s’arrête, et avec elle les pompes, les portes étanches étant restées ouvertes, le navire se rempli rapidement, vingt minutes après l'attaque, l'ordre d'abandonner le croiseur est donné.Les destroyers d'escorte ne se rendent pas compte tout de suite, la nuit venue, de la situation, ils ont néanmoins détectés le sous-marin et lancent des grenades sous marines, l'état de la mer empire dispersant les canots et radeaux de survie; les navires argentins réalisant enfin le naufrage, ainsi que des chiliens se portent au secours des naufragés et sauvent 772 hommes de l'équipage; il y aura néanmoins 323 victimes la plupart par suite de l'explosion des torpilles.

                                                            Le Général Belgrano coule. 

La flotte argentine retourne dans ses bases et ne jouera pas un rôle majeur jusqu'à la fin du conflit.
Le fait que le General Belgrano ait été coulé sans sommation, en dehors de la zone d'exclusion britannique a créé un différent supplémentaire entre les deux États portant sur la légalité de cette attaque, d'autant que les Argentins affirmeront que le General Belgrano a été attaqué alors qu'il se dirigeait vers sa base, ce que contesteront les Britanniques, pour qui l'attaque est un acte de guerre légitime.
Pour plus d'articles sur la Guerre des Malouines (Falkland, Malvinas), cliquez ici.

Alain

La construction navale italienne par le timbre, série 3-4


De 1977 à 1980, la Poste italienne publia quatre séries annuelles de quatre timbres commémorant la construction navale italienne à travers le temps par des exemples de nouveautés pour chaque époque.
Voici la troisième série composée du croiseur Dandolo (Corazzata "Dandolo"), du sous-marin Carlo Fecia di Cossato (Sommergibile "Carlo Fecia di Cossato"), du trois-mâts Cosmos (Nave "Cosmos"), du traversier Deledda (Traghetto "Deledda"), 

jeudi 1 mai 2014

Le dragueur de mines Muguet


Le navire du jour


                                       
Le dragueur de mines français Muguet ex AMS97 US 

La construction navale italienne par le timbre, série 2-4


De 1977 à 1980, la Poste italienne publia quatre séries annuelles de quatre timbres commémorant la construction navale italienne à travers le temps par des exemples de navires significatifs pour chaque époque.
Voici la deuxième série composée de la corvette Benedetto Brin (Corazzata "Benedetto Brin"), de la frégate Lupo (Fregata "Lupo"), du brigantin ligure Fortuna (Brigantino Fortuna) et du porte-conteneurs Africa (Nave porta container "Africa"), .