jeudi 11 juillet 2024

11 juillet 1963 : naufrage du paquebot Ciudad de Asuncion




Le Ciudad de Asuncion a été lancé en Écosse en 1929 par le chantier Inglis A. & J. Ltd. Comme beaucoup d’autres navires opérant sur le Rio de la Plata et les fleuves qui l’alimentent, c’est un « petit bateau » (97 mètres de longueur,18 mètres de largeur, tirant d'eau de 3 mètres, déplacement 2 188 tonnes, vitesse 15 nœuds. Sa capacité est de 500 passagers et 420 tonnes de fret) mais c’est un « beau bateau » dont les installations comportent des cabines luxueuses et plusieurs salons. Pour la compagnie Empresa Flota Fluvial Del Estado Argentino (EFFEA), basée à Buenos Aires, il effectue la traversée régulière du Rio de la Plata entre Montevideo et Buenos - Aires soit une course d’environ 240 kilomètres. Il porte le nom de la capitale du Paraguay et possède un jumeau Ciudad de Corrientes.

Le 10 juillet 1963, le paquebot Ciudad de Asuncion quitte Montevideo à destination du port argentin de Buenos Aires sur l’autre rive du Rio de la Plata. C’est l’hiver ici ; la nuit est très froide et un épais brouillard recouvre l’immense embouchure. Le départ du bateau en a été retardé puis autorisé à 21 heures en raison d’une amélioration. Il embarque 360 passagers ; son équipage comprend 64 personnes aux ordres du commandant Juan Carlos Avito Fernández, un marin expérimenté qui navigue ici depuis 39 ans.

Le début de la traversée nocturne qui doit durer environ huit heures se déroule sans ambages. La route que suit le navire, même si ce n’est pas la route « officielle », est la plus fréquemment empruntée par les bateaux de la compagnie pour des raisons de rapidité et de consommation. Ce que nul n’ignore mais dont personne ne parle…

Mais le brouillard se densifie à nouveau et, sur la passerelle, personne ne voit les balises qui signalent l’épave du cargo grec Marionga J. Cairis  avec laquelle le paquebot entre en collision. L’accident provoque un trou dans la coque et petit à petit le paquebot inondé s’enfonce dans l’eau du Rio. Le feu se déclare dans la salle des machines provoquant l’extinction des lumières du bord et un important dégagement de fumée dans les coursives. Il est maintenant deux heures du matin. Les passagers, vêtus le plus chaudement possible, se rassemblent sur le pont le plus élevé.

Et l’on retrouve les ingrédients de bon nombre de naufrages historiques : manque de canots de sauvetage, accidents lors de leur descentes, équipage inexpérimenté et dépassé par les événements, certains passagers qui se jettent à l’eau… Tout cela dans la nuit et l’eau froides de l’hiver. Heureusement, le navire n’est pas submergé par la mer ; sa descente est stoppée par un banc de sable sur lequel il se pose à la position 34° 45.830 S, 57° 27.550 W. soit à mi-chemin de son voyage. 


Le pont supérieur est laissé hors de l’eau et tous les occupants y sont rassemblés dans le froid et l’angoisse. Un peu plus de trois heures après le naufrage, les premiers sauveteurs parviennent sur les lieux à bord des bâtiments de la marine argentine ARA King  et ARA Murature . Ils sont suivis du Granville, du Py et de plusieurs remorqueurs venant de La Plata, parmi lesquels The Avenger. Les rescapés sont emmenés à la base navale de Río Santiago, à Ensenada , à une soixantaine de kilomètres au sud-est de Buenos Aires. Le bilan humain officiel du naufrage est de 53 morts.





Le naufrage eut un certain retentissement en France en raison de la présence parmi les naufragés de l'abbé Pierre, créateur en 1949 de la fondation Emmaüs d’aide aux sans-abri. Le journaliste Philippe Labro raconte ici son entrevue avec le prêtre.

L’histoire de la navigation fluviale de l’embouchure jusqu’au Brésil est retracée de façon fort claire et intéressante sur le lien : https://www.shippingwondersoftheworld.com/river_plate.html

Avec le naufrage du Ciudad de Buenos Aires en 1957 et la collision impliquant les navires Royston Grange et Tien Chee en 1972, le naufrage du Ciudad de Asuncion est l'une des des plus grandes tragédies du Río de la Plata du XXe siècle.



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dimanche 7 juillet 2024

Quelques livres de France... Some books about famous liner France

Commençons cette revue avec deux grands classiques écrits par Daniel Hillion, journaliste spécialisé et grand connaisseur du paquebot :








puis ce petit livret de photographies de Pascal Halley :



Ce que nous apprennent Claude Febvay et les maquettes du paquebot :






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