mercredi 2 mars 2011

7 mars 1958 : lancement de Compiègne, premier ferry construit en France


Le nombre de véhicules transportés par ferry sur la traversée de la Manche fut multiplié par deux entre 1952 et 1957, pour atteindre 152 000 cette dernière année. À cette époque, la construction de ce type de navires est très fréquente dans les pays scandinaves qui possèdent déjà de très gros cars-ferries.

C'est dans ce contexte que la Société Nationale des Chemins de Fer Français décida de suivre l'exemple britannique et de s'intéresser à ce trafic sur le Transmanche. Elle fit donc construire à son tour un ferry ; Compiègne sera le huitième navire de l'armement naval S.N.C.F. mais, surtout, en sera le premier ferry. La mise en service de Compiègne s'accompagne d'une refonte de la gare maritime de Calais afin de mieux
adapter celle-ci au nombre croissant de voyageurs.

Le navire fut commandé aux chantiers Loire-Normandie de Grand-Quevilly par la Société Nationale des Chemins de Fer Français en 1956 afin de répondre à la demande croissante de transport d'automobiles sur le détroit de la Manche. Sa construction débute le 10 juin 1957 et est particulièrement surveillée par le Bureau Véritas en raison des innovations qu'il présente (deux ponts à l'avant pour les voitures, un pont à l'arrière pour les camions et les cars, une timonerie à l'avant et à l'arrière de même qu'un gouvernail à chaque extrémité afin de faciliter les manœuvres au port). Il est lancé le 7 mars 1958, malgré une crue de la Seine, après avoir été baptisé par le Révérend Père Chanell, Madame Porchez étant la marraine du navire.

Le 3 juillet 1958, Compiègne effectue ses premiers essais. Il arrive à Calais, son port d'attache, sous les ordres du Commandant Lacoste le 7 juillet. Le lendemain, il procède à de nouveaux essais en mer ainsi qu'à des essais d'accostage à Douvres. Il effectue son premier voyage commercial entre Calais et Douvres le 22 juillet 1958 après une sortie en mer d'une heure destinée à le présenter aux diverses personnalités


En service commercial, il accomplira durant la saison jusqu'à trois rotations complètes par jour. Le 12 octobre, Compiègne est transféré sur la ligne Boulogne-Douvres pour y remplacer Lord Warden parti en révision annuelle. Il y restera jusqu'en janvier 1959 puis sera révisé à Dieppe. Au préalable, la cale de radoub où ces travaux furent effectués, dut être spécialement aménagée, Compiègne étant alors le plus grand navire qu'elle ait jamais accueilli à cette date. Le 1er septembre 1970, il effectue sa 10.000ème traversée du Détroit depuis son entrée en service. Comme les autres navires gérés par la Société Anonyme de Gérance et d'Armement, il passe lors du retrait de celle-ci le 1er octobre 1974 sous le contrôle de la Société Nationale des Chemins de Fer Français, qui en est le propriétaire.

Il est retiré du service et désarmé à Calais à la fin de l'année 1980 mais reste susceptible de naviguer à nouveau pour la S.N.C.F. durant les arrêts des autres navires de la flotte.

Vendu pour 6 millions de francs à la Calypso Shipping de Monrovia (Liberia) pour Strintzis Line Shipping S.A. en août 1981, mais restant à la disposition de la S.N.C.F. jusqu'au 20 octobre en cas de défaillance de l'une de ses unités, il quitte définitivement Calais le 24 octobre après avoir traversé le Channel 22.712 fois. Il devient alors Ionian Glory et effectue des traversées régulières entre Brindisi, Corfou et Patras et est utilisé en décembre 1983, sous affrétement de l'O.N.U. (avec quatre autres navires de la même compagnie) pour l'évacuation de 4 000 Palestiniens de Tripoli (Liban) vers le Yémen du Sud, l'Algérie et la Tunisie. En 1989, son nom devient Queen Vergina sans qu'intervienne de changement de propriétaire. En 1990, il est acquis par Liano Shipping Ltd. de Malte, devient Freedom I et sert sous ce nom, à partir du 29 mai 1990, d'accomodation-ship pour les émigrés dans le port de Malmö.

Texte extrait de "Car-ferries construits en France" aux éditions MDV.




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Queen Mary de la Cunard au large de Manhattan en 1966

Queen Mary de la Cunard au large de Manhattan en 1966.
RMS Queen Mary Cunard Ship Ocean Liner 1966


De belles pages, illustrées de nombreux documents, sont consacrées à Queen Mary dans Cunard, les majestés de l'Atlantique et leurs concurrents de Gilles Barnichon, Daniel Hillion et Luc Watin-Agouard, paru aux éditions MDV Maîtres du Vent

Queen Mary de la Cunard au large de Manhattan en 1966

Queen Mary de la Cunard au large de Manhattan en 1966.
RMS Queen Mary Cunard Ship Ocean Liner 1966


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Les "Jeanne d'Arc" 1/3 Le croiseur cuirassé

Le croiseur cuirassé Jeanne d'Arc à son entrée en service en 1903
Le croiseur cuirassé Jeanne d'Arc dans les années 1920 (photos collection Alain V)


Les "Jeanne d'Arc", navires-écoles d'application :1903-1928, 1931-1964 et 1964-2010.
Je vais vous décrire successivement les trois croiseurs-écoles ayant porté le nom de Jeanne d'Arc pendant plus de 100 ans. Il y a en effet continuation dans la fonction de navire-école mais chacun est représentatif de la construction navale française de son époque. Cette série s'interrompt, hélas, avec le troisième navire puisqu'il a été décidé de ne pas donner de successeur au croiseur porte hélicoptères.

Jeanne d'Arc, navire-école d'application. 1903-1928: Le croiseur cuirassé
Le premier croiseur cuirassé français, le Dupuy de Lome a été lancé en 1890, il a été suivi des types Amiral Charner et du Pothau, d'un déplacement de 4700 tonnes à 6600 tonnes et d'une vitesse inférieure à 20 nœuds.
L'ingénieur du génie maritime Emile Bertin propose de construire un grand croiseur cuirassé, devant donner 23 nœuds de vitesse. Pour donner une telle vitesse, il faut monter à bord 48 chaudières et trois machines donnant 29 000 cv. Pour installer une aussi encombrante machinerie, il est nécessaire d'accroître considérablement les dimensions du bâtiment qui dépasse 11 000 tonnes; la longueur passe de 110 m environ sur les premiers à 145 mètres. Le navire se signale aussi par sa silhouette caractéristique avec ses 6 cheminées, en deux groupes de trois, disposition qui sera reprise huit ans plus tard sur l'Ernest Renan et les Edgar Quinet.
Le Jeanne d'Arc est mis sur cale le 24 octobre 1896, à Toulon. Lancé le 8 septembre 1899, il entre en service en 1903. Toutefois, il est loin d’être une réussite, en dépit de ses énormes machines, il ne dépasse pas 21,8 nœuds. Son armement est trop faible pour sa taille et il a de piètres qualités manœuvrières.
Le 14 avril 1903 il emmène le Président Emile Loubet en voyage officiel de Marseille à Alger, et retour le 29 et 30 mai 1903 de Bizerte à Marseille.
En définitive, ce navire trouvant difficilement son utilité au sein de la Marine nationale, il est décidé de l'utiliser comme navire école d'application, il prend alors en 1912, la suite du Duguay Trouin ex transport Tonkin de 1878, du type Annamite, navire-école depuis 1900.

Ecole d'application de 1912 à 1914 et de 1919 à 1928.
Il effectue 2 campagnes avant la guerre.
En 1914, il est affecté à la 2ém escadre légère en Manche.
Le 30 avril 1915, il est rattaché à la 3ém escadre de croiseurs à Port Saïd, pour la défense du Canal de Suez.
Le 27 mai 1915, il effectue un bombardement sur les cotes de Syrie.
Le 31 mai 1915, il détruit le consulat allemand de Kaiffa.
Le 1er septembre 1915, il participe avec le Jaureguiberry à l'occupation de Rouad en Syrie.
En septembre 1915, il sauve 3000 Arméniens à Antioche.
Le 29 décembre 1915, la compagnie de débarquement enlève Andephili en face de Castellorizo.
En 1916/1917, il est affecté à la division de Syrie.
En 1918, il escorte des convois de troupes des USA en France à travers l'Atlantique.
En avril 1919, il est en réserve normale à Brest
De 1919 à 1928, il reprend son activité d'école d'application; il effectue 9 campagnes.
En 1928, il est désarmé, il prend alors le nom de Jeanne d'Arc II, le nom de Jeanne d'Arc venant d’être attribué au nouveau croiseur école en construction.
En attendant la mise en service de la nouvelle Jeanne d'Arc, le croiseur cuirassé Edgar Quinet est transformé pour effectuer 2 campagnes de l'école d'application, hélas la seconde se terminera prématurément le 4 janvier 1930, échoué au Cap Blanc en Algérie, tout le monde est évacué sans perte, mais le navire se brise 5 jours plus tard, et est irrécupérable.
La Jeanne d'Arc II désarmée depuis 1928 à Landevennec, est rayée et condamnée le 15 février 1933; le 7 juillet 1934, elle est vendue à Brest au chantier de démolition de la Seyne sur Mer.
Le 11 aout 1934, le vieux croiseur est remorqué de Brest à Toulon par le remorqueur Abeille 22 et démoli.

Caractéristiques du croiseur cuirassé Jeanne d'Arc.
déplacement: 11 270 tonnes
dimensions: L.145 m; l.19,4 m; tirant d'eau 8 mètres
puissance: 28 500 cv; vitesse 21 nœuds; rayon d'action 9 000 miles à 10 nœuds
protection: ceinture 150 mm; pont blindé 50 mm; tourelles 200 mm
armement:
2 canons de 194 mm
14 canons de 138,6 mm
16 x 47 mm
2 tubes lance-torpilles
équipage: 735 h

Alain

Les "Jeanne d'Arc" 1/3 Le croiseur cuirassé

Le croiseur cuirassé Jeanne d'Arc à son entrée en service en 1903
Le croiseur cuirassé Jeanne d'Arc dans les années 1920 (photos collection Alain V)


Les "Jeanne d'Arc", navires-écoles d'application :1903-1928, 1931-1964 et 1964-2010.
Je vais vous décrire successivement les trois croiseurs-écoles ayant porté le nom de Jeanne d'Arc pendant plus de 100 ans. Il y a en effet continuation dans la fonction de navire-école mais chacun est représentatif de la construction navale française de son époque. Cette série s'interrompt, hélas, avec le troisième navire puisqu'il a été décidé de ne pas donner de successeur au croiseur porte hélicoptères.

Jeanne d'Arc, navire-école d'application. 1903-1928: Le croiseur cuirassé
Le premier croiseur cuirassé français, le Dupuy de Lome a été lancé en 1890, il a été suivi des types Amiral Charner et du Pothau, d'un déplacement de 4700 tonnes à 6600 tonnes et d'une vitesse inférieure à 20 nœuds.
L'ingénieur du génie maritime Emile Bertin propose de construire un grand croiseur cuirassé, devant donner 23 nœuds de vitesse. Pour donner une telle vitesse, il faut monter à bord 48 chaudières et trois machines donnant 29 000 cv. Pour installer une aussi encombrante machinerie, il est nécessaire d'accroître considérablement les dimensions du bâtiment qui dépasse 11 000 tonnes; la longueur passe de 110 m environ sur les premiers à 145 mètres. Le navire se signale aussi par sa silhouette caractéristique avec ses 6 cheminées, en deux groupes de trois, disposition qui sera reprise huit ans plus tard sur l'Ernest Renan et les Edgar Quinet.
Le Jeanne d'Arc est mis sur cale le 24 octobre 1896, à Toulon. Lancé le 8 septembre 1899, il entre en service en 1903. Toutefois, il est loin d’être une réussite, en dépit de ses énormes machines, il ne dépasse pas 21,8 nœuds. Son armement est trop faible pour sa taille et il a de piètres qualités manœuvrières.
Le 14 avril 1903 il emmène le Président Emile Loubet en voyage officiel de Marseille à Alger, et retour le 29 et 30 mai 1903 de Bizerte à Marseille.
En définitive, ce navire trouvant difficilement son utilité au sein de la Marine nationale, il est décidé de l'utiliser comme navire école d'application, il prend alors en 1912, la suite du Duguay Trouin ex transport Tonkin de 1878, du type Annamite, navire-école depuis 1900.

Ecole d'application de 1912 à 1914 et de 1919 à 1928.
Il effectue 2 campagnes avant la guerre.
En 1914, il est affecté à la 2ém escadre légère en Manche.
Le 30 avril 1915, il est rattaché à la 3ém escadre de croiseurs à Port Saïd, pour la défense du Canal de Suez.
Le 27 mai 1915, il effectue un bombardement sur les cotes de Syrie.
Le 31 mai 1915, il détruit le consulat allemand de Kaiffa.
Le 1er septembre 1915, il participe avec le Jaureguiberry à l'occupation de Rouad en Syrie.
En septembre 1915, il sauve 3000 Arméniens à Antioche.
Le 29 décembre 1915, la compagnie de débarquement enlève Andephili en face de Castellorizo.
En 1916/1917, il est affecté à la division de Syrie.
En 1918, il escorte des convois de troupes des USA en France à travers l'Atlantique.
En avril 1919, il est en réserve normale à Brest
De 1919 à 1928, il reprend son activité d'école d'application; il effectue 9 campagnes.
En 1928, il est désarmé, il prend alors le nom de Jeanne d'Arc II, le nom de Jeanne d'Arc venant d’être attribué au nouveau croiseur école en construction.
En attendant la mise en service de la nouvelle Jeanne d'Arc, le croiseur cuirassé Edgar Quinet est transformé pour effectuer 2 campagnes de l'école d'application, hélas la seconde se terminera prématurément le 4 janvier 1930, échoué au Cap Blanc en Algérie, tout le monde est évacué sans perte, mais le navire se brise 5 jours plus tard, et est irrécupérable.
La Jeanne d'Arc II désarmée depuis 1928 à Landevennec, est rayée et condamnée le 15 février 1933; le 7 juillet 1934, elle est vendue à Brest au chantier de démolition de la Seyne sur Mer.
Le 11 aout 1934, le vieux croiseur est remorqué de Brest à Toulon par le remorqueur Abeille 22 et démoli.

Caractéristiques du croiseur cuirassé Jeanne d'Arc.
déplacement: 11 270 tonnes
dimensions: L.145 m; l.19,4 m; tirant d'eau 8 mètres
puissance: 28 500 cv; vitesse 21 nœuds; rayon d'action 9 000 miles à 10 nœuds
protection: ceinture 150 mm; pont blindé 50 mm; tourelles 200 mm
armement:
2 canons de 194 mm
14 canons de 138,6 mm
16 x 47 mm
2 tubes lance-torpilles
équipage: 735 h

Alain