vendredi 29 mai 2009

ND de Salut en Terre sainte

Rade de Jaffa : le port de Jaffa est un bassin entouré d'écueils qui émergent en partie et rendent l'approche dangereuse. La jetée du premier plan est provisoire et a servi au débarquement du matériel de chemin de fer.

ND de salut en rade de Jaffa (fin du XIXe siècle ?)

Les religieux augustins de l'Assomption créèrent l'œuvre des grands pèlerinages français au lendemain de la guerre de 1870. le premier pèlerinage en Terre sainte eu lieu en 1882. Les pèlerinages avaient lieu sous la protection de Notre-Dame de Salut et sous les auspices du journal Le Pèlerin créé pour l'occasion. Rien d'étonnant donc à apprendre que le beau navire qui conduit les pèlerins français au «pays du peuple de Dieu» à partir de 1893 s'appelait ND de Salut. «Il possède, à l'arrière, une chapelle fixe où réside le Saint Sacrement. Il a aussi de nombreuses cabines et tout y est aménagé en vue de faciliter les exercices communs au Pèlerinage(source : Album de Terre Sainte, 492 photographies, publié par la maison de la Bonne Presse, sans date)

Les bateaux transportant les pèlerins s’améliorèrent, avec la Bourgogne en 1885, le Poitou en 1887 et le Notre-Dame de Salut en 1894. « On résolut de se mettre dans ses meubles et d’avoir une hôtellerie flottante, comme il y en avait une sur le roc là-bas », racontera le P. Bailly à propos de ce bateau de 107 mètres acheté un bon prix à Glasgow et bien sûr baptisé du nom de l’œuvre fondatrice. Il portera les pèlerins, y compris ceux de l’Amérique du sud, pendant une dizaine d’années, mais aussi des missionnaires au Sénégal et en diverses destinations, des troupes françaises à Madagascar, d’où il rapatriera des soldats blessés en 1895. Il ramènera aussi des soldats espagnols défaits par les Américains à Cuba en 1898 et, navire-hôpital, des blessés français de la guerre des Boxers en Chine, en 1900. Les parcours des pèlerinages évoluent ; on est encore loin des croisières, mais on prend peu à peu l’habitude d’escales. On s’arrête en 1886 à Hippone, sur les traces de saint Augustin, puis en 1887 à Carthage, en 1888 à Rome, pour le jubilé sacerdotal de Léon XIII. Escale en Egypte de 1890 à 1892, puis l’habitude est prise : on passe, selon les années, à Smyrne, Ephèse, Constantinople, Athènes, Patras, Beyrouth, Damas, Baalbeck, Malte, Naples et Rome, bien sûr.
En 1891, la vie des pèlerins est changée : un chemin de fer relie désormais Jaffa à Jérusalem. Un autre les emmènera en 1907 jusqu’au lac de Tibériade. De nouveau, deux bateaux et 800 pèlerins en 1893 : c’est qu’un congrès eucharistique se déroule en même temps à Jérusalem. Le cardinal Langénieux, archevêque de Reims, y participe comme légat du Pape. On l’a vu, il était déjà venu en 1853 avec le premier petit groupe de pèlerins français venu à Jérusalem depuis bien longtemps. En 1897, on frise la catastrophe. Le Notre-Dame de Salut, obligé à une manoeuvre rapide pour éviter un autre navire sorti de sa route dans le détroit de Messine, s’échoue sur un banc de sable sicilien. Il faudra quatre jours pour le dégager, pendant lequel les pèlerins feront du tourisme dans l’île. La mafia locale rackette les entreprises chargées de dégager le navire. (source : Adveniat)

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