mardi 8 septembre 2009

Le match La Provence-Deutschland de 1906 à travers l'Atlantique

A travers l'Atlantique : le match La Provence-Deutschland de 1906

La Provence
de la CGT, 21 chaudières consommant 20 tonnes de charbon à l’heure. Il emporte 450 hommes d’équipage et 1500 passagers. Il traverse du Havre à New York en six jours.
Mis en service le 21 avril 1906 sur la ligne Le Havre-New York où il assure le service express en compagnie des paquebots La Lorraine et La Savoie, de dimensions plus réduites.
Au retour de son second voyage, La Provence, parti de New York, se trouva en compétition avec Deutschland qui avait passé Sandy Hook en même temps que lui. La Provence le devança de quatre heures au passage du cap Lizard, à l’entrée de la Manche, après une lutte acharnée au cours de la traversée. Certains auteurs attribue pour ça le premier ruban bleu français à La Provence.
À sa mise en service, La Provence était le plus grand et le plus rapide paquebot français mais, ses dimensions ayant été dictées par les capacités d’accueil maximales du port du Havre, son tonnage était alors très inférieur aux grands paquebots transatlantiques des concurrents étrangers. Ce handicap ne sera levé qu’avec les travaux entrepris pour la mise en service du Normandie, dans les années 1930.
La Provence fut également le premier paquebot de la Compagnie Générale Transatlantique équipé de la télégraphie sans fil et c’est à son bord que fut imprimé le premier exemplaire de L’Atlantique, le journal destiné aux passagers qui sera ensuite imprimé et diffusé sur tous les paquebots transatlantiques jusqu’à l’arrêt de France en 1974.
En 1914, il est converti en croiseur auxiliaire et rebaptisé
Provence II. En 1915, il est transformé en transport de troupes. Le 26 février 1916, alors qu’il transportait 1800 hommes de troupe, Provence II est torpillé au large du Cap Matapan, en Méditerranée, par le sous-marin allemand U35. Le navire sombre rapidement, la catastrophe faisant près de 1000 victimes.

1 commentaire:

Daniel Hillion a dit…

Interrogé sur la pertinence d'un Ruban bleu de la traversée de l'Atlantique la plus rapide attribué à La Provence, Daniel Hillion répond : "Effectivement cette histoire de Deutchland et de La Provence figure dans le premier livre sur le Ruban Bleu écrit par Trogoff qui offrait à La Provence le trophée. Je n'est pas retenu cet exploit parce que ce ruban bleu a
toujours été sujet à discussions. J'explique cela page 115 de L'Atlantique à toute vapeur (éditions Ouest France). Par
ailleurs, à l'époque French Line, qui était dans une époque faste, ne figurait pas sur les tablettes du Ruban bleu et, faisait tout pour y être.
J'étais peu sensible à cette intox, d'autant que mon historien favori sur le sujet, à l'époque - et aujourd'hui encore-, était l'anglais Nicholas
Bonsor, peu ouvert aux exploits de la Transat. Mais bientôt, avec Normandie, et seulement avec ce bateau, le France va enfin figurer... en attendant que Queen Mary le renvoie dans ses 22 mètres.
Ceci dit, La Provence, et plusieurs navires français de cette série des Provinces étaient des navires très rapides et flirtaient avec le Ruban. La preuve, Normandie portait un nom de province.
Je n'ai finalement pas retenu cet exploit dans L'Atlantique à toute vapeur parce qu'à l'époque Deutschland ne détenait plus le ruban bleu et, de toute façon, aucun des deux navires en lutte n'avait atteint la vitesse suffisante pour revendiquer le trophée. (Daniel Hillion revient sur cette épopée du Ruban bleu pour mettre en scène les cunarders dans Cunard, les majestés de l'Atlantique et leurs concurrents, un livre à paraître en octobre aux éditions MDV.)