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samedi 15 avril 2017

Société des Oeuvres de Mer


Nos lecteurs connaissent notre intérêt pour les navires-hôpitaux. C'est pourquoi c'est avec grand plaisir que nous signalons le nouveau site de la Société des oeuvres de mer sur lequel se trouvent de nombreuses références historiques.

lundi 21 avril 2014

Messe à bord du navire-hôpital Notre-Dame de la mer à Boulogne sur Mer en août 1913

Messe à bord du navire-hôpital Notre-Dame de la mer à Boulogne sur Mer en août 1913.
Nous avons déjà rencontré ce Notre-Dame de la mer sur notre blog (cliquez ici) Il appartenait aux Œuvres de Mer (cliquez ici) et avait été lancé le 15 mars 1915. 

mercredi 16 avril 2014

France, navire-hôpital des zones de pêche en Islande

France (1910), navire-hôpital se rendant en Islande pour secourir les marins pêcheurs.
La Société des Œuvres de Mer

En décembre 1894, le P. Picard, Supérieur Général des religieux Augustins de l’Assomption, réunissait rue Bayard à Paris une vingtaine de personnes (armateurs, syndicalistes maritimes, officiers de Marine dont le vice-amiral Lafont, journalistes de la Bonne Presse) pour réfléchir à ce qui pourrait être fait pour les 15000 marins qui quittaient chaque année la France durant sept à huit mois, à bord de voiliers, pour pêcher la morue au large de l’Islande ou sur les bancs de Terre Neuve.
L’hebdomadaire La Croix des Marins, fondé par la Bonne Presse, s’était en effet ému des conditions d’isolement total, d’insécurité (pertes de doris dans la brume, abordages, tempêtes), de travail excessif et d’hygiène déplorable dans lesquelles vivait cette communauté maritime. Sous la conduite des frères Bailly, dont le P. Vincent de Paul, AA, directeur de la Bonne Presse, fut constituée la Société des Œuvres de Mer (S.O.M) dont les statuts définissaient ainsi l’objet : « porter secours matériels, médicaux, moraux, religieux, aux marins de la grande pêche ».

Un bilan impressionnant


Pour ce faire, la S.O.M armera de 1896 à 1939 sept navires hôpitaux qui apporteront à cette population défavorisée les soins médicaux indispensables à un métier très dur aux plans physiques et climatiques, le réconfort moral du courrier de leurs familles dont ils étaient privés jusque là, et la présence d’un aumônier. Le bilan des 39 campagnes de ces navires est éloquent : 32000 journées d’hôpital, 13200 consultations médicales en mer, 426 marins naufragés recueillis et près de 1.200.000 lettres distribuées. Parallèlement, deux « Maisons de famille » étaient créées à St Pierre et Miquelon et en Islande pour les pêcheurs en escale, convalescence ou en attente d’embarquement. Tout en échappant à la tentation de l’alcool des cabaretiers, les marins y retrouvaient une ambiance amicale et familiale, pour jouer, lire, écrire à leurs familles ou prier.
Le P. Yves Hamon et le Fr. Eugène Bergé, animés de cette « passion de Dieu et de l’homme en plein vent », furent les artisans de cette réussite qui mit pratiquement fin aux trois fléaux de la grande pêche : l’alcoolisme, la maladie et l’isolement. Le commandant Charcot la qualifia «d’œuvre grandiose et humanitaire».



vendredi 7 février 2014

Le navire-hôpital Notre-Dame de la Mer quittant Reykjavik

Le navire-hôpital Notre-Dame de la Mer quittant Reykjavik. Collection agence Adhémar
Lancé le 15 mars 1911 aux ateliers et chantiers de Bretagne de Nantes sous le nom d'Occident. Chalutier à vapeur d’une jauge de 529 tx, il avait les dimensions suivantes : long., 43,3 m, larg. 6,38m, creux 3,64m. Sa machine avait une puissance de 500 chevaux. 
1911 acquisition par la société des Oeuvres de Mer, prend le nom de Notre-Dame de la Mer, transformé en navire-hôpital destiné à l'assistance des pêcheurs des côtes d'Islande.
«Le navire-hôpital Notre-Dame-de-la-Mer est arrivé le 3 juillet à Faskrudsfjord, de retour de sa croisière dans la mer du Nord, où son passage a été marqué à Aberdeen par une imposante manifestation de sympathie en faveur des Œuvres de Mer. En rentrant en Islande, il a donné l’assistance à 48 bâtiments pêcheurs, à bord desquels 19 malades ont reçus les soins du docteur, et 344 lettres ont été distribuées aux équipages, qui en ont remis 188 à envoyer en France. Le Notre-Dame-de-la-Mer se prépare à repartir pour une nouvelle croisière qui comprendra le tour complet de l’Islande par le Nord, si les glaces le permettent.»
Navigazette Hebdomadaire n° 1.316, Jeudi 16 juillet 1914  
10 août 1914 : à Brest, rentre de campagne de pêche, proposé par la Société à la Marine pour servir de navire-hôpital, refusé sans doute en raison de sa trop petite capacité (14 lits, 450 tonneaux). 
1915-1920 : réquisitionné à Saint Jean de Luz comme patrouilleur auxiliaire.
«La guerre de 1914 surprit Notre-Dame-de-la-Mer en Islande. Elle ne put achever la mission commencée et vint désarmer à Brest. 
Au cours de la guerre 1914-18, Notre-Dame-de-la-Mer était en Méditerranée orientale, sous les ordres de l'Amiral de Gueydon. En 1915, lors de la retraite de l'armée serbe sur Corfou, à travers les monts d'Albanie, elle fut envoyé en ce port, où les soldats serbes, arrivés épuisés, mouraient par centaines. Chaque matin, elle appareillait, avec un chalutier, après avoir chargé les morts de la veille et allait immerger les cadavres à 10 mille au large, pour éviter la contagion, car nous n'arrivions pas à creuser les tombes en nombre suffisant.» 
Louis Lacroix, Les derniers Voiliers Morutiers

jeudi 24 octobre 2013

La Royale auprès des terre-neuvas, célébration marcophilique


Pour célébrer deux siècles de présence de la Royale auprès des terre-neuvas, les 7e philatéliques de Rochefort de 1994 avaient édité cet hommage marcophilique. Il est daté et tamponné d'une rencontre philatélique ayant eu lieu à Saint-Pierre (celui de Saint-Pierre et Miquelon). Le timbre célèbre les cent ans des œuvres de mer et montre le trois-mâts navire-hôpital Saint-Pierre. (cliquez ici et ici)



Même timbre que précédemment, cachet du même endroit mais cette fois sur une carte reprenant un dessin de dundee armé pour la pêche au thon (aquarelle de Stéphane Lauro).



Nous terminons cet article par un timbre célébrant, lui, les œuvres de la marine.
Timbre d'avril 1946, dessiné et gravé par Charles Mazelin. Valeur faciale de 2 francs, surtaxe de 3 francs pour les œuvres de la Marine.

« Vous publiez aujourd'hui un article ou l'on voit notamment un timbre pour les œuvres de la marines d'avril 1946. Le sujet figurant sur le timbre est le retour à Toulon de l'escadre après les années de guerre et la libération de cette ville le 13 septembre 1944, sujet que j'ai évoqué sur le blog le 13 septembre dernier (cliquez ici).
Sur le timbre on voit en tête, le croiseur Gorges-Leygues, navire-amiral, suivi du cuirassé La Lorraine

Cordialement

Alain

lundi 20 mai 2013

Le navire-hôpital Sainte Jeanne d'Arc sur les grands bancs

Sainte-Jehanne, rebaptisé Sainte Jeanne d’Arc sur les grands bancs de Terre-Neuve. Collection agence Adhémar
Goélette mixte construite aux ateliers et chantiers de Bretagne, Nantes sous le nom de Sainte-Jehanne.
Lancé le 2 mars 1914 et mis en service en mai.
Déplacement 841t , longueur HT 52,80m, vitesse 11 nœuds, machine à vapeur triple expansion, puissance 650cv. Il a une capacité de 32 lits.

Voilà ce qu'en disait Ouest-Éclair, éd. de Rennes, du mercredi 4 mars 1914, sous le titre Le nouveau navire-hôpital pour Terre-Neuve.
«On a lancé aux chantiers de Bretagne, à Nantes, le bateau-hôpital Ste-Jehanne, construit pour la Société des Œuvres de Mer. Le nouveau navire remplacera le Saint-François-d’Assises, maintenant désaffecté.
Le Sainte-Jehanne est un bateau uniquement à vapeur. Il sera pourvu d’une machine d’une puissance de 650 chevaux. Ses caractéristiques sont : longueur totale, 56 mètres ; largeur, 8 m. 50 ; creux, 4 m. 70 ; tirant d’eau, 4 m. 25. Le bateau-hôpital sera muni d’antennes de télégraphie sans fil. 
La Sainte-Jehanne est parfaitement aménagée. A l’arrière du bateau se trouve la "dunette" renfermant les logements des officiers, du docteur, de l’aumônier et des chefs mécaniciens et le salon des officiers. 
Dans le "roof" se trouvent le salon du capitaine, deux chambres d’officiers, une chambre de consultation, un local destiné à la poste et les cuisines. A l’avant, sous le gaillard, on aperçoit la salle de désinfection et les magasins divers. 
Dans l’entrepont : à l’arrière sont situés le logement des chauffeurs et les chambres des deuxièmes mécaniciens, les cuisines et le "carré" (salle à manger) des maîtres, les lavabos des chauffeurs et les ateliers des machines.
A l’avant, on trouve le grand hôpital qui contiendra vingt lits, la pharmacie, la lingerie et la chambre de l’infirmier ; plus avant sont : l’hôpital des convalescents qui aura douze lits, l’hôpital d’isolement pour maladies infectieuses (2 lits) ; enfin, à l’extrême avant se trouvent les postes de l’équipage et des naufragés. Dans la cale sont installées les soutes à charbon et à provision et les caisses à eau. 
La Sainte-Jehanne entrera en service dans deux mois.»  

Le navire aura le temps d'un première campagne (écourtée par la guerre qui menace) avant d'être réquisitionné le 27 août 1914 comme patrouilleur par la Marine nationale.
Voilà ce qu'en disait Navigazette Hebdomadaire du jeudi 25 juin 1914, en rubrique « Chronique maritime – Navigation » :
 « Société des Œuvres de Mer. ― Le nouveau navire-hôpital Sainte-Jehanne, qui avait quitté Arcachon le 18 mai, est parvenu sur les bancs de Terre-Neuve huit jours après et a immédiatement commencé l’assistance aux bâtiments de pêche ; en 10 jours, 112 d’entre eux ont été assistés, 80 consultations données, 2.755 lettres distribuées et 2.853 reçues ; quatre hommes ont été remis à leurs navires, un doris en dérive recueilli avec deux hommes qui le montaient, enfin sept malades ont été hospitalisés à bord et déposés à l’hôpital de la colonie à l’arrivée à Saint-Pierre le 8 juin. Tout va bien à bord  du Sainte-Jehanne qui va incessamment de rendre à Sydney (Cap Breton), pour y faire son plein de charbon, puis reprendra sur les lieux de pêche les croisières habituelles précédemment effectuées par le Saint-François d’Assise.» 
Puis le Jeudi 16 juillet 1914 :
« Les Œuvres de Mer. ― Le navire-hôpital Sainte-Jehanne après avoir charbonné à Sydney, Cap-Breton, avait quitté ce port le 14 juin pour sa seconde croisière sur les bancs de Terre-Neuve. Il a parcouru les lieux de pêche pendant quinze jours, communiquant avec 208 navires, donnant une centaine de consultation, distribuant 7.500 lettres. En rentrant à Saint-Pierre, le 29, il a déposé à l’hôpital dix malades recueillis en mer et remis à la poste 4.678 lettres reçues des pêcheurs pour leurs familles. Le Sainte-Jehanne repartira incessamment pour les bancs.  

Il est chef de file de la première escadrille de patrouilleurs formée à Boulogne en février 1915. Le 30 mars 1915, à 30 milles au large entre Dieppe et Fécamp, la Sainte-Jehanne passe par-dessus le sous-marin allemand U 37. Voici le résumé de cette affaire par le site pages14-18 à qui nous devons nombre d'informations :
«Mars 1915 : Le navire croise le sous-marin U 37 et le « coule ». 
Des journaux français publièrent que le patrouilleur Sainte-Jehanne était passé au-dessus d’un sous-marin le 30 mars 1915 au voisinage de la côte française entre Fécamp et Dieppe alors que celui-ci cherchait à lui échapper en plongeant. Mais le Ministère de la Marine française questionné, a répondu le 13 Novembre 1928 en donnant tous les détails de la rencontre. Il en résulte que le patrouilleur Sainte-Jehanne a bien aperçu à 30 milles dans le NE de Dieppe le 30 mars 1915 un sous-marin qui ne peut-être que l’U 37. Celui-ci plongea à son approche avec une gêne très apparente et le patrouilleur français essaya de l’aborder. Mais le navire français ne ressentit aucun choc en passant à l’endroit de la plongée… La Sainte-Jehanne n’a pas coulé l’U 37. 
Cette destruction de l’U 37 par un patrouilleur français, si elle faisait du bien au moral des troupes chez qui, en temps de guerre, on a vite fait de claironner des victoires, est donc aujourd’hui à passer au compte profits et pertes !


Le navire-hôpital Sainte-Jehanne à Saint-Malo.
Source Les Navires-hôpitaux français au XXe siècle du docteur Gilles Barnichon (éditions MDV Maîtres du Vent).
French hospital ships during the XXth century 
(éditions MDV Maîtres du Vent)
En mai 1918, il est remis en état à l'arsenal de Brest. Rebaptisé Sainte Jeanne d’Arc le 17 mars 1921, il reprend ses activités de navire-hôpital et navire postal des œuvres de la Mer sur les bancs de terre-Neuve.
«En 1925, le Notre-Dame d’Uronéa, armateur la société des Armements Français et Coloniaux de Bayonne, enregistré à Saint-Pierre et Miquelon et commandé par le capitaine François Varlet, est armé à Fécamp pour Terre-Neuve en consignation par La Morue Française et Sécheries de Fécamp. Il quitte Fécamp le 19 mars. En 1929, le 26 mai, alors qu'il est en pêche, le navire-hôpital Sainte-Jeanne-d'Arc des Œuvres de Mer, l'aborde lui faisant des avaries et le remorque jusqu'à Saint-Pierre et Miquelon. 
Le 8 mai 1933, en pêche sur les bancs, le Notre-Dame d’Uronéa sombre, une voie d'eau s'étant déclarée à bord ; l’équipage est heureusement recueilli par le voilier anglais Chesleyr, de St. John (Saint-Jean de Terre-Neuve). Ce dernier, à court de vivre, remet l’équipage au quatre-mâts Zazpiakbat lui aussi en pêche, le capitaine Aristide Ollivier note : le 9 mai 1933, à 12 heures 30 le trois-mâts Chesleyr de St John passe près de nous ayant à bord l’équipage du Notre-Dame d’Uronéa. Le capitaine vient à bord et, après échange de radio avec la Sainte-Jeanne (le navire-hôpital), transbordé l’équipage en vue de son rapatriement sur Saint-Pierre. »(source association Fécamp Terre-Neuve)
En 1925, il est modifié afin de permettre des campagnes plus longues.
En 1934, pour des raisons financières, la société des Œuvres de Mer ne fut plus en mesure de réarmer le Sainte-Jeanne-d'Arc, ex-Sainte-Jehanne, il est vendu le 29 octobre 1935 a la démolition en Angleterre (d'autres photos sur le blog Navires-hôpitaux, cliquez ici).

mardi 4 janvier 2011

Navire d'assistance Saint-Yves de la société des Œuvres de mer

Navire d'assistance Saint-Yves de la société des Œuvres de mer.  (coll. agence Adhémar)
La société des Œuvres de la Mer, fondée en 1894, avait pour mission l'aide matérielle et morale aux marins sur les bancs de Terre-Neuve. Elle fut reconnue d'utilité publique en 1898 et siégeait au 18 rue de la Trémoille à Paris puis au 5 rue Quentin Bauchart (Paris 8e) à proximité du siège actuel de la Croix-Rouge française.
Saint-Yves. Construction type Dundee. Chantier naval de Normandie, Fécamp, sous le nom de Willy Fursy. Lancement : 1929, Fécamp ; Déplacement 218,3 t ; L 27,60m x l 7,16m x 3,40m ; Vitesse 8,5nd ; Puissance 90cv .Comme bateau de pêche a la morue, il fera une seul campagne au Groënland en 1934. Vendu à la société des Œuvres de Mer et rebaptisé Saint-Yves, transformé en navire-hôpital en 1935, capacité 8 couchettes et 6 en hamac, désarmé en octobre 1939. (source Pierre Berrue sur le blog Navires-Hôpitaux)

Navire d'assistance Saint-Yves de la société des Œuvres de mer

Navire d'assistance Saint-Yves de la société des Œuvres de mer.  (coll. agence Adhémar)
La société des Œuvres de la Mer, fondée en 1894, avait pour mission l'aide matérielle et morale aux marins sur les bancs de Terre-Neuve. Elle fut reconnue d'utilité publique en 1898 et siégeait au 18 rue de la Trémoille à Paris puis au 5 rue Quentin Bauchart (Paris 8e) à proximité du siège actuel de la Croix-Rouge française.
Saint-Yves. Construction type Dundee. Chantier naval de Normandie, Fécamp, sous le nom de Willy Fursy. Lancement : 1929, Fécamp ; Déplacement 218,3 t ; L 27,60m x l 7,16m x 3,40m ; Vitesse 8,5nd ; Puissance 90cv .Comme bateau de pêche a la morue, il fera une seul campagne au Groënland en 1934. Vendu à la société des Œuvres de Mer et rebaptisé Saint-Yves, transformé en navire-hôpital en 1935, capacité 8 couchettes et 6 en hamac, désarmé en octobre 1939. (source Pierre Berrue sur le blog Navires-Hôpitaux)

vendredi 28 mai 2010

Navire-hôpital Saint-François d'Assise sur les bancs de Terre-Neuve

Saint-François-d'Assise passant devant un iceberg sur les bancs de Terre-Neuve. (collection agence Adhémar)
Nous avons déjà parlé des navires-hôpitaux officiant sur les lieux de pêche de Terre-Neuve. (voir notre blog). Voici deux nouvelles vues du Saint-François-d'Assise des œuvres de mer, au travail sur les bancs.

vendredi 26 juin 2009

Les navires-hôpitaux pour les pêcheurs

Le navire-hôpital Saint-François d'Assise dans les glaces

L'hebdomadaire A travers le monde publiait le mardi 23 décembre 1902, sous la plume de Jean de Villa, un article sur la création récente de navires-hôpitaux pour marins.

Arrivée d'un malade à bord du navire-hôpital

Une consultation à bord

Débarquement d'un malade

Transport d'un malade à l'hôpital Saint-Pierre

Dans cet hebdomadaire, on apprend nombre de choses. Ainsi, bien avant que les sociétés d'assistance laïques ou religieuses ne s'intéressent aux pêcheurs sur leurs lieux de pêche éloignés, des «industriels sans scrupules» y avaient déjà pensé et «leurs bateaux, connus en Angleterre sous le nom de Dutch Coper, croisaient sur les lieux de pêche sous prétexte de vendre aux marins des objets utiles, en réalité pour y débiter de l'alcool frelaté sous toutes ses formes et des ouvrages obscènes […] c'étaient des sortes de cabarets flottants, lieux de tous les désordres. Ces navires maudits n'existent plus aujourd'hui». Le premier coup leur fut porté par un ancien pêcheur qui, en 1880, rassembla quelques bonnes volonté pour affréter un premier bateau, l'Anti-Coper, sur lequel on vendait aux pêcheurs à prix coûtant du tabac, des vivres, des vêtements et du linge. C'est l'origine de la mission qui comptait (en 1902) vingt-cinq bâtiments qui fournirent très vite également une solide assistance médicale. Ils comprennent des Medical mission ships et des hospital vessels de plus grande taille.
En France, de nombreuses tentatives furent faites —sans suite pour cause d'amateurisme et de l'opposition farouche des "marchands d'hommes" qui voyaient dans le placement gratuit pratiqué par les associations un danger pour leur industrie –, avant que les Œuvres de mer ne fussent créées en 1895. Pour plus d'information sur les Œuvres de mer et leurs bateaux, voir notre "sister-blog" navires-hôpitaux. (documentation agence Adhémar).

vendredi 13 mars 2009

Navires-hôpitaux des Œuvres de Mer de 1896 à 1939

Cet article a principalement pour but de faire connaitre les navires-hôpitaux des œuvres de mer. Les pièces originales d’époque sont très difficiles à trouver, en particulier les plis ou cartes postale avec les cachets des navires.
Je dédie ce document a la mémoire des marins pêcheurs disparus à Terre Neuve, à Saint Pierre et au Groenland. A la mémoire des dorissiers et des graviers et à tous ceux péris en mer.
Pierre BERRUE.
Navires-hôpitaux des œuvres de mer:
SAINT PIERRE 1896
SAINT PIERRE II 1897 - 1903
SAINT PAUL 1897 - 1899
SAINT FRANCOIS D'ASSISES 1901 - 1915
NOTRE DAME DE LA MER 1911 - 1914
SAINTE JEHANNE 1914 - 1921
SAINTE JEANNE D'ARC ex-Sainte Jeanne 1921 - 1933
SAINT YVES 1935 - 1939

SAINT-PIERRE
1896


Carte postale philatélique pour l’émission du timbre « Navire-hôpital St Pierre ». L’office des postes de Saint-Pierre et Miquelon a émit le 2 juillet 1994, un timbre pour le 100e anniversaire des Œuvres de Mer.
Trois-mâts goélette - Construction : Chantier Buron, Saint Malo - Plan : Mr Gautier père
Lancement : 16 mars 1896 à Saint-Servant
Coque et voilure : Longueur totale 37 m - Longueur de flottaison 35 m - Largeur hors bordage 7,90 m - Creux sur quille 4 m - Tirant d’eau moyen armé et lesté 3 m -Volume du parallélépipède 720 m3 - Rapport du volume de carène au parallélépipède 0,442 - Déplacement du navire lesté et armé 318 m3 - Rectangle du maître couple 23,28 m2 - Surface de plongée 16,30 m2 - Rapport de la surface plongée au rectangle 0,70 - La surface de la voilure est de 612,4 m2 - Le rectangle de flottaison étant de 252,4 m2 - Le rapport de la surface au rectangle est de 2,430

SAINT-PIERRE II
1897-1903

Trois-mâts goélette - Construction : Chantier Buron, Saint-Malo - Plan : Mr Gautier père
Lancement : 18 mars 1897 à Saint Servant - Description : Identique au Saint-Pierre
Revendu en 1905, à un armateur de Saint Pierre, pour le transport de la morue.



SAINT-PAUL
1897-1899

Construction : Chantier Buron, Saint Malo - Plan : Mr Gautier père - Lancement : en 1897 à Saint-Servant
Echoué le 2 mai 1897 en baie de Reikjavik (Islande). Déséchoué le 17 mai, grâce à l’aide du croiseur français La Manche. Perdu le 4 avril 1898 au cap Portland (Islande). Pas de victime.

SAINT FRANCOIS D’ASSISE
1901-1913

Carte postale du Saint François d’Assise, avec correspondance du 2 mai 1905

Carte postale du navire-hôpital Saint François d’Assise

Carte postale du Saint François d’Assise, avec correspondance du 19 mars 1908

Construction : Ateliers et Chantiers de Bretagne, Nantes. Plan : MM de la Brosse et Fouché. Lancement : 4 décembre 1900. C’est un bâtiment en acier, d’une portée de 5 a 600 tonneaux, muni d’une puissante mâture et d’une machine de 300 chevaux.
Longueur totale 50 m - Largeur hors bordage 9,20 m - Creux 4,60 m - Machine 300 chevaux

NOTRE-DAME DE LA MER
1911-1914

Carte postale du navire-hôpital Notre-Dame de la Mer

Carte postale du Notre Dame de la Mer, messe a bord

Carte postale du Notre Dame de la Mer. Assistance en mer. Débarquement d’un malade

Construction : Ateliers et Chantiers de Bretagne, Nantes. Plan : MM de la Brosse et Fouché Lancement : 15 mars 1911. Chalutier à vapeur, sous le nom d'Occident, 450 tonneaux,
Acquis par la société des Œuvre de Mer, et prend le non de Notre-Dame de la Mer. Capacité de 14 lits ; En 1914-1918, réquisitionné à St Jean de Luz , comme patrouilleur auxiliaire. Dé réquisitionné et vendu en 1920

SAINTE-JEHANNE

1914-1920

SAINTE-JEANNE D’ARC

1921-1933

Carte postale du « Navire-hôpital Sainte Jehanne » à Lorient (Morbihan). Oblitération manuelle au verso « Lorient Morbihan, 20h10 20-11- 16 » cachet manuelle d’arrivée « Boulogne sur Mer , Pas de Calais 17h 22-11-16 » Cachet ovale violet «Ecole des Mécaniciens *Lorient* Vaguemestre».

Carte postale du «Navire-hôpital Sainte Jeanne D’Arc»

Carte postale du « Navire-hôpital Sainte Jeanne D’Arc », une cérémonie religieuse à bord

Construction : Ateliers et Chantiers de Bretagne, Nantes. Sous le nom de Sainte-Jehanne.
Lancement : 2 mars 1914. Mis en service en mai 1914. Déplacement 841 t ; L 52,80m ; Vitesse 11 nœuds ; Puissance 65cv ; L 52,8 m ; capacité de 32 lits.
Réquisitionné le 27 aout 1914 comme Patrouilleur, par la marine nationale, le 30 mars 1915, à 30 milles au large entre Dieppe et Fécamp, la Sainte-Jeanne, a coulé en passant par-dessus le sous-marin allemand U 37. Remis en état a Brest. Dé réquisitionné en mai 1919.
Rebaptisé Sainte Jeanne d’Arc le 17 mars 1921, reprend ces activités, désarmé en 1932, et vendu le 29 octobre 1935 a la démolition en Angleterre.

SAINT-YVES
1935-1939

Carte postale du « Navire-hôpital Le Saint Yves »

Timbre vignette du navire d’assistance Le Saint Yves, vendu au profit des œuvres de mer.

Construction type Dundee. Chantier naval de Normandie, Fécamp, sous le nom de Willy Fursy. Lancement : 1929, Fécamp ; Déplacement 218,3 t ; L 27,60m x l 7,16m x 3,40m ; Vitesse 8,5nd ; Puissance 90 cv .Comme bateau de pêche a la morue, il fera une seul campagne au Groënland en 1934. Vendu à la Société des Œuvres de Mer et rebaptisé St-Yves, transformé en navire-hôpital en 1935, capacité 8 couchettes et 6 en hamac, désarmé en octobre 1939.

TIMBRES POSTE EMIS AU PROFIT DES ŒUVRES DE MER







jeudi 12 mars 2009

Baptême du navire-hôpital Saint-Paul

Baptême à Saint-Malo du Saint-Paul, navire-hôpital de l'Œuvre des mers.

En décembre 1894, le P. Picard, Supérieur Général, réunissait rue Bayard à Paris une vingtaine de personnes (armateurs, syndicalistes maritimes, officiers de Marine, journalistes de la Bonne Presse) pour réfléchir à ce qui pourrait être fait pour les 15000 marins qui quittaient chaque année la France durant sept à huit mois, à bord de voiliers, pour pêcher la morue au large de l'Islande ou sur les bancs de Terre Neuve. L'hebdomadaire La Croix des Marins, fondé par la Bonne Presse, s'était en effet ému des conditions d'isolement total, d'insécurité (pertes de doris dans la brume, abordages, tempêtes), de travail excessif et d'hygiène déplorable dans lesquelles vivait cette communauté maritime. Sous la conduite des frères Bailly, dont le P. Vincent de Paul, AA, directeur de la Bonne Presse, fut constituée la Société des Œuvres de Mer (S.O.M) dont les statuts définissaient ainsi l'objet : « porter secours matériels, médicaux, moraux, religieux, aux marins de la grande pêche ». Un bilan impressionnant : Pour ce faire, la S.O.M armera de 1896 à 1939 sept navires-hôpitaux qui apporteront à cette population défavorisée les soins médicaux indispensables à un métier très dur aux plans physiques et climatiques, le réconfort moral du courrier de leurs familles dont ils étaient privés jusque là, et la présence d'un aumônier. Le bilan des 39 campagnes de ces navires est éloquent : 32000 journées d'hôpital, 13200 consultations médicales en mer, 426 marins naufragés recueillis et près de 1200000 lettres distribuées. Parallèlement, deux « Maisons de famille » étaient créées à St Pierre et Miquelon et en Islande pour les pêcheurs en escale, convalescence ou en attente d'embarquement. Tout en échappant à la tentation de l'alcool des cabaretiers, les marins y retrouvaient une ambiance amicale et familiale, pour jouer, lire, écrire à leurs familles ou prier. Le P. Yves Hamon et le Fr. Eugène Bergé, animés de cette « passion de Dieu et de l'homme en plein vent », furent les artisans de cette réussite qui mit pratiquement fin aux trois fléaux de la grande pêche : l'alcoolisme, la maladie et l'isolement. Le commandant Charcot la qualifia « d'Œuvre grandiose et humanitaire ». (source : site des assomptionnistes)
Saint-Pierre et Saint-Paul, construits par le chantier Gautier en 1897, pour servir de navire d'assistance et de navire-hôpital sur les côtes d'Islande et de Terre-Neuve.
De ces deux bâtiments, l'un a fait naufrage par deux fois sur les côtes d'Islande. Armé en 1897 par la Société des Œuvres de mer, le Saint-Paul (cdt.Théophile Lacroix) s'est échoué sur la côte de Reykjavik dés sa première saison, le 2 mai 1897 puis de nouveau en 1899, le 4 avril sur la plage de Koteyar, sur la côte sud, vaincu par une tempête de trois jours. Définitivement perdu, il est vendu aux enchères quelques jours après le naufrage.