



Le 4 août 1914, le Royaume-Uni déclare la guerre à l'Allemagne. Dans l'océan Indien comme ailleurs, la flotte allemande se met en chasse. Deux jours plus tard, le Königsberg coule le cargo britannique City of Winchester et est ensuite ravitaillé en charbon par le Somali. La suite de la chasse allemande est sans résultat et, le 3 septembre, les deux navires gagnent le continent et s'enfoncent dans les méandres de la rivière Rufiji, au sud de Dar es Salam, pour y attendre une nouvelle livraison de charbon. Celle-ci effectuée, le Köningsberg reprend la mer vers Zanzibar. Il y rencontre le HMS Pegasus. Après un rapide échange de quarante-cinq minutes le 20 septembre, le bâtiment britannique est hors de combat. On dénombre 38 morts et 55 blessés britanniques, HMS Pegasus coule le lendemain. Le Königsberg prend la route du sud, son commandant voulant regagner l'Europe mais une panne mécanique l'en empêche. Il ne peut que retourner dans l'estuaire de la Rufiji et s'y abriter pendant six semaines, le temps de la réparation.
Bien évidemment, la Royal Navy n'est pas resté sans réagir. Elle a envoyé sur place trois croiseurs H.M.S. Chatham, HMS Dartmouth et HMS Weymouth. Leur commandant ont des ordres simples : "Trouvez et détruisez le Königsberg". C'est dans un premier temps le cargo Somali qui est repéré et détruit le 30 octobre. Les navires britanniques établissent maintenant un blocus de l'estuaire, empêchant toute sortie du navire allemand qui ne peut que remonter le cours de la rivière pour tenter d'échapper. Des avions parviennent sur zone pour survoler le détroit et débusquer l'ennemi, d'autres navires de la Royal Navy aussi. Parmi ces derniers, deux canonnières, H.M.S. Mersey and HMS Severn, venues de Malte qui peuvent, elles, remonter la rivière grâce à un tirant d'eau plus faible. Enfin, le 6 juillet 1915, Königsberg est repéré et le feu ouvert. Les canonnières se retirent après avoir tiré plus de six cent obus mais sans avoir touché sérieusement le bâtiment allemand. Cinq jours plus tard, l'opération est couronnée de succès ; le navire allemand est en feu, irrémédiablement touché.

Cet épisode de la guerre navale au cours du premier conflit mondial est retracé par Paul Chack dans "Une croisière de misère"qui constitue le chapitre 2 de "On se bat sur mer" publié en 1926 aux Éditions de France.
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