La coque du cuirassé Béarn utilisée pour des essais de décollage en 1920
Le porte-avions Béarn à son entrée en service en 1928
Le Béarn apres sa première refonte en 1938
Le Béarn en 1956. Il est alors utilisé comme caserne pour les équipages de sous-marins dans l'arsenal de Toulon. (photos collection Alain V)
Le Béarn a été commandé comme cuirassé du type Normandie.
Les cuirassés de ce type appartenaient au programme naval de 1912. Ils étaient au nombre de cinq:
- Normandie mis sur cale en avril 1913 aux chantiers de la Loire à Saint-Nazaire. Il est lancé le 19 octobre 1914.
- Languedoc mis sur cale en avril 1913 aux Forges et chantiers de la Gironde est lancé le 1er mai 1915.
- Flandre est mis sur cale en octobre 1913 à l'arsenal de Brest et lancé le 20 octobre 1914.
- Gascogne est mis sur cale en octobre 1913 à l'arsenal de Lorient et lancé le 20 septembre 1914.
- Béarn est mis sur cale en janvier 1914 aux Forges et chantiers de la Méditerranée à La Seyne sur Mer et ne sera lancé qu'en avril 1920.
Les caractéristiques prévues pour ces cuirassés étaient:
25 230 tonnes en pleine charge
dimensions longueur 176,40 mètres; largeur 27 mètres; tirant d'eau 8,65 mètres
turbines à engrenages 32 000cv, vitesse 21 nœuds
armement: 12 canons de 340mm en trois tourelles quadruples - 24 canons de 138mm - 6 tubes lance torpilles de 450mm
Il s'agissait donc d'une version améliorée des trois Bretagne, la principale nouveauté étant l'armement principal en tourelles quadruples. Les Bretagne n'étaient eux-même qu'une amélioration des Courbet mais avec la même coque. Tous ces navires souffraient des mêmes lacunes, une insuffisance de vitesse et un manque de longueur qui causait un excès de poids aux extrémités et donc une mauvaise tenue à la mer par mauvais temps. Elle était connue mais il n'était pas possible alors d'y remédier car le manque de bassins limitait la longueur des coques. L'absence de vision à long terme faisait que l'évolution des navires n'avait pas été anticipée. Les nouveaux bassins Vauban permettant de remédier à cette situation, dont la construction démarra en 1911, ne furent prêts qu'en 1927.
25 230 tonnes en pleine charge
dimensions longueur 176,40 mètres; largeur 27 mètres; tirant d'eau 8,65 mètres
turbines à engrenages 32 000cv, vitesse 21 nœuds
armement: 12 canons de 340mm en trois tourelles quadruples - 24 canons de 138mm - 6 tubes lance torpilles de 450mm
Il s'agissait donc d'une version améliorée des trois Bretagne, la principale nouveauté étant l'armement principal en tourelles quadruples. Les Bretagne n'étaient eux-même qu'une amélioration des Courbet mais avec la même coque. Tous ces navires souffraient des mêmes lacunes, une insuffisance de vitesse et un manque de longueur qui causait un excès de poids aux extrémités et donc une mauvaise tenue à la mer par mauvais temps. Elle était connue mais il n'était pas possible alors d'y remédier car le manque de bassins limitait la longueur des coques. L'absence de vision à long terme faisait que l'évolution des navires n'avait pas été anticipée. Les nouveaux bassins Vauban permettant de remédier à cette situation, dont la construction démarra en 1911, ne furent prêts qu'en 1927.
Toujours est-il que les priorités du fait de la guerre étant ailleurs, la construction des cinq cuirassés du type Normandie fut interrompue après leur lancement. Après l'armistice de 1918, il fut un moment question de reprendre leur construction, mais faute d'argent et compte tenu des lacunes auxquelles il fallait remédier, le projet fut abandonné. Il aurait fallu allonger les coques puisque les bassins nécessaires étaient en cours de construction et les équiper de machines de 80000cv permettant une vitesse de 26 nœuds. Faute de volonté politique aussi, on décida en 1921 de les abandonner. Les quatre cuirassés les plus avancés furent démolis entre 1923 et 1929.
Le Béarn subit un sort particulier, sa coque avait servie entre octobre 1920 et avril 1921 pour des essais d'appontage et de décollage d'avions sur un pont en bois. En août 1923, la décision est prise d'en faire un véritable porte-avions, la coque et la propulsion d'origine sont conservés, un pont de 180 mètres est construit, un ilot et une imposante cheminée sont installés à tribord, il est armé pour essais le 1er septembre 1926, les premiers appontages ont lieu en 1927. Le 1er mai 1928, il entre en service et est intégré à la 1er escadre à Toulon.
Caractéristiques du porte-avions Béarn
22 501 tonnes; 28 900 tonnes en pleine charge
dimensions: longueur 182,60 mètres; largeur 27 mètres; tirant d'eau 9,3 mètres
2 turbines Parson sur les lignes d'arbre centrales, et 2 machines alternatives sur les lignes d'arbre latérales; 4 hélices; 36 200 cv; vitesse maximum 21,5 nœuds; rayon d'action 7 800 miles à 10 nœuds
protection:ceinture blindée de 80 mm; pont blindé de 25 mm
armement à l'origine: 8 canons de 155 mm en casemates
6 canons de 75 mmAA
8 x 37 mmAA
16 x 13,2 mmAA
4 tubes lance torpilles de 550 mm
35 à 40 avions
effectif: 43 officiers et 832 hommes
pont d'envol de 180 mètres sur 27 mètres
2 hangars superposés de 124 mètres sur 19,5 mètres
3 ascenseurs axiaux
5 brins d'arrêt schneider
1 grue de 12 tonnes
22 501 tonnes; 28 900 tonnes en pleine charge
dimensions: longueur 182,60 mètres; largeur 27 mètres; tirant d'eau 9,3 mètres
2 turbines Parson sur les lignes d'arbre centrales, et 2 machines alternatives sur les lignes d'arbre latérales; 4 hélices; 36 200 cv; vitesse maximum 21,5 nœuds; rayon d'action 7 800 miles à 10 nœuds
protection:ceinture blindée de 80 mm; pont blindé de 25 mm
armement à l'origine: 8 canons de 155 mm en casemates
6 canons de 75 mmAA
8 x 37 mmAA
16 x 13,2 mmAA
4 tubes lance torpilles de 550 mm
35 à 40 avions
effectif: 43 officiers et 832 hommes
pont d'envol de 180 mètres sur 27 mètres
2 hangars superposés de 124 mètres sur 19,5 mètres
3 ascenseurs axiaux
5 brins d'arrêt schneider
1 grue de 12 tonnes
Il effectue plusieurs croisières en Atlantique et en Méditerranée. De décembre 1928 à mars 1929, il est en travaux pour améliorer les brins d'arrêt, des freins hydrauliques Schneider sont installés. Il subit une refonte de février 1934 à novembre 1935. Béarn est néanmoins handicapé par sa faible vitesse et des ascenseurs également lents. En octobre 1936, il est affecté à l'escadre de l'Atlantique. En septembre 1939 son groupe aérien est débarqué, de septembre 1939 à mai 1940 il effectue plusieurs rotations entre Brest et Halifax au Canada, pour mettre à l'abri l'or de la banque de France. En mai 1940, il charge à Halifax des avions achetés aux Etats-Unis, le 16 juin 1940 il quitte Halifax avec des avions en compagnie du croiseur Jeanne d'Arc. Le 20 juin, il reçoit l'ordre de gagner les Antilles, les ports de l'Atlantique étant sur le point de tomber aux mains des Allemands. Il retrouve le croiseur Emile Bertin à Fort de France à la Martinique, il y restera jusqu'en juillet 1943 (pour plus de détail sur cette période, voir notre article sur le ralliement au Général de Gaulle des Antilles sur ce blog). Le 8 septembre 1943 il part à la Nouvelle Orléans aux Etats Unis pour être refondu, est transformé en transport d'avions, le pont d envol est découpé à l'avant et à l'arrière, l'armement est remplacé par le matériel américain suivant: 4 canons de 127mm, 24 x 28mmAA, 26 x 20mmAA
Les travaux sont menés sans empressement à Norfolk, en mars 1945, les travaux enfin achevés, il embarque des avions à New York, le 31 mars 1945, il aborde un transport de troupes américain, doit relâcher aux Açores, avant d'être réparé à Casablanca, qu'il quitte le 19 juillet 1945.
D'octobre 1945 à juin 1946, le Béarn est utilisé pour le transport du corps expéditionnaire français en Extrême-Orient. Il est ensuite renvoyé en métropole et arrive à Toulon le 23 juillet 1946, il est mis alors en réserve d'octobre 1946 à décembre 1948, a ce moment, il est affecté comme caserne pour les équipages des sous-marins de la 1er ESM, il restera ainsi jusqu'en 1966 quand il sera remplacé par une caserne à terre et condamné. Le Béarn est vendu le 31 mars 1967 à un chantier de démolition de Savone en Italie.
D'octobre 1945 à juin 1946, le Béarn est utilisé pour le transport du corps expéditionnaire français en Extrême-Orient. Il est ensuite renvoyé en métropole et arrive à Toulon le 23 juillet 1946, il est mis alors en réserve d'octobre 1946 à décembre 1948, a ce moment, il est affecté comme caserne pour les équipages des sous-marins de la 1er ESM, il restera ainsi jusqu'en 1966 quand il sera remplacé par une caserne à terre et condamné. Le Béarn est vendu le 31 mars 1967 à un chantier de démolition de Savone en Italie.
Le Béarn fut victime de l'erreur consistant à conserver la propulsion d'origine insuffisante pour un cuirassé moderne, a fortiori pour un porte-avions. La lenteur de ses ascenseurs d'autre part rendait extrêmement difficile les mouvements d'avions. Le Béarn ne fut donc jamais un très bon porte-avions.
Alain
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