vendredi 29 mars 2013

Vénézuela de la SA de navigation havraise et le transport de troupes russes sur les fronts de 1916


Brest, 17 juillet 1916. Navire de transport de troupes Venezuela. Débarquement des soldats du 3e régiment d’infanterie, appartenant à la 2e brigade spéciale en provenance d’Arkhangelsk. (Gérard Gorokhoff et Andreï Korliakov Le corps expéditionnaire russe en France et à Salonique 1916/1918)

Venezuela de la SA de navigation Havraise construit par Bow, Mc Lachlan and Co, Ltd. à Paislay (Grande-Bretagne) en 1906 et mis à flot le 17 janvier 1907. 796t, 64,4 x 10,4m.
Lancé sous pavillon argentin pour le compte de Navigacion a Vapor Nicolas Mihanovich S.A., de Buenos Aires. 
En 1918, il est racheté par Dodero Hermanos, de Buenos Aires puis par la société anonyme de navigation Havraise qui n'en profita pas longtemps car il disparut corps et bien après un torpillage dû au sous-marin UB-59 (KL Erwin Wassner) dans les parages de l'île de Wight, près de Falmouth lors d'une traversée Swansea-Rouen. 
Il avait servi au transport des soldats russes de la 2e brigade spéciale pour le front d’Orient via Brest. Il y eut quatre brigades spéciales d’infanterie qui vinrent se battre en France. On estime qu’environ 45 000 soldats russes, dont 750 officiers, ont combattus en France et en MacédoineLa moitié, des 1re et 3e brigades, partira sur le front de Champagne.

Itinéraire de trois des quatre brigades spéciales russes du corps expéditionnaire.
La 1re brigade spéciale russe, destinée au front français, est composée du 1er régiment d’infanterie, formé dans les environs de Moscou et composé essentiellement d’ouvriers moscovites et du 2e régiment d’infanterie, constitué dans la région de Samara. Il est composé en grande majorité de paysans de la Volga. Devant les risques importants d’attaque sous-marine allemande dans les eaux du nord de l’Europe, l’état-major russe décide que ses troupes gagneront la France via la Sibérie, la mer de Chine, l’océan Indien et la Méditerranée par le canal de Suez. Le 3 février 1916, ces unités militaires, non- armées et non-équipées, partent pour un long périple de plus de deux mois qui les conduira dans divers ports français. Les Russes vont connaître le froid sibérien puis la chaleur de l’océan Indien.
La première partie du voyage est effectué en chemin de fer et traverse les villes sibériennes de Tchéliabinsk, Omsk-Krasnoyar, Irkoutsh, le sud du lac Baïkal (traversée en ferries), Kharbing (ou Harbin) en Mandchourie. Pour des raisons de temps et de coût, les trois autres brigades du corps expéditionnaire russe, destinées aux fronts occidental et oriental, n’emprunteront pas le même parcours. 

Oubliant les problèmes de sécurité et ce, malgré la présence, dans l’Atlantique Nord, de nombreux sous-marins ennemis, il est décidé que les troupes partiront du port d’Arkhangelsk afin de gagner, par voie maritime, le port français de Brest. D’une durée de deux semaines, cet itinéraire passe par le sud de la mer de Barents, le nord de la Norvège, le nord de l’Écosse et contourne l’Irlande par l’ouest.

Marseille, 20 avril 1916. Le paquebot Latouche-Tréville s’amarre pour débarquer les soldats de la 1re brigade spéciale russe. (Gérard Gorokhoff et Andreï Korliakov Le corps expéditionnaire russe en France et à Salonique 1916/1918)

Autres navires français ayant participé au transport du corps expéditionnaire russe (fronts occidental et oriental) 
Latouche-Tréville (1904/1929) Paquebot mixte de la compagnie maritime des Chargeurs Réunis. Transformé en croiseur auxiliaire - Transport de troupes. Transport des soldats de la 1re brigade spéciale en France.

Escale à Saïgon du Latouche-Tréville. Les deux sentinelles russes sont armées du vieux fusil Berdan mod. 1870. Marseille. A la descente des navires à Marseille, les soldats russes recevront le nouveau fusil Berthier mod. 1907.15.
Burdigala ex-Kaiser Friedrich (1897/1916) Paquebot de la compagnie Sud Atlantique (1912) Transformé en croiseur auxiliaire. Transport de troupes (1914). Transport des soldats de la 2e brigade spéciale pour le front d’Orient. Saute sur une mine le 14 novembre 1916 en mer Égée. (pour en savoir plus, cliquez ici)
Devant la pénurie de transport de troupes, le croiseur Châteaurenault achemine vers Salonique les troupes de la 2e brigade spéciale. (Gérard Gorokhoff et Andreï Korliakov Le corps expéditionnaire russe en France et à Salonique 1916/1918)
Châteaurenault (1898/1917) Croiseur protégé de 1re classe. Transport de troupes. Transport de troupe de la 2e brigade spéciale front d’Orient. Torpillé le 14 décembre 1917 au large de Corfou. (pour en savoir plus, cliquez ici)
Gallia (1913/1916) Paquebot de la Compagnie Sud Atlantique. Transformé en croiseur auxiliaire. Transport de troupes. Transport des soldats de la 3e brigade spéciale pour le front d’Orient. Torpillé et coulé le 4 octobre 1916 au large de la Sardaigne. (pour en savoir plus, cliquez ici)
Guichen (1898/1921) Croiseur protégé de 1re classe. Transport de troupes. En novembre 1916, avec le Lutétia transporte des soldats Russes pour le front d’Orient. (pour en savoir plus, cliquez ici)
Himalaya (1902/1917) Paquebot mixte de la compagnie des Messageries Maritimes. Transformé en transport de troupes (1915). Transport des soldats de la 1re brigade spéciale en France. Torpillé le 22 juin 1917 au large de Bizerte.
Sontay (1908/1917) Paquebot mixte de la compagnie des Messageries Maritimes - Réquisitionné à Saigon en mars 1916 pour transport de troupes. Transport des soldats de la 1re brigade spéciale en France. Torpillé et coulé le 16 avril 1917 entre la Sicile et la Sardaigne.
Lutétia (1912/1938) Paquebot de la compagnie de navigation Sud Atlantique. Transformé en croiseur auxiliaire - Transport de troupes (1915). Transport des soldats russes pour le front d’Orient. (pour en savoir plus, cliquez ici)
Plata (1907/1931) Paquebot de la Société générale de transports maritimes à vapeur. Transport de troupes. Transport des soldats russes de la 3e brigade spéciale en France.

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