vendredi 12 avril 2013

Paquebots-poste Gallia et Lutétia, le maximum de vitesse, de luxe et de confort

Dans un style fleuri, Sud-Atlantique vante les perfectionnements des deux sister-ships destinés à remplacer une flotte vieillie en service sur l'Amérique du Sud et dont la médiocrité avait étonné Georges Clemenceau en voyage là-bas. (voir ce blog)
Les paquebots-poste Gallia et Lutétia dont la compagnie de navigation Sud-Atlantique mettait en exergue la vitesse, le luxe et le confort dans cette publicité de 1913 transportèrent des troupes russes sur le front d'Orient quatre ans plus tard (cliquez ici)

A partir de 1912, les liaisons vers l’Amérique du Sud à partir de Bordeaux ne sont plus assurées par les Messageries maritimes mais par la compagnie Sud-Atlantique, filiale des Chargeurs réunis. 
Gallia à quai à Paulliac, sur la Gironde, le 19 janvier 1914.
La construction de Gallia a débuté en 1912 au chantier naval de la Seyne-sur-Mer. Il est lancé le 26 mars 1913. C'était un des plus grands navires construits avant la Première Guerre mondiale, mesurant 182 mètres, jaugeant 15 000 tonnes et ayant une vitesse moyenne de 18 nœuds. Il a 6 ponts et une capacité de 300 passagers de première classe, 106 de deuxième et 80 de troisième. L'entrepont peut accueillir 600 émigrants. Comme son sister-ship Lutetia qui assurait la même ligne, il se caractérise par ses trois cheminées jaunes portant le coq rouge de la compagnie (ce qui lui vaudra le surnom de «cocorico line»). Destiné à l'Amérique du Sud, le 29 novembre 1913, il quitte Bordeaux pour son voyage inaugural vers le Río de la Plata (Argentine). Gallia assurera le trajet Bordeaux-Rio en 10 jours et Bordeaux-Buenos-Aires en 13 jours.

En 1915, il est réquisitionné pour assurer le transport de troupes. Il est transformé en croiseur auxiliaire, et naviguera pour l'armée d'Orient en Méditerranée.
Le 3 octobre 1916, le convoyeur Guichen (voir ce blog) n'ayant pu l'attendre à la suite d'un incident, il part seul de Toulon vers Salonique (Grèce), avec à son bord 2 350 personnes (1 650 soldats français des 235e RI, 55e, 59e, 113e RIT et 15e escadron du train, des soldats serbes et 350 marins).
Le 4 octobre, il est prévenu de la présence d'un sous-marin ennemi venant des Baléares et se dirigeant vers la mer Adriatique. Le lieutenant de vaisseau Kerboul, commandant du navire, fait aussitôt modifier la route mais le Gallia se trouve encore entre les côtes de Sardaigne et la Tunisie, lorsqu'une torpille vient le toucher par le travers de la cale avant chargée de munitions. Le navire coule en moins de quinze minutes, faisant 1740 victimes. La torpille avait été lancée par le sous-marin allemand U-35, commandé par le Kapitän-Leutnant Lothar von Arnauld de La Perière. .
Le 5 octobre, le Châteaurenault aperçoit des rescapés et réussit à recueillir près de 600 personnes. Voir le détail de ce drame, en cliquant ici.

Lutétia à son arrivée à Bordeaux.
Lutétia, paquebot de la Compagnie Sud Atlantique a été mis à flot à Saint-Nazaire en 1912. Jaugeant 15600 t, doté de quatre hélices, il pouvait atteindre les 21 nœuds. 
1000 passagers environ. Équipage de 345 hommes. 

Lutétia a servi de croiseur auxiliaire de 1915 à 1917. Le 4 octobre 1916, il transporte avec le Guichen des troupes russes à Salonique. Il est déréquisitionné le 13 octobre 1917 (source pages 14-18). Il est démoli en Angleterre en 1938. (voir ce blog)

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