lundi 25 novembre 2013

La conquête du Tonkin, une étape de la politique de canonnières

Canonnière Yunnan à quai à Hanoï.
Après leur installation à Saigon, au sud de l'empire du Viêt-nam, en 1859, les Français se sont mis en tête de chercher une voie de pénétration vers la Chine du sud.
Cette région, dont ils surestiment la richesse, donnerait l'occasion à nos commerçants e rivaliser avec les Britanniques des Indes.
Doudart de Lagrée, marin et explorateur français, tente de reconnaître la vallée du Mékong mais il se heurte aux obstacles naturels de la succession de rapides et aux populations hostiles. Pour lui, la route naturelle vers la Chine n'est pas le grand fleuve de la Cochinchine mais celui du Tonkin, le Sông Koi ou fleuve Rouge. Parti pour reconnaître cette autre voie, il meurt de maladie le 12 mars 1868 à Tong-Tchouen, dans le Yunnan. C'est un un de ses adjoints, Francis Garnier, qui achève le voyage. Il reviendra à Saïgon deux ans plus tard, en 1868, en passant par la rivière des Perles, qui débouche à Canton.
Tu Duc, empereur du Viêt-nam, s'inquiète des agissements de trafiquants français au Tonkin qui excitent les opposants locaux à sa dynastie. Il s'en plaint auprès du gouverneur français de Cochinchine, l'amiral Dupré, qui envoie Francis Garnier en délégation à Hanoi. Sur place, l'officier de marine se heurte au refus de l'empereur d'ouvrir le port et le fleuve Rouge aux commerçants étrangers.
Francis Garnier et ses 120 hommes attaquent la forteresse de Hanoi, défendue par 7000 soldats annamites, et réussit contre toute attente à s'en emparer. Au terme d'une campagne de trois semaines et avec le concours des 140000 chrétiens locaux, il s'empare également de toutes les forteresses du delta.
Le gouverneur Dupré, inquiet de son activisme, ne lui envoie pas de renforts. A Hanoï, le jeune et courageux officier de marine tombe dans une embuscade tendue par les Pavillons noirs, d'anciens rebelles Taiping constitués en bandes armées au service occulte de la Chine
L'amiral Dupré choisit d'évacuer le Tonkin et abandonne les chrétiens locaux, en échange de la promesse par l'empereur Tu Duc d'ouvrir les ports et le fleuve aux commerçants français. Mais la situation de ces derniers reste précaire, Jules Ferry, président du Conseil, reprend la conquête moins de dix ans plus tard. En juillet 1881, il obtient 2,5 millions de francs pour lutter contre les pirates chinois du fleuve Rouge.


Canonnière Pluvier pendant la campagne de 1883.
Le 25 avril 1882, avec seulement 600 hommes et trois canonnières, le capitaine de frégate Henri Rivière renouvelle l'exploit de Francis Garnier et s'empare de Hanoi. Il sera tué le 19 mai 1883, lui aussi par les Pavillons noirs…
Jules Ferry porte rapidement à 9000 hommes les effectifs du corps expéditionnaire en Extrême-Orient et donne l'ordre de venger la mort de ces deux héros républicains.
A Hué, l'empereur Tu Duc meurt en août de la même année. Aussitôt, une escadre sous les ordres de l'amiral Courbet bombarde les forts de la ville.
Le traité de Hué du 25 août 1883 impose au nouvel empereur, Ham Nghi, la présence d'un résident français et le protectorat de la France. Statut confirmé par le traité de Tien-tsin avec la Chine, le 9 juin 1885.

Éclair.



Flotte engagée au Tonkin
Pluvier (Aviso à roues en service de 1880 à 1898, 50 m de long, 500 t. déplacement, 2 bouches à feu, (2 canons révolvers dans sa hune de misaine), Éclair, Fanfare (Brick-goélette à deux mâts de classe Chacal en service de 1869 à 1890, 43,45m de long, 500t de déplacement), Léopard, Surprise, Trombe
Chaloupes-canonnières : Carabine, Hache (en service de 1863 à 1886, 26,3m de long, 95 t. de déplacement, 1 canon de calibre 16 cm et un de 4 cm), Massue (classe Hache en service de 1863 à 1887), Yatagan (classe Hache en service de 1863 à 1889)

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