Le numéro 64 de juin 1952 de Sciences et Avenir relate l’expédition du Kon-Tiki qu’il qualifie d’exploit.
«le 7 août 1947, un radeau ayant six passagers à bord venait échouer sur les récifs de Raroïa, petite île de l’archipel polynésien.» C’était la fin d’un périple de 101 jours, sur plus de 7000 kilomètres, à la traversée de l’océan Pacifique, sur une «embarcation d’un type primitif dont aucun exemplaire n’avait pris la mer depuis des siècles». Cette expédition voulait démontrer la théorie de l’ethnologue norvégien Thor Heyerdahl selon laquelle le peuplement de la Polynésie aurait été assuré primitivement par des indiens venus d’Amérique du Sud.
Itinéraire du Kon-Tiki. Si l’aventure ne démontrait rien de manière absolue (la controverse est toujours actuelle, sans cesse relancée, sur le thème du peuplement de l’Amérique), elle restait tout de même un exploit sportif maritime de tout premier plan.
Cette vue d’ensemble du Kon-Tiki permet d’apprécier la simplicité de l’embarcation, longue de quatorze mètres. Elle est formée de neuf troncs de balsa vert liés entre eux par trois cents cordes faites de liane. Un bloc de balsa épais et court sert de gouvernail. Des nattes recouvrent le pont et une petite cabane en bambou est le seul abri des six hommes d’équipage. Les mâts sont en manguier, un bois dur et résistant.
Les ouvriers du chantier de l’arsenal de Callao (le port de Lima au Pérou) reconstituent le radeau sans clous ni vis qu’utilisaient leurs lointains ancêtres. Les Norvégiens en avaient pris le modèle sur des estampes trouvées dans des musées.
Un des navigateurs construit une cloche de plongée primitive pour pouvoir inspecter les cordages sous le radeau à l’abri des requins, nombreux tout au long du périple.
Ces requins étaient d’ailleurs souvent au menu pour compléter les rations emportées, au même titre que le plancton et toutes sortes de poissons. La pêche était très fructueuse et faisait partie des occupations principales de l’équipage, après les observations scientifiques.
«Les manœuvres d’une embarcation aussi primitive que le Kon-Tiki n’allaient pas sans difficultés.» D’autant «qu’aucun navigateur moderne n’avait été capable de leur donner des conseils pratiques en ce qui concerne la conduite d’un radeau. Il découvrirent peu à peu les secrets de navigation des anciens indiens en ce qui concerne le maniement de la voile et surtout du gouvernail et l’utilisation des dérives comme adjuvant à ce dernier.» Une technique déjà décrite par les Espagnols de la Conquête mais qu’ils n'avaient pas comprise. «Sans toucher à l’aviron de gouverne, nous pouvions donc, rien qu’en plaçant la dérive entre les fentes dans une position dissymétrique, effectuer des changements de direction. Telle était l’ingénieuse méthode des Incas.»
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vendredi 18 juillet 2008
L’aventure du Kon-Tiki
Le numéro 64 de juin 1952 de Sciences et Avenir relate l’expédition du Kon-Tiki qu’il qualifie d’exploit.
«le 7 août 1947, un radeau ayant six passagers à bord venait échouer sur les récifs de Raroïa, petite île de l’archipel polynésien.» C’était la fin d’un périple de 101 jours, sur plus de 7000 kilomètres, à la traversée de l’océan Pacifique, sur une «embarcation d’un type primitif dont aucun exemplaire n’avait pris la mer depuis des siècles». Cette expédition voulait démontrer la théorie de l’ethnologue norvégien Thor Heyerdahl selon laquelle le peuplement de la Polynésie aurait été assuré primitivement par des indiens venus d’Amérique du Sud.
Itinéraire du Kon-Tiki. Si l’aventure ne démontrait rien de manière absolue (la controverse est toujours actuelle, sans cesse relancée, sur le thème du peuplement de l’Amérique), elle restait tout de même un exploit sportif maritime de tout premier plan.
Cette vue d’ensemble du Kon-Tiki permet d’apprécier la simplicité de l’embarcation, longue de quatorze mètres. Elle est formée de neuf troncs de balsa vert liés entre eux par trois cents cordes faites de liane. Un bloc de balsa épais et court sert de gouvernail. Des nattes recouvrent le pont et une petite cabane en bambou est le seul abri des six hommes d’équipage. Les mâts sont en manguier, un bois dur et résistant.
Les ouvriers du chantier de l’arsenal de Callao (le port de Lima au Pérou) reconstituent le radeau sans clous ni vis qu’utilisaient leurs lointains ancêtres. Les Norvégiens en avaient pris le modèle sur des estampes trouvées dans des musées.
Un des navigateurs construit une cloche de plongée primitive pour pouvoir inspecter les cordages sous le radeau à l’abri des requins, nombreux tout au long du périple.
Ces requins étaient d’ailleurs souvent au menu pour compléter les rations emportées, au même titre que le plancton et toutes sortes de poissons. La pêche était très fructueuse et faisait partie des occupations principales de l’équipage, après les observations scientifiques.
«Les manœuvres d’une embarcation aussi primitive que le Kon-Tiki n’allaient pas sans difficultés.» D’autant «qu’aucun navigateur moderne n’avait été capable de leur donner des conseils pratiques en ce qui concerne la conduite d’un radeau. Il découvrirent peu à peu les secrets de navigation des anciens indiens en ce qui concerne le maniement de la voile et surtout du gouvernail et l’utilisation des dérives comme adjuvant à ce dernier.» Une technique déjà décrite par les Espagnols de la Conquête mais qu’ils n'avaient pas comprise. «Sans toucher à l’aviron de gouverne, nous pouvions donc, rien qu’en plaçant la dérive entre les fentes dans une position dissymétrique, effectuer des changements de direction. Telle était l’ingénieuse méthode des Incas.»
«le 7 août 1947, un radeau ayant six passagers à bord venait échouer sur les récifs de Raroïa, petite île de l’archipel polynésien.» C’était la fin d’un périple de 101 jours, sur plus de 7000 kilomètres, à la traversée de l’océan Pacifique, sur une «embarcation d’un type primitif dont aucun exemplaire n’avait pris la mer depuis des siècles». Cette expédition voulait démontrer la théorie de l’ethnologue norvégien Thor Heyerdahl selon laquelle le peuplement de la Polynésie aurait été assuré primitivement par des indiens venus d’Amérique du Sud.
Itinéraire du Kon-Tiki. Si l’aventure ne démontrait rien de manière absolue (la controverse est toujours actuelle, sans cesse relancée, sur le thème du peuplement de l’Amérique), elle restait tout de même un exploit sportif maritime de tout premier plan.
Cette vue d’ensemble du Kon-Tiki permet d’apprécier la simplicité de l’embarcation, longue de quatorze mètres. Elle est formée de neuf troncs de balsa vert liés entre eux par trois cents cordes faites de liane. Un bloc de balsa épais et court sert de gouvernail. Des nattes recouvrent le pont et une petite cabane en bambou est le seul abri des six hommes d’équipage. Les mâts sont en manguier, un bois dur et résistant.
Les ouvriers du chantier de l’arsenal de Callao (le port de Lima au Pérou) reconstituent le radeau sans clous ni vis qu’utilisaient leurs lointains ancêtres. Les Norvégiens en avaient pris le modèle sur des estampes trouvées dans des musées.
Un des navigateurs construit une cloche de plongée primitive pour pouvoir inspecter les cordages sous le radeau à l’abri des requins, nombreux tout au long du périple.
Ces requins étaient d’ailleurs souvent au menu pour compléter les rations emportées, au même titre que le plancton et toutes sortes de poissons. La pêche était très fructueuse et faisait partie des occupations principales de l’équipage, après les observations scientifiques.
«Les manœuvres d’une embarcation aussi primitive que le Kon-Tiki n’allaient pas sans difficultés.» D’autant «qu’aucun navigateur moderne n’avait été capable de leur donner des conseils pratiques en ce qui concerne la conduite d’un radeau. Il découvrirent peu à peu les secrets de navigation des anciens indiens en ce qui concerne le maniement de la voile et surtout du gouvernail et l’utilisation des dérives comme adjuvant à ce dernier.» Une technique déjà décrite par les Espagnols de la Conquête mais qu’ils n'avaient pas comprise. «Sans toucher à l’aviron de gouverne, nous pouvions donc, rien qu’en plaçant la dérive entre les fentes dans une position dissymétrique, effectuer des changements de direction. Telle était l’ingénieuse méthode des Incas.»
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