A gauche, sans doute le Men Glaz (A1130). A droite, le Hortense-Yolande (EL 5067). Les deux thoniers sont tirés par un remorqueur pour franchir la passe d’Etel. Ce serait l’unique photo du Men Glaz…
… Ce qui explique que sur la couverture du livre Men Glaz, dans son édition de 1999, c’est un autre thonier, l’Avenir de Famille (CC2186) qui est représenté.
Jean Lemasson (à gauche), à 36 ans et Loïck Fougeron, à 28 ans, à bord de Nausicaa, à Dakar en 1954.
En rangeant quelques dossiers, je suis tombé sur un article de Laurent Charpentier, paru dans Voiles et voiliers n°423 de mai 2006 et intitulé «Jean Lemasson, marin lettré». Il m’est alors venu l’envie de relire Men Glaz. Quel plaisir rare ! Celui de lire un récit de mer qui se dévore comme un roman. Tout sonne juste dans cette histoire d’un thonier à voile que l’auteur a destiné au cabotage sur les côtes d’Afrique du Nord. On y retrouve l’esprit qui devait régner à l’époque où les voiles de travail étaient encore fréquentes (goélettes, mahonnes, kamakis et gangaviers). C’est aussi une histoire d’hommes, jamais niaise ni nombriliste, écrite avec vigueur et style. «Ici, tout était simple, nous n’avions qu’une seule chose à faire, conduire le navire, l’aider : nous étions un équipage à la mer, un seul corps au service du bateau, sans autre choix que celui de la route, toute notre volonté tendue pour déjouer les caprices du vent et la souveraine indifférence de la mer. […] je comprenais mieux la parole de Gus : A la mer, je sais ce que j’ai à faire ; à terre, ça ne va plus. Je ne sais pas marcher seul.» La vie de Jean Lemasson est un roman rocambolesque, c’est elle que l’on retrouve entre les lignes de Men Glaz.
BIOGRAPHIE : Jean Lemasson était né en 1918 en Ille-et-Vilaine.
En 1934, première campagne de pêche à Terre-Neuve et début d’une vie consacrée à la mer. En 1936, il s’engage pour cinq ans dans le Royale.
C’est en 1946 qu’il achète Men Glaz, un thonier d’Étel, construit dans les années trente. Il cabotera dessus trois ou quatre ans avant qu’un incendie détruise le bateau.
En 1954, il fait la traversée vers les Antilles sur Nausicaa avec Loïck Fougeron*.
A bord du Nausicaa, à Casablanca, en 1954, Jean Lemasson (à droite) et Loïck Fougeron discutent avec le Captain Brown, l’un des personnages haut en couleur que Jean avait rencontré en 1951 au cours de ses pérégrinations. Cet excentrique vieillard, ex-contrebandier et gardien d'une armada de yachts à l’abandon, avait gagné ses galons de commandant lors de la guerre hispano-américaine de 1898 ! Il séduira tant Loïck qu’il donnera son nom au voilier qu'il utilisera pour la première course en solitaire autour du monde, en 1968.
En 1960, Jean Lemasson est l’un des premiers à faire du charter de voiliers sur Maylis de Loïck Fougeron. La première saison, le bateau accueille Martine Carol.
En 1961, il publiera Pêcheurs d’éponge et chiens de mer et c’est en 1963 qu’il publiera Men Glaz
(toujours disponible aux éditions MDV Maîtres du Vent)
Jean Lemasson est décédé en 1991.
*Loïck Fougeron est l’auteur de Si près du Cap Horn et Rayon vert au Cap Horn (toujours disponible aux éditions MDV Maîtres du Vent)
Histoire maritime internationale - Marines marchande ou de guerre - Grands et petits voiliers - Culture maritime (antiquariat, memorabilia, littérature, peinture…) - Tout ce qui concerne la mer et les lacs et ceux qui naviguent dessus (ou dessous) nous passionne…
dimanche 14 septembre 2008
Avez-vous lu Men Glaz ?
A gauche, sans doute le Men Glaz (A1130). A droite, le Hortense-Yolande (EL 5067). Les deux thoniers sont tirés par un remorqueur pour franchir la passe d’Etel. Ce serait l’unique photo du Men Glaz…
… Ce qui explique que sur la couverture du livre Men Glaz, dans son édition de 1999, c’est un autre thonier, l’Avenir de Famille (CC2186) qui est représenté.
Jean Lemasson (à gauche), à 36 ans et Loïck Fougeron, à 28 ans, à bord de Nausicaa, à Dakar en 1954.
En rangeant quelques dossiers, je suis tombé sur un article de Laurent Charpentier, paru dans Voiles et voiliers n°423 de mai 2006 et intitulé «Jean Lemasson, marin lettré». Il m’est alors venu l’envie de relire Men Glaz. Quel plaisir rare ! Celui de lire un récit de mer qui se dévore comme un roman. Tout sonne juste dans cette histoire d’un thonier à voile que l’auteur a destiné au cabotage sur les côtes d’Afrique du Nord. On y retrouve l’esprit qui devait régner à l’époque où les voiles de travail étaient encore fréquentes (goélettes, mahonnes, kamakis et gangaviers). C’est aussi une histoire d’hommes, jamais niaise ni nombriliste, écrite avec vigueur et style. «Ici, tout était simple, nous n’avions qu’une seule chose à faire, conduire le navire, l’aider : nous étions un équipage à la mer, un seul corps au service du bateau, sans autre choix que celui de la route, toute notre volonté tendue pour déjouer les caprices du vent et la souveraine indifférence de la mer. […] je comprenais mieux la parole de Gus : A la mer, je sais ce que j’ai à faire ; à terre, ça ne va plus. Je ne sais pas marcher seul.» La vie de Jean Lemasson est un roman rocambolesque, c’est elle que l’on retrouve entre les lignes de Men Glaz.
BIOGRAPHIE : Jean Lemasson était né en 1918 en Ille-et-Vilaine.
En 1934, première campagne de pêche à Terre-Neuve et début d’une vie consacrée à la mer. En 1936, il s’engage pour cinq ans dans le Royale.
C’est en 1946 qu’il achète Men Glaz, un thonier d’Étel, construit dans les années trente. Il cabotera dessus trois ou quatre ans avant qu’un incendie détruise le bateau.
En 1954, il fait la traversée vers les Antilles sur Nausicaa avec Loïck Fougeron*.
A bord du Nausicaa, à Casablanca, en 1954, Jean Lemasson (à droite) et Loïck Fougeron discutent avec le Captain Brown, l’un des personnages haut en couleur que Jean avait rencontré en 1951 au cours de ses pérégrinations. Cet excentrique vieillard, ex-contrebandier et gardien d'une armada de yachts à l’abandon, avait gagné ses galons de commandant lors de la guerre hispano-américaine de 1898 ! Il séduira tant Loïck qu’il donnera son nom au voilier qu'il utilisera pour la première course en solitaire autour du monde, en 1968.
En 1960, Jean Lemasson est l’un des premiers à faire du charter de voiliers sur Maylis de Loïck Fougeron. La première saison, le bateau accueille Martine Carol.
En 1961, il publiera Pêcheurs d’éponge et chiens de mer et c’est en 1963 qu’il publiera Men Glaz
(toujours disponible aux éditions MDV Maîtres du Vent)
Jean Lemasson est décédé en 1991.
*Loïck Fougeron est l’auteur de Si près du Cap Horn et Rayon vert au Cap Horn (toujours disponible aux éditions MDV Maîtres du Vent)
… Ce qui explique que sur la couverture du livre Men Glaz, dans son édition de 1999, c’est un autre thonier, l’Avenir de Famille (CC2186) qui est représenté.
Jean Lemasson (à gauche), à 36 ans et Loïck Fougeron, à 28 ans, à bord de Nausicaa, à Dakar en 1954.
En rangeant quelques dossiers, je suis tombé sur un article de Laurent Charpentier, paru dans Voiles et voiliers n°423 de mai 2006 et intitulé «Jean Lemasson, marin lettré». Il m’est alors venu l’envie de relire Men Glaz. Quel plaisir rare ! Celui de lire un récit de mer qui se dévore comme un roman. Tout sonne juste dans cette histoire d’un thonier à voile que l’auteur a destiné au cabotage sur les côtes d’Afrique du Nord. On y retrouve l’esprit qui devait régner à l’époque où les voiles de travail étaient encore fréquentes (goélettes, mahonnes, kamakis et gangaviers). C’est aussi une histoire d’hommes, jamais niaise ni nombriliste, écrite avec vigueur et style. «Ici, tout était simple, nous n’avions qu’une seule chose à faire, conduire le navire, l’aider : nous étions un équipage à la mer, un seul corps au service du bateau, sans autre choix que celui de la route, toute notre volonté tendue pour déjouer les caprices du vent et la souveraine indifférence de la mer. […] je comprenais mieux la parole de Gus : A la mer, je sais ce que j’ai à faire ; à terre, ça ne va plus. Je ne sais pas marcher seul.» La vie de Jean Lemasson est un roman rocambolesque, c’est elle que l’on retrouve entre les lignes de Men Glaz.
BIOGRAPHIE : Jean Lemasson était né en 1918 en Ille-et-Vilaine.
En 1934, première campagne de pêche à Terre-Neuve et début d’une vie consacrée à la mer. En 1936, il s’engage pour cinq ans dans le Royale.
C’est en 1946 qu’il achète Men Glaz, un thonier d’Étel, construit dans les années trente. Il cabotera dessus trois ou quatre ans avant qu’un incendie détruise le bateau.
En 1954, il fait la traversée vers les Antilles sur Nausicaa avec Loïck Fougeron*.
A bord du Nausicaa, à Casablanca, en 1954, Jean Lemasson (à droite) et Loïck Fougeron discutent avec le Captain Brown, l’un des personnages haut en couleur que Jean avait rencontré en 1951 au cours de ses pérégrinations. Cet excentrique vieillard, ex-contrebandier et gardien d'une armada de yachts à l’abandon, avait gagné ses galons de commandant lors de la guerre hispano-américaine de 1898 ! Il séduira tant Loïck qu’il donnera son nom au voilier qu'il utilisera pour la première course en solitaire autour du monde, en 1968.
En 1960, Jean Lemasson est l’un des premiers à faire du charter de voiliers sur Maylis de Loïck Fougeron. La première saison, le bateau accueille Martine Carol.
En 1961, il publiera Pêcheurs d’éponge et chiens de mer et c’est en 1963 qu’il publiera Men Glaz
(toujours disponible aux éditions MDV Maîtres du Vent)
Jean Lemasson est décédé en 1991.
*Loïck Fougeron est l’auteur de Si près du Cap Horn et Rayon vert au Cap Horn (toujours disponible aux éditions MDV Maîtres du Vent)
Inscription à :
Articles (Atom)