dimanche 25 janvier 2009

La pêche au thon en 1951 (2/2)

La bibliothèque de travail (n°247 du 22 octobre 1953) emmène ses jeunes lecteurs avec le mousse Léonard, 16 ans, à bord du Petite Micheline, un chalutier-thonier du port de Concarneau, pendant sa campagne de juillet 1951.
(suite et fin de l'article publié le 24 janvier 2008)

Thons accroché sur le pont sur des tréteaux.

Les lignes harmonieuse des thoniers à voile mis au sec à Concarneau

A l’époque du reportage, des thoniers à voile sont toujours en service. La chaloupe pontée de 20 tonneaux a été remplacée vers 1913 par le dundee, puis les chantiers bretons créent un superbe type de thonier à voile, jaugeant de 45 à 50 tonneaux, permettant les campagnes lointaines et ne craignant pas les tempêtes. Rapide et prompt à virer de bord, toutes voiles déployées, il file ses 8 nœuds. Deux inconvénients : le thon suspendu à des tréteaux se conserve mal par temps orageux et le thonier encalminé perd beaucoup de temps. On imagine alors la chambre froide et le premier thonier à moteur apparaît à Étel en 1931.

Un des derniers thoniers à voile de Concarneau


Vue du treuil et de la passerelle

L’apparition du chalutier-thonier à moteur généralisa l’installation de la chambre froide. Le marin voit bien des avantages à cette innovation : gain de temps, travail assuré toute l’année avec le même bateau qui pratique la pêche au chalut de novembre à mai.

Une partie de la flottille thonière à quai à Concarneau. En 1939, Concarneau avait 35 chalutiers-thoniers, et il restait encore une douzaine de voiliers qui pratiquaient la pêche saisonnière.

Chaîne de débarquement du thon

L'équipage débarque les dix tonnes de thon à la main pour charger les camions de l'usine qui a acheté 80% de la pêche au prix de 185 francs le kilo. Le reste ira à la criée qui l'expédiera «en vert», c'est-à-dire légèrement salé et dans la glace. Robert tient à débarquer le thon rouge qu'il a pêché, Léonard emporte sa bonite. Chaque homme a droit à un thon et demi (environ 10 kilos) comme cotriade. La répartition du montant de la pêche se fait le jour même de la vente, autour de la table d'un bar, en présence du représentant de l'armateur. On déduit les frais (vivres, combustible et glace), l'armement prend la moitié de ce qui reste. L’autre moitié se répartit ainsi : une part et demie au patron, une part et quart au mécanicien, une part à chacun des sept matelots, une demi-part à Léonard. La part se monte à 40000 francs, le marin est satisfait car il sait qu'un ouvrier ne gagne pas autant dans son mois. Mais ce n'est pas trop payé la fatigue, le danger et l'éloignement de la famille. Chaque année, Concarneau déplore la perte d'un ou plusieurs thoniers de sa flottille. En outre, le pêcheur salit et use rapidement un abondant trousseau qu'il paye cher. Et, surtout, les voyages se suivent mais ne se ressemblent pas. L'année 1947 fut particulièrement lamentable.

FIN

La pêche au thon en 1951 (2/2)

La bibliothèque de travail (n°247 du 22 octobre 1953) emmène ses jeunes lecteurs avec le mousse Léonard, 16 ans, à bord du Petite Micheline, un chalutier-thonier du port de Concarneau, pendant sa campagne de juillet 1951.
(suite et fin de l'article publié le 24 janvier 2008)

Thons accroché sur le pont sur des tréteaux.

Les lignes harmonieuse des thoniers à voile mis au sec à Concarneau

A l’époque du reportage, des thoniers à voile sont toujours en service. La chaloupe pontée de 20 tonneaux a été remplacée vers 1913 par le dundee, puis les chantiers bretons créent un superbe type de thonier à voile, jaugeant de 45 à 50 tonneaux, permettant les campagnes lointaines et ne craignant pas les tempêtes. Rapide et prompt à virer de bord, toutes voiles déployées, il file ses 8 nœuds. Deux inconvénients : le thon suspendu à des tréteaux se conserve mal par temps orageux et le thonier encalminé perd beaucoup de temps. On imagine alors la chambre froide et le premier thonier à moteur apparaît à Étel en 1931.

Un des derniers thoniers à voile de Concarneau


Vue du treuil et de la passerelle

L’apparition du chalutier-thonier à moteur généralisa l’installation de la chambre froide. Le marin voit bien des avantages à cette innovation : gain de temps, travail assuré toute l’année avec le même bateau qui pratique la pêche au chalut de novembre à mai.

Une partie de la flottille thonière à quai à Concarneau. En 1939, Concarneau avait 35 chalutiers-thoniers, et il restait encore une douzaine de voiliers qui pratiquaient la pêche saisonnière.

Chaîne de débarquement du thon

L'équipage débarque les dix tonnes de thon à la main pour charger les camions de l'usine qui a acheté 80% de la pêche au prix de 185 francs le kilo. Le reste ira à la criée qui l'expédiera «en vert», c'est-à-dire légèrement salé et dans la glace. Robert tient à débarquer le thon rouge qu'il a pêché, Léonard emporte sa bonite. Chaque homme a droit à un thon et demi (environ 10 kilos) comme cotriade. La répartition du montant de la pêche se fait le jour même de la vente, autour de la table d'un bar, en présence du représentant de l'armateur. On déduit les frais (vivres, combustible et glace), l'armement prend la moitié de ce qui reste. L’autre moitié se répartit ainsi : une part et demie au patron, une part et quart au mécanicien, une part à chacun des sept matelots, une demi-part à Léonard. La part se monte à 40000 francs, le marin est satisfait car il sait qu'un ouvrier ne gagne pas autant dans son mois. Mais ce n'est pas trop payé la fatigue, le danger et l'éloignement de la famille. Chaque année, Concarneau déplore la perte d'un ou plusieurs thoniers de sa flottille. En outre, le pêcheur salit et use rapidement un abondant trousseau qu'il paye cher. Et, surtout, les voyages se suivent mais ne se ressemblent pas. L'année 1947 fut particulièrement lamentable.

FIN