mercredi 25 août 2010

Le 26 août 1922, France, un cuirassé moderne, coule devant la presqu'île de Quiberon

Le cuirassé France en 1920 (collection Alain V)

Le 26 août 1922 le cuirassé France coule devant la presqu'île de Quiberon, après avoir heurté une roche inconnue.
Le cuirassé France a été construit à Saint-Nazaire aux chantiers de la Loire en 1911 et a été lancé le 7 novembre 1912. Il mesurait 165 mètres de longueur pour 27 mètres de largeur, avec un tirant d'eau de 9,60 mètres, son tonnage était de 23500 tonnes. Ses machines étaient quatre turbines Parsons alimentées par 24 chaudières Belleville. L'ensemble développait environ 28000 cv. Il possédait un important armement de 12 canons de 305 mm, 22 de 138 mm et 4 tubes lance-torpilles.
Entré en service en octobre 1914, c'était le dernier des quatre dreadnought du type Courbet.
Le 26 août 1922 à 0h 57, revenant d'une campagne d'exercices devant Belle-île, il talonne une roche dans le passage de la Teignouse.
Le commandant ordonne de stopper les machines. Mais voyant que le navire parait déséchoué, et qu'il conserve son erre, il fait remettre les machines à 10 nœuds et poursuit sa route sur l'alignement du feu blanc de Port-Navalo. En même temps, il fait inspecter le fond du navire.
Vers 1h10, les machines et dynamo stoppent faute de vapeur, privant le navire d'énergie et de lumière. Il ne peut même plus mettre les embarcations à l'eau. Le courant pousse le cuirassé vers les hauts fonds de la Basse nouvelle. Pour éviter toute nouvelle voie d'eau, le commandant Guy ordonne de mouiller. Le cuirassé ne peut plus manœuvrer se remplit rapidement d'eau, et prend de la bande sur bâbord. Il est 1h49 quand le cuirassé Paris vient mouiller à proximité. A 2h 30, l'entrepont est envahi par l'eau. L'évacuation commence dés l'arrivée des premières embarcations du Paris. A 3h15, les autres navires de l'escadre arrivent sur zone et mettent également leurs embarcations à l'eau.
France chavire sur bâbord et fait un tour en quelques secondes. Il n'y aura que trois disparus dans le naufrage.
La commission d'enquête nommée par le vice-amiral commandant en chef l'escadre de la Méditerranée, exonère la responsabilité du commandant en concluant: Que les routes données et les manœuvres faites sont conformes à celles prévues par les instructions; Que les feux ont été exactement identifiés; Que les indications du compas ont été bonnes.
On peut conclure à une différence d'au moins 1,50 mètre entre le tirant d'eau du bâtiment 9,60 mètres et la cote de l'obstacle au dessous du niveau de la mer environ 8 mètres, cet obstacle ne figurant pas sur la carte.
La démolition de l'épave va durer 23 ans.
En mai 1935, la Cie Neptune achète l'épave, l'exploite en 1938-1939; reprend les travaux de démolition en 1952,vend les restes de l'épave à la société Atlantique qui achèvera de remonter l'acier immergé; fin avril 1958, le chantier est fermé définitivement.

Alain

1 commentaire:

Anonymous a dit…

Pour alain V . Pour votre information au sujet du France Je peux vous apporter des précisions et photographies au sujet des travaux de récupérations de l'épave exécutés par mon père responsable de l équipe de scaphandriers y travaillant de 1935 à 1939 pour la société Neptune .Cordialement gerard.meunier39@gmail.com