mardi 1 juin 2010

11 juin 1930 : lancement du paquebot Empress of Britain

À une époque où le transport aérien n'existait pas, où le continent américain était encore à peupler, les chantiers navals du vieux continent devaient faire face à une demande importante de la part des compagnies pour lesquelles le transport des émigrants représentait une source de revenus importante. La compagnie de navigation Canadian Pacific est une émanation de la compagnie ferroviaire du même nom qui joua un rôle important dans le développement du Canada en reliant par chemin de fer les rives atlantique et pacifique du pays. C'est cette parenté qui explique le curieux logo que les paquebots de la compagnie portaient sur chacune des leurs cheminées. La Canadian Pacific Steamship Navigation Company assurait, entre autres, une liaison transatlantique régulière et certains de ses navires comptaient parmi les plus beaux du début du siècle.



Parmi ceux-ci figure le RMS Empress of Britain, deuxième du nom. Il fut alors le plus grand et le plus rapide des liners desservant la côte est du Canada. Ses emménagements n'avaient rien à envier à ceux des célèbres paquebots de la Cunard ou de la "Transat" française qui opéraient sur LA ligne, entendez celle de New York. Mais il n'était utilisé sur la liaison régulière qu'au cours de l'été. En hiver, ses installations étaient mises à la disposition des croisièristes aisés qui pouvaient alors naviguer à travers le monde.

Sa construction est entamée le 28 novembre 1928 par les chantiers écossais John Brown & Co, de Clydebank. Les travaux avancent rapidement puisque c'est le 11 juin 1930 que Son Altesse Royale le Prince of Galles assiste au lancement du navire et prononce les mots "I name this ship Empress of Britain. I wish success to her and all who sail in her.". les images de la cérémonie seront projetées durant les séquences d'informations dans les cinémas nord-américains. Il s'agit là d'une première qui met bien en valeur le caractère unique de ce paquebot. Les travaux d'équipement et de décoration dans le style "Art Déco" se déroulent tout aussi rapidement ; le navire est remis à son propriétaire au cours du mois d'avril 1931. Encore quelques préparatifs et le départ du premier voyage peut avoir lieu le 27 mai 1931 de Southampton sous les acclamations d'un nombreux public venu en famille pour assister au majestueux spectacle que constituait l'un des plus grands navires de l'époque quittant son quai pour glisser vers le Solent. L'ambiance est comparable à Québec au matin du 1er juin lors de l'arrivée après une traversée sur une mer calme. Dans les jours qui suivent, le public est admis à bord pour visiter le navire dont tout le monde parle. La même foule est encore présente lors du premier départ eastbound le 6 juin.


Dès le 21 novembre suivant, et après quelques préparatifs techniques et hôteliers (il n'y aura pas d'émigrants à bord), les voyageurs laissent la place aux vacanciers. C'est le départ de la première croisière qui doit durer quatre mois. Le programme est alléchant : New York, Méditerranée, océan Indien, ports asiatiques, côte ouest des USA, retour par le canal de Panama et, à nouveau New York puis l'Atlantique.


Ainsi se déroule la carrière du beau navire qui alterne, en fonction de la saison, ligne régulière et croisières aux escales variées. Mais les choses évoluent et le climat international se dégrade. L'arrivée régulière à Québec le 7 septembre 1939 est la dernière. Le navire y reste à quai jusqu'en novembre puis gagne Halifax. Il ne reviendra plus sur le Saint Laurent. Peint en gris et réquisitionné pour servir de transport, il embarque des troupes dans le port de Nouvelle- Écosse pour faire traverser l'Atlantique à un nouveau genre de passagers. Ils seront les derniers à profiter des luxueuses installations ; elles sont supprimées au cours d'un arrêt à Southampton. Les mois qui suivent voient le navire transporter des soldats à travers le monde et principalement l'hémisphère sud.

Le 26 octobre 1940 vers 9 heures, le paquebot est presque en vue de l'Irlande lorsqu'il est bombardé et incendié par un avion de la Luftwaffe. La plus grande partie des 650 hommes présents à bord pu évacuer et fut recueillie par les navires à proximité et le navire, malgré ses avaries, n'était pas en danger de couler. Il fut donc pris en remorque par le destroyer polonais Burza qui faisait partie de l'escorte du convoi. En effet, il était important de ne pas laisser perdre un navire qui offrait une telle capacité de transport, le sauvetage devait être tenté. Mais, 48 heures plus tard, c'est un sous-marin allemand, U 32, qui achèvera le paquebot par le tir de deux torpilles mortelles.


Tonnage brut : 42,348
Longueur : 231.80 m
Largeur : 29.72 m
Draft: 32 ft 0 in (9.75 m)
4 turbines Parsons, 66.500 CV
Vitesse : 24 nds
Passagers : 465 (1ère), 260 (touriste), 470 (3ème)
Équipage : 740

Tous clichés DR


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Journées de la Mer au musée national de la Marine du 4 au 7 juin

Sur votre agenda

Du 4 au 7 juin 2010
Le musée national de la Marine participe à la deuxième édition des Journées de la Mer, des Lacs et des Rivières, organisées dans le cadre de l’année internationale de la Biodiversité et du Grenelle de la Mer.
Cette année, le musée propose de découvrir deux expéditions maritimes actuelles destinées à la connaissance et la protection des milieux marins : La Boudeuse et sa mission Terre-Océan, et SeaOrbiter, un étonnant laboratoire scientifique.
Entrée libre dans les espaces consacrés aux Journées de la Mer
au musée national de la Marine, palais de Chaillot, place du Trocadéro à Paris (16e)
du 4 au 7 juin de 10 h à 18 h
Conférence-débats
- samedi 5 juin à 15 h et dimanche 6 juin à 15 h : compte-rendu d’étape de la mission Terre-Océan par Bernard Wolfrom, responsable base-arrière de La Boudeuse (avec Marie Chenet, géographe et Adeline Soulier-Perkins, entomologiste, le dimanche)
- samedi 5 juin à 16 h 30 : SeaOrbiter expliqué par son concepteur, Jacques Rougerie
- dimanche 6 juin à 16 h 30 : SeaOrbiter expliqué par un des membres de l'équipe, Ariel Fuchs, coordinateur général SeaOrbiter