Pluviôse, sous-marin français, premier de sa classe, fut construit par les chantiers de Cherbourg. Lancé le 27 mai 1905, il coula le 26 mai 1910 au large du port de Calais, percuté par le trans-Manche à aubes Pas-de-Calais*. Dérivé du Narval, Pluviôse mesurait 51 mètres de long, possédait sept tubes lance-torpilles et pouvait atteindre dix nœuds en plongée et quinze en surface. Le 26 mai 1910 à 13 heures 36, les Pluviôse et Ventôse se livrent à des exercices de plongée au large de leur base. Le sous-marin commence à faire surface lorsque le paquebot Pas-de-Calais l’atteint à l’arrière et éventre les caisses à eau et les réservoirs de naphte. La coque déchirée, l’eau s’engouffre très rapidement, faisant basculer le submersible qui ne tardera pas à couler malgré les efforts de l'équipage du trans-Manche. Des funérailles nationales sont organisées pour les victimes le 22 juin, des trains spéciaux amènent à Calais quatre-vingt députés et sénateurs, le président de la République Armand Fallières, le président du Conseil Aristide Briand, le ministre de la Guerre le général Jean Brun, le ministre de la Marine l’amiral Boué de Lapeyrère, des consuls, des officiers anglais, allemands, japonais, américains, etc. Après avoir été traîné de cale en cale, le Pluviôse est réparé à Cherbourg le 4 août 1910. Rendu à la navigation en janvier 1911, il est réaffecté à la première escadrille de sous-marins de la Manche. Pendant la guerre de 1914-1918, il patrouille le long du littoral français et au sud des côtes anglaises. Désarmé le 12 novembre 1919, sa coque est utilisée à Cherbourg pour des essais de décompression puis est vendue à la casse le 4 septembre 1925. Commentaire d'Alain: "Les 18 sous-marins du type Pluviôse ont été dessinés par l'ingénieur Maxime Laubeuf, inventeur du submersible à double coque. Le Vendémiaire a coulé suite à un abordage par le cuirassé Saint Louis le 8 juin 1912, dans le Raz Blanchart. Les 17 autres (Pluviôse, Germinal, Prairial, Thermidor, Fresnel, Ventose, Floréal, Messidor, Fructidor, Papin, Berthelot, Monge, Gay-Lussac, Cugnot, Ampére, Watt et Giffard) après quelques infortunes – outre le Pluviôse, le Fresnel en 1908 a aussi été coulé accidentellement et renfloué, ce qui a nécessité la suppression du tube lance torpilles d'étrave, cause de l' accident sur tous ces navires) – ont été condamnés en 1919. Ils avaient une très bonne tenue à la mer mais leur propulsion à vapeur rendait la prise de plongée trop longue. Il a été remédié à cet inconvénient sur la série suivante des 16 Brumaire de même caractéristiques mais dotés de diesels." *Le Pas-de-Calais fut mis à l'eau à Saint-Nazaire en novembre 1897 aux Ateliers et chantiers de la Loire, quelques semaines après son jumeau Nord. D'une portée en lourd de 1662 tonneaux, ces deux navires entamèrent leur carrière sur la ligne Calais-Douvres, entre décembre 1898 et février 1899, pour une longue suite de traversées quotidiennes du détroit au service de la Compagnie du Nord, puis après la Grande guerre, pour la Saga (Société anonyme de gérance et d'armement), simple correspondant maritime du chemin de fer. La carrière des deux derniers paquebots français à roues de haute mer s'acheva par leur démolition en 1923 pour le Pas-de-Calais et en 1925 pour le Nord. |
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mardi 19 octobre 2010
Le submersible Pluviôse, perdu corps et biens devant Calais le 26 mai 1910
Le submersible Pluviôse, perdu corps et biens devant Calais le 26 mai 1910
Pluviôse, sous-marin français, premier de sa classe, fut construit par les chantiers de Cherbourg. Lancé le 27 mai 1905, il coula le 26 mai 1910 au large du port de Calais, percuté par le trans-Manche à aubes Pas-de-Calais*. Dérivé du Narval, Pluviôse mesurait 51 mètres de long, possédait sept tubes lance-torpilles et pouvait atteindre dix nœuds en plongée et quinze en surface. Le 26 mai 1910 à 13 heures 36, les Pluviôse et Ventôse se livrent à des exercices de plongée au large de leur base. Le sous-marin commence à faire surface lorsque le paquebot Pas-de-Calais l’atteint à l’arrière et éventre les caisses à eau et les réservoirs de naphte. La coque déchirée, l’eau s’engouffre très rapidement, faisant basculer le submersible qui ne tardera pas à couler malgré les efforts de l'équipage du trans-Manche. Des funérailles nationales sont organisées pour les victimes le 22 juin, des trains spéciaux amènent à Calais quatre-vingt députés et sénateurs, le président de la République Armand Fallières, le président du Conseil Aristide Briand, le ministre de la Guerre le général Jean Brun, le ministre de la Marine l’amiral Boué de Lapeyrère, des consuls, des officiers anglais, allemands, japonais, américains, etc. Après avoir été traîné de cale en cale, le Pluviôse est réparé à Cherbourg le 4 août 1910. Rendu à la navigation en janvier 1911, il est réaffecté à la première escadrille de sous-marins de la Manche. Pendant la guerre de 1914-1918, il patrouille le long du littoral français et au sud des côtes anglaises. Désarmé le 12 novembre 1919, sa coque est utilisée à Cherbourg pour des essais de décompression puis est vendue à la casse le 4 septembre 1925. Commentaire d'Alain: "Les 18 sous-marins du type Pluviôse ont été dessinés par l'ingénieur Maxime Laubeuf, inventeur du submersible à double coque. Le Vendémiaire a coulé suite à un abordage par le cuirassé Saint Louis le 8 juin 1912, dans le Raz Blanchart. Les 17 autres (Pluviôse, Germinal, Prairial, Thermidor, Fresnel, Ventose, Floréal, Messidor, Fructidor, Papin, Berthelot, Monge, Gay-Lussac, Cugnot, Ampére, Watt et Giffard) après quelques infortunes – outre le Pluviôse, le Fresnel en 1908 a aussi été coulé accidentellement et renfloué, ce qui a nécessité la suppression du tube lance torpilles d'étrave, cause de l' accident sur tous ces navires) – ont été condamnés en 1919. Ils avaient une très bonne tenue à la mer mais leur propulsion à vapeur rendait la prise de plongée trop longue. Il a été remédié à cet inconvénient sur la série suivante des 16 Brumaire de même caractéristiques mais dotés de diesels." *Le Pas-de-Calais fut mis à l'eau à Saint-Nazaire en novembre 1897 aux Ateliers et chantiers de la Loire, quelques semaines après son jumeau Nord. D'une portée en lourd de 1662 tonneaux, ces deux navires entamèrent leur carrière sur la ligne Calais-Douvres, entre décembre 1898 et février 1899, pour une longue suite de traversées quotidiennes du détroit au service de la Compagnie du Nord, puis après la Grande guerre, pour la Saga (Société anonyme de gérance et d'armement), simple correspondant maritime du chemin de fer. La carrière des deux derniers paquebots français à roues de haute mer s'acheva par leur démolition en 1923 pour le Pas-de-Calais et en 1925 pour le Nord. |
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