vendredi 26 novembre 2010

1896, une escadre française devant la Darse de Villefranche, ancien port militaire des ducs de Savoie

La Darse de Villefranche vers 1900. A droite, le local à voûtes, entrepôt de l'arsenal des galères et la caserne au dessus. Au centre, le bassin. A gauche, la jetée et au-dessus le bâtiment de l'hôpital et de l'ancien bagne.

Le bassin conçu pour les galères du duc de Savoie, utilisé maintenant pour le carénage des yachts.

1896 : escadre française devant la Darse de Villefranche. (photos collection Alain V)

Cette photo présente deux centres d'intérêt distincts:
-Une escadre de cuirassés français à Villefranche, de la fin du XIXe siècle, c'est l'époque de la flotte dite "d'échantillons" qui, à défaut de présenter une grande valeur militaire, permettait de les identifier sans problème, puisqu'ils étaient tous différents! même lorsqu'il s'agit de navires du même type.
C'est ainsi que l'on peu distinguer de droite à gauche au premier rang, les cuirassés Magenta, du type Marceau, en service en 1891; Neptune, du type Marceau, en service en 1892; un aviso torpilleur du type Condor; et le cuirassé Formidable, type Formidable en service en 1888;
au second rang, les cuirassés Amiral Duperré, seul de son type, en service en 1883; Amiral Baudin, type Formidable, en service en 1888; Hoche,en service en 1890, seul de son type, surnommé le grand hôtel ironiquement, et un aviso; la plupart de ces cuirassés ont été construits en 9 à 10 ans, et étaient complètement dépassés à leur entrée en service.
Dans la darse, un aviso type bombe est accosté à la jetée, et trois torpilleurs ainsi qu' un aviso du type Lévrier, ont l'arrière à quai.
-La Darse de Villefranche au premier plan:
Il s'agit d'un ensemble ayant une grande valeur historique et architecturale ; qui a été inscrit a l'inventaire des monuments historiques, par arrêté du 11 février 1991; en effet il s'agit de l'ancien port militaire des ducs de Savoie et du royaume sarde; la première darse fut construite au XVIe siècle, sous Emmanuel Philibert de Savoie, pour abriter ses galères; en 1571 les galères du duc de Savoie participèrent à la bataille de Lépante qui vit l'anéantissement de la flotte turque. La jetée actuelle a été construite entre 1725 et 1728. Elle comporte six petites niches abritant les cuisines des galères, lorsqu'elles étaient à quai, car il était interdit de faire du feu à bord par mesure de sécurité. On distingue en bas au centre, le bassin de radoub de l'ancien port militaire, datant de 1730 qui était recouvert et doté à l'origine d'une porte monumentale haute de 28 mètres, qui a été détruite en 1851, pour pouvoir faire entrer les navires propulsés par des roues à aubes; il était destiné à la construction et l'entretien des galères, c'est avec celui de Rochefort, le plus ancien bassin existant; perpendiculaire à ce bassin à droite, l'ancienne forge et magasin de l'arsenal, construit de 1725 à 1730 ; dans l'angle à gauche, la toiture de la caserne, construite en 1771, au dessus du local en voûtes datant de 1719, ou étaient réparées les galères; le local en voûtes est intact, mais la caserne qui le surplombait a été rasée en 1942; l'ensemble était protégé par la citadelle Saint Elme, datant de la seconde moitié du XVIe siècle, qui fut admirée par Vauban, ce qui lui valu de ne pas être détruite par les Français, comme le fut le château de Nice. La citadelle que l'on aperçoit à l'extrême-gauche de la photo, face à l'entrée de la darse. Entre les deux, se trouve la corderie royale construite en 1772, actuellement occupée par les laboratoires d'océanographie de l'Université de Paris. Le fort du Mont Alban sur la crête dominant Villefranche complétait le système fortifié protégeant la Darse.
L'ensemble a été en grande partie respecté, et c'est heureux, puisqu'on dispose là, d'un port militaire, et de ses fortifications du XVI ém siècle pratiquement intacts, avec son hôpital pour la chiourme des galères datant de 1767, que l'on aperçoit dans l'angle droit de la photo, ainsi que son lazaret, dont il ne subsiste qu'une des trois tours de garde, hors du champ de l'image; il est à noter que si les galères ont disparues en France suite à l'ordonnance royale de 1748, il en subsista en Italie du Nord, longtemps après cette date, Napoléon entrant à Venise en 1797, y trouva trois galères en chantier dans l'arsenal; la dernière bataille mettant en scène des galères eut lieu en mer baltique en 1808.
Alain

1896, une escadre française devant la Darse de Villefranche, ancien port militaire des ducs de Savoie

La Darse de Villefranche vers 1900. A droite, le local à voûtes, entrepôt de l'arsenal des galères et la caserne au dessus. Au centre, le bassin. A gauche, la jetée et au-dessus le bâtiment de l'hôpital et de l'ancien bagne.
Le bassin conçu pour les galères du duc de Savoie, utilisé maintenant pour le carénage des yachts.

1896 : escadre française devant la Darse de Villefranche. (photos collection Alain V)

Cette photo présente deux centres d'intérêt distincts:
-Une escadre de cuirassés français à Villefranche, de la fin du XIX ém, c'est l'époque de la flotte dite "d'échantillons" qui, à défaut de présenter une grande valeur militaire, permettait de les identifier sans problème, puisqu'ils étaient tous différents! même lorsqu'il s'agit de navires du même type.
C'est ainsi que l'on peu distinguer de droite à gauche au premier rang, les cuirassés Magenta, du type Marceau, en service en 1891; Neptune,du type Marceau, en service en 1892; un aviso torpilleur du type Condor; et le cuirassé Formidable, type Formidable en service en 1888;
au second rang, les cuirassés Amiral Duperré, seul de son type, en service en 1883; Amiral Baudin, type Formidable, en service en 1888; Hoche,en service en 1890, seul de son type, surnommé le grand hôtel ironiquement, et un aviso; la plupart de ces cuirassés ont été construits en 9 à 10 ans, et étaient complètement dépassés à leur entrée en service.
Dans la darse, un aviso type bombe est accosté à la jetée, et trois torpilleurs ainsi qu' un aviso du type Lévrier, ont l'arrière à quai.
-La Darse de Villefranche au premier plan:
Il s'agit d'un ensemble ayant une grande valeur historique et architecturale ; qui a été inscrit a l'inventaire des monuments historiques, par arrêté du 11 février 1991; en effet il s'agit de l'ancien port militaire des ducs de Savoie et du royaume sarde; la première darse fut construite au XVIe siècle, sous Emmanuel Philibert de Savoie, pour abriter ses galères; en 1571 les galères du duc de Savoie participèrent à la bataille de Lépante qui vit l'anéantissement de la flotte turque. La jetée actuelle a été construite entre 1725 et 1728. Elle comporte six petites niches abritant les cuisines des galères, lorsqu'elles étaient à quai, car il était interdit de faire du feu à bord par mesure de sécurité. On distingue en bas au centre, le bassin de radoub de l'ancien port militaire, datant de 1730 qui était recouvert et doté à l'origine d'une porte monumentale haute de 28 mètres, qui a été détruite en 1851, pour pouvoir faire entrer les navires propulsés par des roues à aubes; il était destiné à la construction et l'entretien des galères, c'est avec celui de Rochefort, le plus ancien bassin existant; perpendiculaire à ce bassin à droite, l'ancienne forge et magasin de l'arsenal, construit de 1725 à 1730 ; dans l'angle à gauche, la toiture de la caserne, construite en 1771, au dessus du local en voûtes datant de 1719, ou étaient réparées les galères; le local en voûtes est intact, mais la caserne qui le surplombait a été rasée en 1942; l'ensemble était protégé par la citadelle Saint Elme, datant de la seconde moitié du XVI ém siècle, qui fut admirée par Vauban, ce qui lui valu de ne pas être détruite par les français, comme le fut le château de Nice. La citadelle que l'on aperçoit à l'extrême gauche de la photo, face à l'entrée de la darse. Entre les deux, se trouve la corderie royale construite en 1772, actuellement occupée par les laboratoires d'océanographie de l'Université de Paris. Le fort du Mont Alban sur la crête dominant Villefranche complétait, le système fortifié protégeant la Darse .
L'ensemble a été en grande partie respecté, et c'est heureux, puisqu'on dispose là, d'un port militaire, et de ses fortifications du XVI ém siècle pratiquement intacts, avec son hôpital pour la chiourme des galères datant de 1767, que l'on aperçoit dans l'angle droit de la photo, ainsi que son lazaret, dont il ne subsiste qu'une des trois tours de garde, hors du champ de l'image; il est à noter que si les galères ont disparues en France suite à l'ordonnance royale de 1748, il en subsista en Italie du Nord, longtemps après cette date, Napoléon entrant à Venise en 1797, y trouva trois galères en chantier dans l'arsenal; la dernière bataille mettant en scène des galères eut lieu en mer baltique en 1808 .
Alain