Alceste était un brick à deux mâts et voiles carrées plus une brigantine au mât d'artimon, construit en 1825 par Joseph Vence pour le compte de J.-B. Blanc, capitaine-armateur de La Ciotat.
24,67 mètres de long, 7,24 de large et jaugeant 229 tonneaux, il fut mis sur quille le 8 février 1825 et lancé à peine trois mois plus tard !
Parmi tous les voyages que fit ce navire, le plus célèbre fut celui de juillet 1832 qui amena en Palestine un voyageur célèbre, Alphonse de Lamartine, parti sur les traces de Chateaubriand. Après avoir connu divers propriétaires, Alceste fut condamné à Marseille le 13 avril 1857 pour in-navigabilité aprés 32 années de service!
"Lamartine fréta à un armateur marseillais, Bruno Rostand (arrière grand-oncle du poète Edmond Rostand), pour son usage seul et pour trois cents francs par mois, le brick Alceste de deux cents cinquante tonneaux et contenant seize hommes d'équipage. C'était un voilier rapide et résistant mais qui manquait grandement de confort. Sauf la grande cabine réservée à madame de Lamartine et à sa fille Julia, les autres voyageurs devaient se contenter des trous noirs exigus en guise de cabines où l'on n'avait que juste assez de place pour suspendre un hamac. Luxe suprême, il y avait à bord une bibliothèque de cinq cents volumes.
Par mesure de précaution Lamartine venait d'acheter tout un arsenal de fusils et de sabres et avait même fait mettre sur le pont quatre canons, car à cette époque-là la Méditerranée orientale n'était pas tout à fait sûre encore et les pirates infestaient toujours l'archipel grec. Le 10 juillet 1832, Alceste quittait Marseille pour l'Orient. Le soir on mouille près du Château d'If. Le lendemain on relâche encore à La Ciotat, le vent n'étant pas favorable. Ensuite on essuie une tempête et l'on mouille à l'entrée du golfe de Palma le 17. Le 21 on touche à Malte où l'on passe onze jours en quarantaine. On repart le 1er août accompagné de la frégate Madagascar que le commandant anglais eut la bonté de mettre à leur disposition pour les conduire en Grèce, afin de les préserver des pirates. Enfin, le 8 Août, à neuf heures du soir on entre dans la rade de
Nauplie. On reste dans ce port jusqu'au 15 Août. On repart dans la nuit du 15 au 16 pour Athènes. C'est le 19 seulement qu'ils entrent dans la rade du Pirée à cause de la mer agitée. Enfin le 26 par une mer calmée, on entre dans la rade de Rhodes. Le 30 à une heure de l'après-midi, ils arrivent à Chypre où ils restent deux jours. Enfin, le 1er septembre à six heures du soir, on part pour la huitième fois et pour la dernière étape qui devait être Jaffa. Le 6 Septembre au matin, on se trouve, après cinquante-six jours de traversée, devant Beyrouth. C'est là que mourut Julia, la fille de Lamartine, dont le corps fut ramené par J.-B. Blanc sur l'Alceste.
Histoire maritime internationale - Marines marchande ou de guerre - Grands et petits voiliers - Culture maritime (antiquariat, memorabilia, littérature, peinture…) - Tout ce qui concerne la mer et les lacs et ceux qui naviguent dessus (ou dessous) nous passionne…
vendredi 3 décembre 2010
Le voyage en Orient d'Alphonse de Lamartine
Alceste était un brick à deux mâts et voiles carrées plus une brigantine au mât d'artimon, construit en 1825 par Joseph Vence pour le compte de J.-B. Blanc, capitaine-armateur de La Ciotat.
24,67 mètres de long, 7,24 de large et jaugeant 229 tonneaux, il fut mis sur quille le 8 février 1825 et lancé à peine trois mois plus tard !
Parmi tous les voyages que fit ce navire, le plus célèbre fut celui de juillet 1832 qui amena en Palestine un voyageur célèbre, Alphonse de Lamartine, parti sur les traces de Chateaubriand. Après avoir connu divers propriétaires, Alceste fut condamné à Marseille le 13 avril 1857 pour in-navigabilité aprés 32 années de service!
"Lamartine fréta à un armateur marseillais, Bruno Rostand (arrière grand-oncle du poète Edmond Rostand), pour son usage seul et pour trois cents francs par mois, le brick Alceste de deux cents cinquante tonneaux et contenant seize hommes
d'équipage. C'était un voilier rapide et résistant mais qui manquait grandement de confort. Sauf la grande cabine réservée à madame de Lamartine et à sa fille Julia, les autres voyageurs devaient se contenter des trous noirs exigus en guise de cabines où l'on n'avait que juste assez de place pour suspendre un hamac. Luxe suprême, il y avait à bord une bibliothèque de cinq cents volumes.
Par mesure de précaution Lamartine venait d'acheter tout un arsenal de fusils et de sabres et avait même fait mettre sur le pont quatre canons, car à cette époque-là la Méditerranée orientale n'était pas tout à fait sûre encore et les pirates infestaient toujours l'archipel grec. Le 10 juillet 1832, Alceste quittait Marseille pour l'Orient. Le soir on mouille près du Château d'If. Le lendemain on relâche encore à La Ciotat, le vent n'étant pas favorable. Ensuite on essuie une tempête et l'on mouille à l'entrée du golfe de Palma le 17. Le 21 on touche à Malte où l'on passe onze jours en quarantaine. On repart le 1er août accompagné de la frégate Madagascar que le commandant anglais eut la bonté de mettre à leur disposition pour les conduire en Grèce, afin de les préserver des pirates. Enfin, le 8 Août, à neuf heures du soir on entre dans la rade de
Nauplie. On reste dans ce port jusqu'au 15 Août. On repart dans la nuit du 15 au 16 pour Athènes. C'est le 19 seulement qu'ils entrent dans la rade du Pirée à cause de la mer agitée. Enfin le 26 par une mer calmée, on entre dans la rade de Rhodes. Le 30 à une heure de l'après-midi, ils arrivent à Chypre où ils restent deux jours. Enfin, le 1er septembre à six heures du soir, on part pour la huitième fois et pour la dernière étape qui devait être Jaffa. Le 6 Septembre au matin, on se trouve, après cinquante-six jours de traversée, devant Beyrouth. C'est là que mourut Julia, la fille de Lamartine, dont le corps fut ramené par J.-B. Blanc sur l'Alceste.
24,67 mètres de long, 7,24 de large et jaugeant 229 tonneaux, il fut mis sur quille le 8 février 1825 et lancé à peine trois mois plus tard !
Parmi tous les voyages que fit ce navire, le plus célèbre fut celui de juillet 1832 qui amena en Palestine un voyageur célèbre, Alphonse de Lamartine, parti sur les traces de Chateaubriand. Après avoir connu divers propriétaires, Alceste fut condamné à Marseille le 13 avril 1857 pour in-navigabilité aprés 32 années de service!
"Lamartine fréta à un armateur marseillais, Bruno Rostand (arrière grand-oncle du poète Edmond Rostand), pour son usage seul et pour trois cents francs par mois, le brick Alceste de deux cents cinquante tonneaux et contenant seize hommes
d'équipage. C'était un voilier rapide et résistant mais qui manquait grandement de confort. Sauf la grande cabine réservée à madame de Lamartine et à sa fille Julia, les autres voyageurs devaient se contenter des trous noirs exigus en guise de cabines où l'on n'avait que juste assez de place pour suspendre un hamac. Luxe suprême, il y avait à bord une bibliothèque de cinq cents volumes.
Par mesure de précaution Lamartine venait d'acheter tout un arsenal de fusils et de sabres et avait même fait mettre sur le pont quatre canons, car à cette époque-là la Méditerranée orientale n'était pas tout à fait sûre encore et les pirates infestaient toujours l'archipel grec. Le 10 juillet 1832, Alceste quittait Marseille pour l'Orient. Le soir on mouille près du Château d'If. Le lendemain on relâche encore à La Ciotat, le vent n'étant pas favorable. Ensuite on essuie une tempête et l'on mouille à l'entrée du golfe de Palma le 17. Le 21 on touche à Malte où l'on passe onze jours en quarantaine. On repart le 1er août accompagné de la frégate Madagascar que le commandant anglais eut la bonté de mettre à leur disposition pour les conduire en Grèce, afin de les préserver des pirates. Enfin, le 8 Août, à neuf heures du soir on entre dans la rade de
Nauplie. On reste dans ce port jusqu'au 15 Août. On repart dans la nuit du 15 au 16 pour Athènes. C'est le 19 seulement qu'ils entrent dans la rade du Pirée à cause de la mer agitée. Enfin le 26 par une mer calmée, on entre dans la rade de Rhodes. Le 30 à une heure de l'après-midi, ils arrivent à Chypre où ils restent deux jours. Enfin, le 1er septembre à six heures du soir, on part pour la huitième fois et pour la dernière étape qui devait être Jaffa. Le 6 Septembre au matin, on se trouve, après cinquante-six jours de traversée, devant Beyrouth. C'est là que mourut Julia, la fille de Lamartine, dont le corps fut ramené par J.-B. Blanc sur l'Alceste.
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