Histoire maritime internationale - Marines marchande ou de guerre - Grands et petits voiliers - Culture maritime (antiquariat, memorabilia, littérature, peinture…) - Tout ce qui concerne la mer et les lacs et ceux qui naviguent dessus (ou dessous) nous passionne…
mardi 15 mars 2011
23 mars 1911 : naufrage du Yongala
Le Yongala est maintenant plus connu pour être un site de qualité pour les amateurs de plongée sous-marine que pour le souvenir laissé dans l'histoire maritime.
Il était pourtant, selon les journaux de l'époque, l'un des plus beaux navires à naviguer entre les ports australiens. L'Adelaide Steamship Company, fondée en 1875, en avait passé commande au chantier de Newcastle upon Tyne. Il avait été lancé le 29 avril 1903. Mis en service dans l'année, il navigue entre Sydney, Melbourne, Adelaïde et les ports de l'ouest australien. En 1906, il est le premier navire à effectuer une liaison directe entre Brisbane et Fremantle, deux ports distants de 5 000 kilomètres. Au cours de l'hiver austral, il dessert la ligne Melbourne - Cairns, plus active en cette saison.
C'est sur cette ligne qu'il va effectuer son dernier voyage. Le paquebot quitte Melbourne le 11 mars 1911 sous les ordres du commandant William Knight, 62 ans, officier chevronné et bien connu de la compagnie qu'il sert maintenant depuis 14 ans. Il a à son bord 72 passagers seulement. Brisbane est atteinte le 20 mars comme prévu. Les opérations de chargement s'y déroulent également comme prévu, c'est un voyage banal que le Yongala s'apprête à poursuivre. L'escale suivante, Mackay, est atteinte le 23 mars au matin. Après avoir passé quelques heures à quai, Yongala appareille avec 122 personnes à bord (dont 49 passagers) pour Townsville. Il doit y parvenir le 24 mars au petit matin.Sans le savoir (car le navire ne dispose pas encore de la TSF qu'il était prévu d'installer prochainement à bord), le capitaine Knight se dirige vers un cyclone approchant par le sud-est. Personne ne verra plus le Yongala dont on estime qu'il a été perdu dans la nuit du 23 au 24 mars. Il est déclaré officiellement manquant le 26 mars. Les recherches mises en œuvre n'apporteront aucun renseignement. Petit à petit, la mer amènera des débris du navire sur les plages mais aucun corps ne sera jamais retrouvé hormis celui de Moonshine, un cheval embarqué à Brisbane. Il s'agit là de l'un des plus graves accidents connus par la marine marchande australienne qui donna lieu à de nombreuses cérémonies et commémorations dans les villes et villages de la côte.
En juin 1947, le HMAS Lachlan, navire hydrographique de la marine australienne vint enquêter sur un obstacle à la navigation qui avait été signalé en 1943 par un mouilleur de mines à 11 milles dans l'est du cap de Bowling Green. Mais aucune conclusion n'avait alors été portée. C'est en 1958 que des plongeurs remontèrent un coffre ultérieurement identifié comme celui installé dans les locaux du commissaire du Yongala.
La localisation de l'épave, à proximité du centre de la grande barrière de corail lui vaut d'être fréquemment visitée par des plongeurs. Quelques objets provenant du paquebot sont exposés au musée de la marine de Townsville.
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Medjidieh, premier des croiseurs modernes turques
Premier des deux croiseurs modernes de la flotte Turque en 1914, Medjidieh fut commandé aux chantiers Cramp aux USA en même temps que le Hamidieh à Vickers-Armstrong. Pratiquement identique à ce dernier, il était toutefois plus léger, plus court et moins large, mais aussi rapide et bénéficiant de la même protection. Il possédait également le même armement, à ceci près que les canons étaient manufacturés par Bethlehem Steel. Il se distinguait principalement par sa silhouette plus ramassée et ses hautes manches à air. Il prit part aux deux guerres des Balkans, et fut très actif au début de la Grande Guerre contre les Russes. C'est au cours d'une de ses sorties, le le 3 avril 1915 qu'il sauta sur une mine au large d'Odessa. Les Russes le renflouèrent et le réparèrent, et il fit carrière jusqu'en 1918 sous le nom de Prut, complètement reconstruit à Nikolayev.
3300 t ; 100,6 x 12,80 x 5,33 m ; 2 hélices, 2 machines VTE, 12 500 cv ; 22 noeuds max. Blindage pont 102 mm, cloisons 30 mm. Équipage 312
Armement: 2 canons de 152, 8 de 120, 6 de 75, 6 de 37, 2 TLT SM latéraux 457 mm.
Extrait du Panorama de la guerre 14-19 "5 janvier 1915, un convoi Turc escorté par le croiseur Medjidieh (3200 tonnes, 8 canons de 120 et 2 de 152), est attaqué en mer Noire, entre Sinope et Trébizonde, par le croiseur protégé Mercurial et le contre-torpilleur Gnievni, Russes tous deux. Un transport est coulé et le Medjidieh, fortement endommagé, est en fuite." Source Pages 14-18
Extrait d'un article de L’Illustration no. 3818 de 6 mai 1916 titré La Marine Russe en 1914 et 1915
par le capitaine de frégate Yvan Andréevitch
"Trois semaines après, les croiseurs russes rencontrent une flotte de transports turcs avec des troupes et du matériel de guerre. En quelques instants tous les transports sont coulés. Deuxième succès.
Mais, comme dans la Baltique, ce sont les mines qui commencent à donner des résultats.
Le 6 décembre, le Hamidieh est touché; le 11, c'est une grande canonnière qui coule; le 7 janvier 1915, c'est au tour du Breslau qui rentre à Constantinople en donnant une bande inquiétante. Le 21 janvier, le Gœben, qui était immobilisé depuis le combat du 8 octobre 1914, appareille pour une sortie d'essai. Une mine se trouve sur son passage et de nouveau l'invincible croiseur, en qui les Turcs ont placé toute leur confiance, revient dans la capitale ottomane avec, dans le flanc, une brèche large de 8 mètres.
Vers la même époque, les torpilleurs s'attaquent au croiseur Hamidieh et l'obligent à prendre la fuite. Puis le Pamiat-Merkouria et le torpilleur Gnievnyi coulent un grand transport turc et endommagent sérieusement le Medjidié qui le convoyait. Pauvre Medjidié, peu s'en faut qu'il ne soit coulé! Il doit à un événement fortuit (un petit accident de machine qui empêche le Pamiat-Merkouria de donner toute sa vitesse et de le poursuivre) d'être sauvé, cette fois du moins. Car il était destiné à périr. Quelques semaines plus tard, poussé par son fatal destin et surtout par un courant plus fort encore, il venait toucher sur une mine devant Odessa et s'échouait à quelques encablures de la ville. Deux mois après son échouage, le Medjidié était renfloué et réparé pour prendre du service contre la flotte ottomane."
3300 t ; 100,6 x 12,80 x 5,33 m ; 2 hélices, 2 machines VTE, 12 500 cv ; 22 noeuds max. Blindage pont 102 mm, cloisons 30 mm. Équipage 312
Armement: 2 canons de 152, 8 de 120, 6 de 75, 6 de 37, 2 TLT SM latéraux 457 mm.
Extrait du Panorama de la guerre 14-19 "5 janvier 1915, un convoi Turc escorté par le croiseur Medjidieh (3200 tonnes, 8 canons de 120 et 2 de 152), est attaqué en mer Noire, entre Sinope et Trébizonde, par le croiseur protégé Mercurial et le contre-torpilleur Gnievni, Russes tous deux. Un transport est coulé et le Medjidieh, fortement endommagé, est en fuite." Source Pages 14-18
Extrait d'un article de L’Illustration no. 3818 de 6 mai 1916 titré La Marine Russe en 1914 et 1915
par le capitaine de frégate Yvan Andréevitch
"Trois semaines après, les croiseurs russes rencontrent une flotte de transports turcs avec des troupes et du matériel de guerre. En quelques instants tous les transports sont coulés. Deuxième succès.
Mais, comme dans la Baltique, ce sont les mines qui commencent à donner des résultats.
Le 6 décembre, le Hamidieh est touché; le 11, c'est une grande canonnière qui coule; le 7 janvier 1915, c'est au tour du Breslau qui rentre à Constantinople en donnant une bande inquiétante. Le 21 janvier, le Gœben, qui était immobilisé depuis le combat du 8 octobre 1914, appareille pour une sortie d'essai. Une mine se trouve sur son passage et de nouveau l'invincible croiseur, en qui les Turcs ont placé toute leur confiance, revient dans la capitale ottomane avec, dans le flanc, une brèche large de 8 mètres.
Vers la même époque, les torpilleurs s'attaquent au croiseur Hamidieh et l'obligent à prendre la fuite. Puis le Pamiat-Merkouria et le torpilleur Gnievnyi coulent un grand transport turc et endommagent sérieusement le Medjidié qui le convoyait. Pauvre Medjidié, peu s'en faut qu'il ne soit coulé! Il doit à un événement fortuit (un petit accident de machine qui empêche le Pamiat-Merkouria de donner toute sa vitesse et de le poursuivre) d'être sauvé, cette fois du moins. Car il était destiné à périr. Quelques semaines plus tard, poussé par son fatal destin et surtout par un courant plus fort encore, il venait toucher sur une mine devant Odessa et s'échouait à quelques encablures de la ville. Deux mois après son échouage, le Medjidié était renfloué et réparé pour prendre du service contre la flotte ottomane."
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