«Le 27 août à midi, M. Georges Leygues, ministre de la Marine, déjeunait à bord de l'Ailée. Malgré son extrême fatigue, Mme Hériot, que personne ne put retenir, décida de courir la régale de l'après-midi. Cependant la vedette automobile de l'Ailée suivait le «6 mètres» et fut vite appelée pour ramener sur son yacht Mme Hériot qui s'était évanouie à bord de son bateau de course. Dans la soirée, l'état de la malade s'améliorait, mais s'aggravait dans la nuit. Dans la matinée du dimanche 28, tout espoir était perdu. A 15heures, les bateaux de séries internationales partaient en régate; à 15h5, l'Ailée mettait ses pavillons en berne. Les voiliers en course apprirent ainsi l'événement en passant auprès du grand yacht, vers 15h30, et, d'un geste simultané, tous amenant leur foc, abandonnèrent la compétition, dernier hommage rendu par les yachtmen de plusieurs pays à celle qui fut pendant ces dernières années l'animatrice du yachting à voile.»
"Quel grand bonheur d'avoir pu échapper à cette vie de luxe, à ses mondanités et à ses corvées [...]
Je me suis mise à aimer les bateaux comme des êtres chers.
Valérie Hériot dans Ailée s'en va.
Née en 1890, dans une famille de la grande bourgeoisie parisienne, Virginie Hériot effectue à quatorze ans sa première croisière sur le yacht Ketoomba (rebaptisé plus tard Salvador) appartenant à sa mère. D'avril à juin 1904, elle fait le tour de la Méditerranée et rencontre le commandant Pierre Loti qui l'accueille à bord de son Vautour. Elle puise dans cette expérience la certitude d'avoir trouvé sa voie.
Valérie Hériot dans Ailée s'en va.
Née en 1890, dans une famille de la grande bourgeoisie parisienne, Virginie Hériot effectue à quatorze ans sa première croisière sur le yacht Ketoomba (rebaptisé plus tard Salvador) appartenant à sa mère. D'avril à juin 1904, elle fait le tour de la Méditerranée et rencontre le commandant Pierre Loti qui l'accueille à bord de son Vautour. Elle puise dans cette expérience la certitude d'avoir trouvé sa voie.
En 1912, elle fait construire un premier voilier de course, l'Aile I, avec lequel elle tente en vain de reconquérir la coupe de France que les Anglais détiennent depuis deux ans. En 1921, elle achète un yacht à vapeur de 85 mètres et 1492 tonneaux, le Finlandia. Elle le remplacera plus tard par une goélette de 45 mètres et 400 tonneaux, baptisée Ailée, sur laquelle elle passera la plupart de son temps.
Parallèlement, elle continue la compétition sur des 6mJI (Petite aîle) et 8mJI (série des Aîle) qu'elle fait construire. En 1922, l'Aile II est battue au Havre par le yacht Bora. A force de persévérance, elle enchaîne bientôt les victoires. En 1928, à Amsterdam, avec Aile VI, elle remporte la médaille d'or aux jeux Olympiques ainsi que la Coupe d'Italie contre la plupart des représentants des grandes nations de la voile. En 1929, elle reprend la coupe de France aux Anglais et emporte la coupe d'Italie et la coupe du Roi d'Espagne.
En 1931, elle remporte avec Ailée II, avec 9 minutes et 40 secondes d'avance le duel qui l'oppose au trois-mâts Sonia II sur le parcours Ryde-Le Havre-Ryde.
En 1931, elle remporte avec Ailée II, avec 9 minutes et 40 secondes d'avance le duel qui l'oppose au trois-mâts Sonia II sur le parcours Ryde-Le Havre-Ryde.
Au début de 1932, elle est grièvement blessée dans une tempête entre Venise et la Grèce, mais refuse d'arrêter la compétition. Fin août, lors des régates d'Arcachon, elle perd connaissance à bord de son petit voilier 8mJI Aile VII, mais prend néanmoins le départ de la course. Victime d'une syncope au moment même où elle franchit la ligne d'arrivée, elle meurt le 28 août 1932 à bord d'Ailée II.
Virginie Hériot légua plusieurs de ses bateaux à l'École navale, Petite aile II, Petite aile III et Petite aile V. Ils participèrent aux grandes régates de Brest durant le printemps 1932. À sa mort, sa goélette Ailée II fut également léguée à l'École. En 1935, elle était toujours sous scellés au mouillage dans l'arsenal. Pendant la guerre, le magnifique carré servit de mess aux officiers allemands. En 1944 elle fut sabordée par l'armée allemande. Après la libération de Brest un devis fut demandé aux chantiers Camper & Nicholson pour la renflouer et le remettre en état. Hélas le devis s'avéra trop élevé et on ne put récupérer que le bronze et le plomb de la quille. La vente de ces matériaux servit à payer la construction aux chantiers de Cornouaille à Quimper des Bénodet qui furent offert à l'École navale.
Virginie Hériot légua plusieurs de ses bateaux à l'École navale, Petite aile II, Petite aile III et Petite aile V. Ils participèrent aux grandes régates de Brest durant le printemps 1932. À sa mort, sa goélette Ailée II fut également léguée à l'École. En 1935, elle était toujours sous scellés au mouillage dans l'arsenal. Pendant la guerre, le magnifique carré servit de mess aux officiers allemands. En 1944 elle fut sabordée par l'armée allemande. Après la libération de Brest un devis fut demandé aux chantiers Camper & Nicholson pour la renflouer et le remettre en état. Hélas le devis s'avéra trop élevé et on ne put récupérer que le bronze et le plomb de la quille. La vente de ces matériaux servit à payer la construction aux chantiers de Cornouaille à Quimper des Bénodet qui furent offert à l'École navale.