jeudi 14 avril 2011

Curieuse conséquence du séisme de septembre 1923 sur la marine japonaise


Dans un précédent article de ce blog, nous avons parlé du séisme et du raz de marée qui ont dévasté la baie de Tokyo en 1923. Notre ami Alain nous raconte ici une curieuse et méconnue conséquence de cette catastrophe sur le développement de la marine japonaise.


Akagi en 1927 à ses essais

Kaga en 1928(photographies Alain V)

Ces portes avions photographiés à leur entrée en service n'auront plus la même silhouette durant la Seconde Guerre mondiale; les trois ponts d'envol superposés ne donnant pas satisfaction, seront remplacés par un pont continu en 1938, lors d'une refonte.
Après la Première Guerre mondiale, la marine japonaise continue sa forte progression. Après les cuirassés Nagato et Mutsu, lancés en 1919 et 1920, premiers cuirassés au monde armés de canons de 406mm; ils avaient en projet pas moins de 8 cuirassés et 8 croiseurs de batailles, qui auraient eux aussi été armés de canons de 406mm.
Les Etats Unis, inquiets de l'inflation des budgets navals de par le monde, mais surtout au Japon, prennent l'initiative d'organiser à Washington des Traités navals destinés à réduire cette course aux armements. Par les Traités de Washington du 6 février 1922, les Etats signataires s'engagent à cesser un temps les constructions neuves, et à ne pas dépasser, pour les cuirassés destinés à remplacer les navires anciens, 35 000 tonnes et les canons le calibre de 406mm. D'autres limitations concernent les croiseurs et les autres catégories de navires de guerre.
Ce traité restera en vigueur jusqu’à la fin de 1936, et ses stipulation normatives relatives aux caractéristiques des navires seront utilisées jusqu’à la Seconde Guerre mondiale.

Le Japon, signataire de ces accords, est donc obligé de stopper son programme de constructions neuves. Cependant deux cuirassés le Kaga et le Tosa ont déjà été lancés en 1921; ils doivent donc être détruits en application des traités.
Deux croiseurs de bataille, l'Amagi et l'Akagi sont déjà bien avancés. Le Japon décide, comme le lui permet une clause des traités, de les transformer sur cale en porte-avions. La transformation est entreprise lorsque arrive le tremblement de terre du premier septembre 1923. L'Amagi qui est en cours de transformation dans l'arsenal de Yokosuka subit de tels dommages qu' il est devenu inutilisable. L'Akagi, lui, est lancé en avril 1925, et entre en service en mars 1927.
Pour remplacer l'Amagi détruit par le tremblement de terre, les Japonais décident en 1924 de transformer le cuirassé Kaga, prévu pour la démolition. Bien que celui-ci soit un peu plus court et moins rapide que l'Akagi, il sera terminé comme porte-avions en 1928. Plusieurs refontes et une remotorisation lui permettront d'atteindre 28 nœuds. L'Akagi filant lui ses 31 nœuds.
L'Akagi déplaçait 36 500 tonnes et le Kaga 38 200 tonnes.
Les deux porte-avions, qui formaient la première division de l'amiral Nagumo, seront tous les deux coulés en juin 1942 durant la bataille de Midway.
Alain

Curieuse conséquence du séisme de septembre 1923 sur la marine japonaise


Dans un précédent article de ce blog, nous avons parlé du séisme et du raz de marée qui ont dévasté la baie de Tokyo en 1923. Notre ami Alain nous raconte ici une curieuse et méconnue conséquence de cette catastrophe sur le développement de la marine japonaise.

Akagi en 1927 à ses essais
Kaga en 1928(photographies Alain V)

Ces portes avions photographiés à leur entrée en service n'auront plus la même silhouette durant la Seconde Guerre mondiale; les trois ponts d'envol superposés ne donnant pas satisfaction, seront remplacés par un pont continu en 1938, lors d'une refonte.
Après la Première Guerre mondiale, la marine japonaise continue sa forte progression. Après les cuirassés Nagato et Mutsu, lancés en 1919 et 1920, premiers cuirassés au monde armés de canons de 406mm; ils avaient en projet pas moins de 8 cuirassés et 8 croiseurs de batailles, qui auraient eux aussi été armés de canons de 406mm.
Les Etats Unis, inquiets de l'inflation des budgets navals de par le monde, mais surtout au Japon, prennent l'initiative d'organiser à Washington des Traités navals destinés à réduire cette course aux armements. Par les Traités de Washington du 6 février 1922, les Etats signataires s'engagent à cesser un temps les constructions neuves, et à ne pas dépasser, pour les cuirassés destinés à remplacer les navires anciens, 35 000 tonnes et les canons le calibre de 406mm. D'autres limitations concernent les croiseurs et les autres catégories de navires de guerre.
Ce traité restera en vigueur jusqu’à la fin de 1936, et ses stipulation normatives relatives aux caractéristiques des navires seront utilisées jusqu’à la Seconde Guerre mondiale.

Le Japon, signataire de ces accords, est donc obligé de stopper son programme de constructions neuves. Cependant deux cuirassés le Kaga et le Tosa ont déjà été lancés en 1921; ils doivent donc être détruits en application des traités.
Deux croiseurs de bataille, l'Amagi et l'Akagi sont déjà bien avancés. Le Japon décide, comme le lui permet une clause des traités, de les transformer sur cale en porte-avions. La transformation est entreprise lorsque arrive le tremblement de terre du premier septembre 1923. L'Amagi qui est en cours de transformation dans l'arsenal de Yokosuka subit de tels dommages qu' il est devenu inutilisable. L'Akagi, lui, est lancé en avril 1925, et entre en service en mars 1927.
Pour remplacer l'Amagi détruit par le tremblement de terre, les Japonais décident en 1924 de transformer le cuirassé Kaga, prévu pour la démolition. Bien que celui-ci soit un peu plus court et moins rapide que l'Akagi, il sera terminé comme porte-avions en 1928. Plusieurs refontes et une remotorisation lui permettront d'atteindre 28 nœuds. L'Akagi filant lui ses 31 nœuds.
L'Akagi déplaçait 36 500 tonnes et le Kaga 38 200 tonnes.
Les deux porte-avions, qui formaient la première division de l'amiral Nagumo, seront tous les deux coulés en juin 1942 durant la bataille de Midway.
Alain

Canada, paquebot de la compagnie Cyprien Fabre deux fois devenu navire-hôpital




Canada, paquebot de la compagnie Cyprien Fabre
Construit aux chantiers de La Seyne en 1912. Il est transformé pendant les deux Guerres mondiales en navire-hôpital.

Canada a été construit en 1911 aux Forges et chantiers de la Méditerranée à La Seyne sur Mer. Il est mis en service en février 1912 sur la ligne de New York au départ de Marseille pour le transport des émigrants de Naples. Il est réquisitionné et transformé en 1914 en navire-hôpital de 650 lits et est le premier de sa partie sur le front d'Orient en 1915. Le 26 février 1916, il recueille 500 naufragés du Provence II coulé par un sous-marin entre Toulon et Salonique. Jusqu'au 29 avril 1916, il aura efféctué 11 voyages sanitaires depuis Toulon et transporté environ 600 malades et blessés à chaque voyage. Matériel et  personnel médicaux sont transféré sur la Vinh-Long qui le remplace. Transformé de nouveau et munis de six canons de 75, il devient croiseur auxiliaire, patrouilleur et transport de troupes en Méditerranée jusqu'au 10 juin 1918, quand il est rendu à compagnie Fabre.
En janvier 1919, il reprend son service vers les États-Unis via Naples, le Portugal, les Açores et parfois l'Afrique. Sa bonne tenue en mer lui vaut le surnom de Ladies steamer (le vapeur des femmes). A partir de 1930, il dessert l'Afrique. 
En septembre 1939, il est de nouveau réquisitionné sous matricule X45 comme navire-hôpital. Il appareille le 26 janvier pour Beyrouth où il embarque des malades. Jusqu'à l'été 1940, il va de port en port à la recherche d'un port libre. Il participe ensuite à l'évacuation des soldats français internés en Angleterre. En mai 1941, il quitte Toulon pour Beyrouth et est mitraillé le 25 par un avion allemand au large de la Crête, sans dommage. Il sera de nouveau mitraillé au retour au même endroit, de manière inexplicable. Jusqu'à fin 1942, il poursuit des rotations de rapatriement, Français de Syrie, du Levant, Africains de la Côte occidentale… Du 13 octobre 1942 au 1er juillet 1943, il est intégré dans le pool allié. Il n'est plus utilisé comme navire-hôpital mais comme transport de troupe jusqu'en 1945.
Il retrouve la ligne d'Afrique pour Fabre en septembre 1947 après être passé à la chauffe au mazout. En août 1952, il est vendu pour démolition en Angleterre.