jeudi 21 avril 2011

Une brève histoire des Transporteurs de Voitures

Le transport des automobiles par voie maritime n'est pas un phénomène récent et même les plus beaux paquebots de l'entre-deux guerres emportaient dans leurs cales quelques voitures que l'on y avait chargées par des grues. Il en était de même pour les véhicules neufs transportés par des cargos conventionnels, bien souvent au milieu d'une cargaison de "divers". Mais des incidents avaient fréquemment lieu qui endommageaient les véhicules. Alors que le système de chargement par rampes (sur lesquelles le véhicule roulait avec son énergie propre) était utilisé depuis plusieurs dizaines d'années dans le domaine du transport automobile individuel, il faudra attendre le milieu des années soixante pour que cette technique dite "RO/RO" (pour roll-on/roll-off) en opposition au mode "LO/LO" (pour low-on/low-off c'est-à-dire avec grutage) soit appliquée au transport de véhicules neufs, à livrer d'un continent à un autre et en grand nombre. Cette évolution est bien évidemment à mettre en parallèle avec l'augmentation de la production automobile asiatique destinée aux marchés américain et européen.

Dans les années cinquante et soixante, plusieurs expériences sont faites (aménagements de faux-ponts temporaires pouvant accueillir des véhicules ou navires à usage mixte permettant de transporter des automobiles au voyage "aller" et des marchandises diverses lors du voyage "retour"). C'est une première étape vers la spécialisation, mais le mode de chargement reste traditionnel par grutage.

En 1963, l'armement suédois Wallenius est le premier à mettre en service un navire exclusivement destiné au transport des automobiles adoptant la méthode de chargement par rampes. Il est tout simplement le premier Ro-ro au monde. L'Aniara mesure un peu plus de 75 mètres de long, jauge 499 TJB et peut emporter 240 voitures. C'est donc un petit navire destiné au cabotage européen qui ouvre la voie. Fondée en 1934 à Stockholm par Olof Wallenius, lma société va devenir un géant dans ce type de transport en étant le premier armateur européen à établir des liens avec les constructeurs automobiles asiatiques.



Le premier navire japonais à bénéficier du mode de chargement RO/RO est Oppama Maru construit en 1965 pour l'armement japonais Mitsui OSK Lines. Encore ne s'agit-il là que d'un vraquier qui peut embarquer 1 200 automobiles sur des ponts amovibles ou 15 000 tonnes de cargaisons diverses (principalement céréalières). Le Japon n'en est pas encore au Pure Car Carrier dont il va devenir l'un des spécialistes.


Mais rapidement, dans les années soixante-dix, les exportations automobiles asiatiques prennent une grande ampleur et en 1973, l'armement japonais K Line fait construire European Highway, d'une capacité de 4 200 voitures.

Depuis cette époque, les transporteurs de voitures sont connus sous le nom de Pure Cars Carriers (ou de Pure Cars & Trucks Carriers si l'on y adjoint le transport d'autres types de véhicules). Leur taille n'a cessé de s'accroître de même que leur capacité de transport au détriment bien souvent de leur esthétique si décriée et, ce qui est plus important, de leur tenue à la mer en raison de l'importante prise au vent qu'ils offrent. Ils présentent en effet de hautes et longues parois lisses et sans ouvertures en rapport avec le nombre de ponts (entièrement clos pour protéger la cargaison). La hauteur de ceux-ci peut être ajustée en fonction de la hauteur des véhicules transportés. Chargement et déchargement se font par des portes latérales et arrière dans des zones portuaires adaptées au stockage des véhicules. En juin 2007 s'ouvre l'ère des Large Car & Trucks Carriers (LCTC) qui peuvent embarquer plus de 8 000 véhicules.

Faust, l'un des premiers LCTC

Au cours du mois de mars 2011, une nouvelle étape est franchie : le plus gros navire de ce type, Tonsberg, est livré à Wilhemsen par le chantier japonais Mitsubishi Heavy Industries. Sa longueur est de 265 mètres, sa largeur de plus de 32 mètres et sa capacité de 8 500 voitures. Il est le premier d'une série de quatre navires qui constituent la nouvelle classe dite "Mark V" de Wilhelmsen et qui firent l'objet du contrat signé en janvier 2008.

Le tout nouveau Tonsberg.


Notre agence recherche pour vous et met à votre disposition les informations et documents maritimes dont vous avez besoin pour vos publications ou vos recherches. Interrogez-nous :agence.adhemar(at)yahoo.fr
www.agence-adhemar.com

La Lorraine (1899-1922) de la CGT


Nous avons déjà parlé sur ce blog de La Lorraine, ce paquebot de la CGT qui, comme la plupart des paquebots du début du vingtième siècle, a rencontré au moins une fois la Guerre. En voici deux nouveaux clichés. (coll. agence Adhémar).



Paquebot postal en acier, deux hélices, deux cheminées, deux mâts, construit aux chantiers et ateliers de Penhoët à Saint-Nazaire. Il pouvait transporter 446 passagers en première classe, 116 en seconde et 552 en troisième.
170m sur 18,26m, jauge brut 11168 tx. Deux moteurs à pilons triple expansion et 4 cylindres permettant une puissance de 22000cv et une vitesse de service de 20 nœuds.

Précédent d'un an son sister-ship La Savoie, La Lorraine est, à sa mise en service sur la ligne Le Havre-New York le 11 août 1900, le plus grand paquebot français. Il reçoit une installation de TSF en mars 1905. Il inaugure le quai d'escale au Havre le 9 juillet 1910.


La Lorraine, transport de troupe, sous camouflage pendant la Première Guerre mondiale.
En août 1914, il est converti en croiseur auxiliaire et rebaptisé Lorraine II. En mars-avril 1915, puis en mai, avec La Provence, ils transportent aux Dardanelles deux divisions du corps expéditionnaire français. Début 1916, avec son sister-ship La Savoie, ils transportent 46 000 soldats serbes de Corfou à Salonique. Désarmé le 1er avril 1916 pour une remise en état, il revient le 23 mars 1917 sous son nom d’origine. Il appareillera de Brest pour New York le 15 novembre avec à son bord la mission Joffre-Viviani, menée par le vainqueur de la Marne et le vice-président du conseil, chargée de convertir l'opinion américaine à la guerre et de discuter les modalités de l'entrée des États-Unis dans la guerre.
Il reprend du service (civil) sur la ligne Le Havre-New York de février 1919 à 1922.


La Lorraine au bassin de l'Eure au Havre.
J'ai emprunté l'image ci-dessus au site Pages 14-18 forum, toujours très riche en informations et sur lequel vous pourrez trouver une intéressante démonstration (à propos de La Lorraine et de La Savoie) de la légèreté avec laquelle sont réalisées (et parfois maquillées) les cartes postales que nous aimons tant.

La Lorraine (1899-1922) de la CGT


Nous avons déjà parlé sur ce blog de La Lorraine, ce paquebot de la CGT qui, comme la plupart des paquebots du début du vingtième siècle, a rencontré au moins une fois la Guerre. En voici deux nouveaux clichés. (coll. agence Adhémar).



Paquebot postal en acier, deux hélices, deux cheminées, deux mâts, construit aux chantiers et ateliers de Penhoët à Saint-Nazaire. Il pouvait transporter 446 passagers en première classe, 116 en seconde et 552 en troisième.
170m sur 18,26m, jauge brut 11168 tx. Deux moteurs à pilons triple expansion et 4 cylindres permettant une puissance de 22000cv et une vitesse de service de 20 nœuds.

Précédent d'un an son sister-ship La Savoie, La Lorraine est, à sa mise en service sur la ligne Le Havre-New York le 11 août 1900, le plus grand paquebot français. Il reçoit une installation de TSF en mars 1905. Il inaugure le quai d'escale au Havre le 9 juillet 1910.


La Lorraine, transport de troupe, sous camouflage pendant la Première Guerre mondiale.
En août 1914, il est converti en croiseur auxiliaire et rebaptisé Lorraine II. En mars-avril 1915, puis en mai, avec La Provence, ils transportent aux Dardanelles deux divisions du corps expéditionnaire français. Début 1916, avec son sister-ship La Savoie, ils transportent 46 000 soldats serbes de Corfou à Salonique. Désarmé le 1er avril 1916 pour une remise en état, il revient le 23 mars 1917 sous son nom d’origine. Il appareillera de Brest pour New York le 15 novembre avec à son bord la mission Joffre-Viviani, menée par le vainqueur de la Marne et le vice-président du conseil, chargée de convertir l'opinion américaine à la guerre et de discuter les modalités de l'entrée des États-Unis dans la guerre.
Il reprend du service (civil) sur la ligne Le Havre-New York de février 1919 à 1922.


La Lorraine au bassin de l'Eure au Havre.
J'ai emprunté l'image ci-dessus au site Pages 14-18 forum, toujours très riche en informations et sur lequel vous pourrez trouver une intéressante démonstration (à propos de La Lorraine et de La Savoie) de la légèreté avec laquelle sont réalisées (et parfois maquillées) les cartes postales que nous aimons tant.