mercredi 11 mai 2011

Sur votre agenda: Conférence sur les Navires-hôpitaux Français

Sur votre agenda

Lundi 16 mai à 14h30 
à l'auditorium du musée de la Marine (entrée par la conservation dans les jardins du Trocadéro, entrée libre mais une pièce d'identité est demandée à l'entrée, voir plan ci-dessous)
le docteur Gilles Barnichon, auteur et historien de marine
donnera une conférence sur le thème
Navires-hôpitaux d'hier et d'aujourd'hui
et dédicacera ensuite ses livres


Cette conférence est organisée par les Amis du musée de la marine (AAMM).
Auditorium du musée de la Marine, Place du Trocadéro 75016 Paris, entrée par les jardins
Gilles Barnichon, médecin né en 1958, est aussi diplômé de médecine maritime. Passionné de marine marchande, il est membre de la World Ship Society.
Écrivain fécond, avec Didier Noirel, il a rédigé Car ferries construits en France (ouvrage couronné par l'Association des Amis des Paquebots) et, avec Stéphane Zunquin, La Flotte SNCF et les car-ferries français.



Il est également l'auteur, avec Pierrick Roullet, de l'histoire du paquebot De Grasse


Enfin, il a relié ses deux pôles d'intérêt – médecine et histoire des navires – en écrivant, après deux ans de recherches dans les archives de la Marine nationale, Les Navires hôpitaux français au XXe siècle (ces titres sont tous disponibles aux éditions MDV).


Depuis, il a encore écrit, fin 2006, Navires spécialisés et, fin 2009, en collaboration avec Daniel Hillion et Luc Watin-Augouard, Cunard, les majestés de l'Atlantique et leurs concurrents, tous les deux publiés également aux éditions MDV Maîtres du Vent. Il est sur le point de faire paraître Brise-glace du passage du nord-est et de la Baltique.


La vie mouvementée du transatlantique Leopoldina (ex-Blücher et futur Suffren)

Le paquebot rapide Blücher de la Hapag dans les années 1910.
Hapag schnelldampfer Blücher


Le transatlantique Leopoldina (ex-Blücher) au Havre. (coll agence Adhémar)
Blücher, lancé le 23 novembre aux chantiers Blohm und Voss de Hambourg, est mis en service le 31 mai 1902 sur la ligne de l'Atlantique nord (Hambourg-New York avec escales à Boulogne et Southampton) pour le compte de la compagnie allemande Hapag (Hamburg Amerika Linie). Jauge brute 12334 tonneaux. Longueur ht 167,5m. Largeur 18,9m. Puissance 9500cv, vitesse 16 nœuds. 390 passagers en première, 230 en seconde et 1550 dans l'entrepont.
Curiosité: C'est sur le Blücher que le millionième émigrant allemand est parti pour les Etats Unis.
A partir de 1912, il dessert l'Amérique du Sud. En août 1914, il est saisi par les Brésiliens à Pernambuco.

Réparations de guerre: L'Etat français, qui gérait déjà une flotte d'Etat, reçut en gérance les navires ex-ennemis correspondant au tonnage attribué à la France par le traité de Paix (convention dite Accord Wilson-Lloyd George du 3 mai 1919, relative à la distribution du tonnage allemand), soit environ 100000 tonnes j.b. de paquebots et 380000 tonnes d.w. de cargos.
Sur les 490900 tonnes brutes attribuées ou transférées à la France, 445449 tonnes ont été reçues avant le 1er mai 1921, 45463 après cette date. Dans ce tonnage figuraient 83000 tonnes de voiliers et 3200 tonnes de bateaux de pêche.
Un compte spécial "Flotte en gérance" enregistrait les opérations comptables de cette flotte. Une loi du 9 août 1921 solda le compte de cette flotte et organisa avant le 31 juillet 1923 la cession de ces bateaux aux armateurs français ayant subis des pertes pendant le Premier Conflit mondial.

Le Brésil était un pays neutre, du fait de cette neutralité, de nombreux vapeurs Allemands, dont les ravitailleurs de l'escadre de Von Spee, charbonnaient dans les ports et s'y réfugièrent après la défaite de l'escadre allemande. De nombreux navires marchands allemands furent internés.
A la suite d'attaque sous-marines à outrance, des navires brésiliens étant coulés, le Brésil fut amené a abandonner sa position de neutralité et à s'engager dans la Première Guerre mondiale aux cotés des Alliés en déclarant l'état de guerre entre le Brésil et l'Allemagne.
Par la loi n° 3266 du 1er juin 1917 puis par décret n° 12501 du 2 juin, le Brésil réquisitionna ces navires internés et en revendit les trois-quarts à la France. 46 vapeurs allemands internés dans les ports brésiliens ont été saisis. En juin 1917, des navires allemands sont saisis dans les eaux territoriales.
En février 1918, le Petit Journal annonce "Nous aurons les navires allemands internés au Brésil".
Ces navires furent jusqu'en 1921 un véritable "luxe".
En vertu du Conventio du 3 décembre 1917, le personnel employé sur ces navires devait autant que possible être brésilien. Quelques remplacements nécessités par les circonstances amenèrent des conflits d'attributions et accusèrent entre la direction et le commandement de cette flotte affrétée des divergences qui ne pouvaient être favorables ni à l'entretien des bateaux, ni à leur rendement. De fait, la gabegie fut effroyable à leur bord. L'exploitation, pour le compte de la flotte d'Etat, des vapeurs brésiliens se chiffre par un déficit de 126 millions de francs. Dans la seule année 1920, le coût des réparations effectuées en France à 25 de ces navires s'élève à près de 8 millions : en y ajoutant les dépenses similaires faites à l'étranger, on arrive au chiffre jamais atteint de 90 francs par tonne de jauge brute !

Ainsi Blücher saisi par les Brésiliens est utilisé par eux sous le nom de Leopoldina.

Le transatlantique Suffren (ex-Leopoldina, ex-Blücher) de la CGT

Il est cédé à la France en 1919 par la Commission des réparations de guerre (voir note ci-dessus). Il est ensuite affrété par la Transat en mars 1920 pour être utilisé sur la ligne Le Havre-New York. Il sera désarmé au Havre en décembre 1921.
Mais un paquebot neuf commandé par la Compagnie générale transatlantique — et qui devait porter le nom de Suffren –, n'est pas encore prêt. Pour continuer à assurer le service sur la ligne, Leopoldina est alors acheté par la Transat en mars 1923. C'est lui qui prend le nom de Suffren et il est réintroduit sur Le Havre-New York en mai (le paquebot en construction sera rebaptisé De Grasse en août 1924). 
Suffren est retiré du service en octobre 1928. Désarmé au Havre, il est démoli à Gênes en 1929.

Leopoldina was built as the Bluecher of Hamburg America Line in 1902. She was passed to CGT as war reparation in 1921, and renamed Leopoldina. She was renamed Suffren in 1923, and scrapped in 1929.

La vie mouvementée du transatlantique Leopoldina (ex-Blücher et futur Suffren)

Le paquebot rapide Blücher de la Hapag dans les années 1910.
Hapag schnelldampfer Blücher



Le transatlantique Leopoldina (ex-Blücher) au Havre. (coll agence Adhémar)
Blücher, lancé le 23 novembre aux chantiers Blohm und Voss de Hambourg, est mis en service le 31 mai 1902 sur la ligne de l'Atlantique nord (Hambourg-New York avec escales à Boulogne et Southampton) pour le compte de la compagnie allemande Hapag (Hamburg Amerika Linie). Jauge brute 12334 tonneaux. Longueur ht 167,5m. Largeur 18,9m. Puissance 9500cv, vitesse 16 nœuds. 390 passagers en première, 230 en seconde et 1550 dans l'entrepont.
Curiosité: C'est sur le Blücher que le millionième émigrant allemand est parti pour les Etats Unis.
A partir de 1912, il dessert l'Amérique du Sud. En août 1914, il est saisi par les Brésiliens à Pernambuco.


Réparations de guerre: L'Etat français, qui gérait déjà une flotte d'Etat, reçut en gérance les navires ex-ennemis correspondant au tonnage attribué à la France par le traité de Paix (convention dite Accord Wilson-Lloyd George du 3 mai 1919, relative à la distribution du tonnage allemand), soit environ 100000 tonnes j.b. de paquebots et 380000 tonnes d.w. de cargos.
Sur les 490900 tonnes brutes attribuées ou transférées à la France, 445449 tonnes ont été reçues avant le 1er mai 1921, 45463 après cette date. Dans ce tonnage figuraient 83000 tonnes de voiliers et 3200 tonnes de bateaux de pêche.
Un compte spécial "Flotte en gérance" enregistrait les opérations comptables de cette flotte. Une loi du 9 août 1921 solda le compte de cette flotte et organisa avant le 31 juillet 1923 la cession de ces bateaux aux armateurs français ayant subis des pertes pendant le Premier Conflit mondial.

Le Brésil était un pays neutre, du fait de cette neutralité, de nombreux vapeurs Allemands, dont les ravitailleurs de l'escadre de Von Spee, charbonnaient dans les ports et s'y réfugièrent après la défaite de l'escadre allemande. De nombreux navires marchands allemands furent internés.
A la suite d'attaque sous-marines à outrance, des navires brésiliens étant coulés, le Brésil fut amené a abandonner sa position de neutralité et à s'engager dans la Première Guerre mondiale aux cotés des Alliés en déclarant l'état de guerre entre le Brésil et l'Allemagne.
Par la loi n° 3266 du 1er juin 1917 puis par décret n° 12501 du 2 juin, le Brésil réquisitionna ces navires internés et en revendit les trois-quarts à la France. 46 vapeurs allemands internés dans les ports brésiliens ont été saisis. En juin 1917, des navires allemands sont saisis dans les eaux territoriales.
En février 1918, le
Petit Journal annonce "Nous aurons les navires allemands internés au Brésil".
Ces navires furent jusqu'en 1921 un véritable "luxe".
En vertu du Conventio du 3 décembre 1917, le personnel employé sur ces navires devait autant que possible être brésilien. Quelques remplacements nécessités par les circonstances amenèrent des conflits d'attributions et accusèrent entre la direction et le commandement de cette flotte affrétée des divergences qui ne pouvaient être favorables ni à l'entretien des bateaux, ni à leur rendement. De fait, la gabegie fut effroyable à leur bord. L'exploitation, pour le compte de la flotte d'Etat, des vapeurs brésiliens se chiffre par un déficit de 126 millions de francs. Dans la seule année 1920, le coût des réparations effectuées en France à 25 de ces navires s'élève à près de 8 millions : en y ajoutant les dépenses similaires faites à l'étranger, on arrive au chiffre jamais atteint de 90 francs par tonne de jauge brute !


Ainsi Blücher saisi par les Brésiliens est utilisé par eux sous le nom de Leopoldina.

Le transatlantique Suffren (ex-Leopoldina, ex-Blücher) de la CGT

Il est cédé à la France en 1919 par la Commission des réparations de guerre (voir note ci-dessus). Il est ensuite affrété par la Transat en mars 1920 pour être utilisé sur la ligne Le Havre-New York. Il sera désarmé au Havre en décembre 1921.
Mais un paquebot neuf commandé par la Compagnie générale transatlantique — et qui devait porter le nom de Suffren –, n'est pas encore prêt. Pour continuer à assurer le service sur la ligne, Leopoldina est alors acheté par la Transat en mars 1923. C'est lui qui prend le nom de Suffren et il est réintroduit sur Le Havre-New York en mai (le paquebot en construction sera rebaptisé De Grasse en août 1924). 
Suffren est retiré du service en octobre 1928. Désarmé au Havre, il est démoli à Gênes en 1929.

Leopoldina was built as the Bluecher of Hamburg America Line in 1902. She was passed to CGT as war reparation in 1921, and renamed Leopoldina. She was renamed Suffren in 1923, and scrapped in 1929.