mercredi 18 mai 2011

Les voyages croisières de la compagnie Fabre dans les années 1920

Nous avons parlé hier, dans ce blog, des voyages organisés de la Transat dans les années de l'immédiat après-Première-Guerre-mondiale. Peut-être y avons-nous mis un peu trop d'enthousiasme aux yeux de certains de nos lecteurs, aussi allons-nous rappeler que pour nous toutes les compagnies sont intéressantes en présentant cette réclame pour des Voyages croisières en Méditerranée de la compagnie Fabre publiée dans L'Illustration du 19 novembre 1927. Comme, on pourra le constater, la compagnie marseillaise avait, elle aussi, pris le train en marche du voyage organisé "tout compris".


Dans L'Illustration du 19 novembre 1927, on pouvait lire cette réclame (que nous appellerions maintenant publi-rédactionnelle) qui nous remet à l'esprit que la publicité pourrait être aussi de l'information.
"Dès avant la guerre, certaines compagnies de navigation étrangères, frappées de cet état de choses (tous les détails qui, par leur minutie et leur aridité voilent en quelque sorte une partie du plaisir de la croisière), avaient essayé d'y remédier en organisant des voyages accompagnés autour du monde; ce fut le début du tourisme maritime, début difficile et onéreux, mais qui ouvrait déjà des perspectives pleines d'espoir.
L'idée fut reprise après la guerre par une compagnie marseillaise qui s'était acquis dans le transport des passagers en Méditerranée et dans l'Atlantique une réputation méritée. Il s'agissait de savoir si le public français, attiré par une organisation sérieuse et des prix modérés s'intéresserait à cette initiative.
Dès la première année, la Compagnie Fabre rencontra le succès le plus complet. Il est juste de dire qu'elle n'avait rien négligé pour donner satisfaction à ses voyageurs : confort à bord, confort à terre, intérêt partout. Plus de souci d'aucune sorte, plus de ces appels constants au porte-monnaie qui finissent par être plus odieux par leur répétition que par leur importance.
Son billet une fois payé, le voyageur trouve à bord du navire une cabine confortable, une table choisie, des divertissements quotidiens au milieu d'une société agréable et cultivée, un service plein d'attention et, à terre, le guide qu'il lui faut, l'automobile pratique, les places dans le train et sa chambre d'hôtel réservée d'avance. Ce qui paraissait irréalisable est chose banale maintenant, ce qui n'était qu'un rêve inaccessible pour la plupart est maintenant offert à tous pour une somme relativement modique, puisque le prix minimum offert ne dépasse pas 10000 francs de notre monnaie, soit 2000 francs d'avant guerre.
Il faut louer cette initiative et se féliciter gu' elle soit française. Chaque année la compagnie Fabre recommence ses croisières en Orient, et chaque année le succès s'affirme plus éclatant, si bien que les places sitôt offertes au public sont immédiatement enlevées et on ne saurait trop recommander à ceux qui désirent y participer de demander à la compagnie et à ses Agents des renseignements et de se faire inscrire au plus tôt."
ITINÉRAIRE: Marseille, Villefranche, Naples ou Alger (croisière A), Le Pirée (Athènes), Constantinople, Beyrouth, Caïffa (Jérusalem), Le Caire (Louqsor), Alexandrie, Chypre, Malte, Tunis, Messine, Ajaccio, Marseille.
Le paquebot Canada de la compagnie Cyprien Fabre (voir sur ce blog), affecté avec le Patria et le Providence au service des croisières en Méditerranée (coll. agence Adhémar)

Les voyages croisières de la compagnie Fabre dans les années 1920

Nous avons parlé hier, dans ce blog, des voyages organisés de la Transat dans les années de l'immédiat après-Première-Guerre-mondiale. Peut-être y avons-nous mis un peu trop d'enthousiasme aux yeux de certains de nos lecteurs, aussi allons-nous rappeler que pour nous toutes les compagnies sont intéressantes en présentant cette réclame pour des Voyages croisières en Méditerranée de la compagnie Fabre publiée dans L'Illustration du 19 novembre 1927. Comme, on pourra le constater, la compagnie marseillaise avait, elle aussi, pris le train en marche du voyage organisé "tout compris".


Dans L'Illustration du 19 novembre 1927, on pouvait lire cette réclame (que nous appellerions maintenant publi-rédactionnelle) qui nous remet à l'esprit que la publicité pourrait être aussi de l'information.
"Dès avant la guerre, certaines compagnies de navigation étrangères, frappées de cet état de choses (tous les détails qui, par leur minutie et leur aridité voilent en quelque sorte une partie du plaisir de la croisière), avaient essayé d'y remédier en organisant des voyages accompagnés autour du monde; ce fut le début du tourisme maritime, début difficile et onéreux, mais qui ouvrait déjà des perspectives pleines d'espoir.
L'idée fut reprise après la guerre par une compagnie marseillaise qui s'était acquis dans le transport des passagers en Méditerranée et dans l'Atlantique une réputation méritée. Il s'agissait de savoir si le public français, attiré par une organisation sérieuse et des prix modérés s'intéresserait à cette initiative.
Dès la première année, la Compagnie Fabre rencontra le succès le plus complet. Il est juste de dire qu'elle n'avait rien négligé pour donner satisfaction à ses voyageurs : confort à bord, confort à terre, intérêt partout. Plus de souci d'aucune sorte, plus de ces appels constants au porte-monnaie qui finissent par être plus odieux par leur répétition que par leur importance.
Son billet une fois payé, le voyageur trouve à bord du navire une cabine confortable, une table choisie, des divertissements quotidiens au milieu d'une société agréable et cultivée, un service plein d'attention et, à terre, le guide qu'il lui faut, l'automobile pratique, les places dans le train et sa chambre d'hôtel réservée d'avance. Ce qui paraissait irréalisable est chose banale maintenant, ce qui n'était qu'un rêve inaccessible pour la plupart est maintenant offert à tous pour une somme relativement modique, puisque le prix minimum offert ne dépasse pas 10000 francs de notre monnaie, soit 2000 francs d'avant guerre.
Il faut louer cette initiative et se féliciter gu' elle soit française. Chaque année la compagnie Fabre recommence ses croisières en Orient, et chaque année le succès s'affirme plus éclatant, si bien que les places sitôt offertes au public sont immédiatement enlevées et on ne saurait trop recommander à ceux qui désirent y participer de demander à la compagnie et à ses Agents des renseignements et de se faire inscrire au plus tôt."
ITINÉRAIRE: Marseille, Villefranche, Naples ou Alger (croisière A), Le Pirée (Athènes), Constantinople, Beyrouth, Caïffa (Jérusalem), Le Caire (Louqsor), Alexandrie, Chypre, Malte, Tunis, Messine, Ajaccio, Marseille.
Le paquebot Canada de la compagnie Cyprien Fabre (voir sur ce blog), affecté avec le Patria et le Providence au service des croisières en Méditerranée (coll. agence Adhémar)

Zubian ou un singulier exploit des chantiers britanniques en 1917


Destroyer Zulu, dont la partie avant constitua l'avant du Zubian


Destroyer Nubian dont l'arrière devint celui du Zubian


Destroyer Zubian en 1918

Je vais vous décrire une histoire pas banale.
Le Royaume Unis a fait construire entre 1907 et 1909 12 destroyers de 1000 tonnes environ connus sous le nom de classe Tribal; ils portaient des noms de "tribus"; ils étaient armés de 2 canons de 102mm et 2 tubes lance torpilles; et on comptait parmi eux le Tartar qui avec 37,4 nœuds aux essais fut le plus rapide navire de son temps.
Parmi ceux ci on trouvait également le Nubian, qui fut lancé en 1909 dans les chantiers Thornycroft; il filait 34,88 nœuds aux essais; durant la Première Guerre mondiale, il est gravement endommagé par une torpille lancée par un destroyer allemand le 27 octobre 1916 devant Folkestone; cette torpille lui détruisit toute la partie avant, il semblait donc irrémédiablement perdu.
Un autre destroyer de la classe Tribal; le Zulu lancé en 1909 dans les chantiers Hawthorn Leslie sauta sur une mine allemande, près de Douvres, le 8 novembre 1916, l'explosion détruisit toute la partie arrière, il fut péniblement remorqué jusqu'au port de Calais, il semblait lui aussi irrécupérable.

Que croyez vous qu'il advint de ces deux navires?

En 1917, la partie avant du Zulu et la partie arrière du Nubian furent remorquées au chantier naval de Chatham, puis soudées entre elles, bien qu'il exista un écart de 89 mm entre les largeurs des deux navires pour former un nouveau destroyer, qui fut baptisé, tout naturellement Zubian. Il avait approximativement les mêmes dimensions, la même vitesse et le même armement que les deux navires dont il était issu; les navires originels avaient quatre cheminées; la soudure se fit entre la 3e et la 4e cheminée; aussi le Zubian avait trois cheminées du Zulu et une du Nubian.
Le Zubian ainsi reconstitué repris du service en juin 1917; il coula le 4 février1918, le U-boot allemand UC50, eut l'occasion à trois reprises d’être distingué pour son action au cours de la guerre, il fut vendu à la démolition le 9 décembre 1919.
Alain

Les voyages croisières de la compagnie Fabre dans les années 1920

Nous avons parlé hier, dans ce blog, des voyages organisés de la Transat dans les années de l'immédiat après-Première-Guerre-mondiale. Peut-être y avons-nous mis un peu trop d'enthousiasme aux yeux de certains de nos lecteurs aussi allons-nous rappeler que pour nous toutes les compagnies sont intéressantes en présentant cette réclame pour des Voyages croisières en Méditerranée de la compagnie Fabre publiée dans L'Illustration du 19 novembre 1927. Comme, on pourra le constater, la compagnie marseillaise avait, elle aussi, pris le train en marche du voyage organisé "tout compris".


Dans L'Illustration du 19 novembre 1927, on pouvait lire cette réclame (que nous appellerions maintenant publi-rédactionnelle) qui nous remet à l'esprit que la publicité pourrait être aussi de l'information.
"Dès avant la guerre, certaines compagnies de navigation étrangères, frappées de cet état de choses (tous les détails qui, par leur minutie et leur aridité voilent en quelque sorte une partie du plaisir de la croisière), avaient essayé d'y remédier en organisant des voyages accompagnés autour du monde; ce fut le début du tourisme maritime, début difficile et onéreux, mais qui ouvrait déjà des perspectives pleines d'espoir.
L'idée fut reprise après la guerre par une compagnie marseillaise qui s'était acquis dans le transport des passagers en Méditerranée et dans l'Atlantique une réputation méritée. Il s'agissait de savoir si le public français, attiré par une organisation sérieuse et des prix modérés s'intéresserait à cette initiative.
Dès la première année, la Compagnie Fabre rencontra le succès le plus complet. Il est juste de dire qu'elle n'avait rien négligé pour donner satisfaction à ses voyageurs : confort à bord, confort à terre, intérêt partout. Plus de souci d'aucune sorte, plus de ces appels constants au porte-monnaie qui finissent par être plus odieux par leur répétition que par leur importance.
Son billet une fois payé, le voyageur trouve à bord du navire une cabine confortable, une table choisie, des divertissements quotidiens au milieu d'une société agréable et cultivée, un service plein d'attention et, à terre, le guide qu'il lui faut, l'automobile pratique, les places dans le train et sa chambre d'hôtel réservée d'avance. Ce qui paraissait irréalisable est chose banale maintenant, ce qui n'était qu'un rêve inaccessible pour la plupart est maintenant offert à tous pour une somme relativement modique, puisque le prix minimum offert ne dépasse pas 10000 francs de notre monnaie, soit 2000 francs d'avant guerre.
Il faut louer cette initiative et se féliciter gu' elle soit française. Chaque année la compagnie Fabre recommence ses croisières en Orient, et chaque année le succès s'affirme plus éclatant, si bien que les places sitôt offertes au public sont immédiatement enlevées et on ne saurait trop recommander à ceux qui désirent y participer de demander à la compagnie et à ses Agents des renseignements et de se faire inscrire au plus tôt."
ITINÉRAIRE: Marseille, Villefranche, Naples ou Alger (croisière A), Le Pirée (Athènes), Constantinople, Beyrouth, Caïffa (Jérusalem), Le Caire (Louqsor), Alexandrie, Chypre, Malte, Tunis, Messine, Ajaccio, Marseille.
Le paquebot Canada de la compagnie Cyprien Fabre (voir sur ce blog), affecté avec le Patria et le Providence au service des croisières en Méditerranée (coll. agence Adhémar)

Zubian ou un singulier exploit des chantiers britanniques en 1917


Destroyer Zulu, dont la partie avant constitua l'avant du Zubian


Destroyer Nubian dont l'arrière devint celui du Zubian


Destroyer Zubian en 1918

Je vais vous décrire une histoire pas banale.
Le Royaume Unis a fait construire entre 1907 et 1909 12 destroyers de 1000 tonnes environ connus sous le nom de classe Tribal; ils portaient des noms de "tribus"; ils étaient armés de 2 canons de 102mm et 2 tubes lance torpilles; et on comptait parmi eux le Tartar qui avec 37,4 nœuds aux essais fut le plus rapide navire de son temps.
Parmi ceux ci on trouvait également le Nubian, qui fut lancé en 1909 dans les chantiers Thornycroft; il filait 34,88 nœuds aux essais; durant la Première Guerre mondiale, il est gravement endommagé par une torpille lancée par un destroyer allemand le 27 octobre 1916 devant Folkestone; cette torpille lui détruisit toute la partie avant, il semblait donc irrémédiablement perdu.
Un autre destroyer de la classe Tribal; le Zulu lancé en 1909 dans les chantiers Hawthorn Leslie sauta sur une mine allemande, près de Douvres, le 8 novembre 1916, l'explosion détruisit toute la partie arrière, il fut péniblement remorqué jusqu'au port de Calais, il semblait lui aussi irrécupérable.

Que croyez vous qu'il advint de ces deux navires?

En 1917, la partie avant du Zulu et la partie arrière du Nubian furent remorquées au chantier naval de Chatham, puis soudées entre elles, bien qu'il exista un écart de 89 mm entre les largeurs des deux navires pour former un nouveau destroyer, qui fut baptisé, tout naturellement Zubian. Il avait approximativement les mêmes dimensions, la même vitesse et le même armement que les deux navires dont il était issu; les navires originels avaient quatre cheminées; la soudure se fit entre la 3e et la 4e cheminée; aussi le Zubian avait trois cheminées du Zulu et une du Nubian.
Le Zubian ainsi reconstitué repris du service en juin 1917; il coula le 4 février1918, le U-boot allemand UC50, eut l'occasion à trois reprises d’être distingué pour son action au cours de la guerre, il fut vendu à la démolition le 9 décembre 1919.
Alain