lundi 30 mai 2011

La flotte de Napoléon III

Page d'accueil du site que notre ami Alain Clouet consacre à la Flotte de Napoléon III

Notre site La flotte de Napoléon III s’enrichit de quelques cinquante nouvelles photos de bâtiments français. Par alleurs nous modifons progressivement la présentation, dans un sens favorable nous l’espérons.
Dans la partie « Documentation », sous la rubrique « armes », une nouvelle page est consacrée aux nouvelles poudres de l’époque.

La flotte de Napoléon III

Page d'accueil du site que notre ami Alain Clouet consacre à la Flotte de Napoléon III

Notre site La flotte de Napoléon III s’enrichit de quelques cinquante nouvelles photos de bâtiments français. Par alleurs nous modifons progressivement la présentation, dans un sens favorable nous l’espérons.
Dans la partie « Documentation », sous la rubrique « armes », une nouvelle page est consacrée aux nouvelles poudres de l’époque.

Frégate cuirassée puis vaisseau de haut bord, la longue carrière de La Couronne

La frégate cuirassée La Couronne à son entrée en service

La Couronne transformée, devenue école de canonnage. A comparer avec la photo précédente.
(photos collection Alain V)

La Gloire, première frégate cuirassée, entre en service en 1860. Elle est immédiatement suivie de trois autres identiques dont La Couronne qui est la première frégate cuirassée à coque intégralement construite en fer. Ces frégates ont trois mâts, une seule batterie et sont construites selon les plans de l'ingénieur Dupuy de Lôme. La Couronne est mise en chantier en 1859 à l'arsenal de Lorient. Elle est lancée le 28 avril 1861 et armée le 2 décembre 1862.
C'est une frégate de 6428 t, longue de 80,85 m, large de 16,70 m et de 7,80 m de tirant d'eau. Elle a 1621m2 de voilure, une machine de 950cv lui donne une vitesse de 12,5 nœuds. Elle dispose d'un blindage de 120 mm de plaques en fer forgé. La Couronne est armée de 30 canons de 30 rayés, 26 en batterie et 4 sur les gaillards. Elle à un équipage de 570h.
Après ses essais à Lorient, elle arrive à Cherbourg le 22 juillet 1862. En 1865, elle participe à une revue navale à Marseille, puis accompagne l'empereur Napoléon III dans sa visite en Algérie. En 1870, elle est affectée à la flottille de Paris. Elle croise devant Salonique en mai 1876. En 1877-1978, elle est dans l'escadre d'évolution.
En 1881, La Couronne devient école de canonnage. Elle est alors transformée en vaisseau de haut bord; la cuirasse est enlevée et remplacée par un bordé en bois, on ajoute un spardeck et une dunette, ce qui lui donne l'aspect d'un vaisseau du type Napoléon, on lui donne une mature complète; on supprime deux chaudières, la puissance est ainsi ramenée à 600 cv; l'équipage est porté à 1200h, l'artillerie est également modifiée et est installé en deux batteries superposées.
Le 1er décembre 1908, La Couronne est désarmée. De 1910 à 1932, elle sert de caserne à l'atelier central de la flotte à Toulon. Elle ne sera démolie qu'en 1934 à La Seyne, après une carrière de 72 ans.
Alain

Frégate cuirassée puis vaisseau de haut bord, la longue carrière de La Couronne

La frégate cuirassée La Couronne à son entrée en service

La Couronne transformée, devenue école de canonnage. A comparer avec la photo précédente.
(photos collection Alain V)

La Gloire, première frégate cuirassée, entre en service en 1860. Elle est immédiatement suivie de trois autres identiques dont La Couronne qui est la première frégate cuirassée à coque intégralement construite en fer. Ces frégates ont trois mâts, une seule batterie et sont construites selon les plans de l'ingénieur Dupuy de Lôme. La Couronne est mise en chantier en 1859 à l'arsenal de Lorient. Elle est lancée le 28 avril 1861 et armée le 2 décembre 1862.
C'est une frégate de 6428 t, longue de 80,85 m, large de 16,70 m et de 7,80 m de tirant d'eau. Elle a 1621m2 de voilure, une machine de 950cv lui donne une vitesse de 12,5 nœuds. Elle dispose d'un blindage de 120 mm de plaques en fer forgé. La Couronne est armée de 30 canons de 30 rayés, 26 en batterie et 4 sur les gaillards. Elle à un équipage de 570h.
Après ses essais à Lorient, elle arrive à Cherbourg le 22 juillet 1862. En 1865, elle participe à une revue navale à Marseille, puis accompagne l'empereur Napoléon III dans sa visite en Algérie. En 1870, elle est affectée à la flottille de Paris. Elle croise devant Salonique en mai 1876. En 1877-1978, elle est dans l'escadre d'évolution.
En 1881, La Couronne devient école de canonnage. Elle est alors transformée en vaisseau de haut bord; la cuirasse est enlevée et remplacée par un bordé en bois, on ajoute un spardeck et une dunette, ce qui lui donne l'aspect d'un vaisseau du type Napoléon, on lui donne une mature complète; on supprime deux chaudières, la puissance est ainsi ramenée à 600 cv; l'équipage est porté à 1200h, l'artillerie est également modifiée et est installé en deux batteries superposées.
Le 1er décembre 1908, La Couronne est désarmée. De 1910 à 1932, elle sert de caserne à l'atelier central de la flotte à Toulon. Elle ne sera démolie qu'en 1934 à La Seyne, après une carrière de 72 ans.
Alain

29 mai 1914 : naufrage de l'Empress of Ireland


Sans que l'on sache pourquoi, certains événements restent plus ancrés que d'autres dans la mémoire collective. Si le naufrage de Titanic est resté suffisamment célèbre pour qu'Hollywood s'en empare, d'autres catastrophes maritimes d'ampleur comparable n'ont connu la une de l'information que durant quelques semaines. Ainsi l'attaque du paquebot allemand Wilhelm Gustloff en 1945, pourtant beaucoup plus meurtrière que la perte du navire britannique, n'est-elle plus connue aujourd'hui que de quelques-uns. C'est également le cas de la perte d'Empress of Ireland.

Le 28 mai 1914, à 16 heures, le paquebot Empress of Ireland quitte Québec à destination de l'Angleterre sous les ordres du commandant Henry George Kendall qui, bien que récemment nommé à ce poste, a une grande expérience : il navigue depuis 25 ans. Il commande un beau navire lancé en Écosse par le chantier Fairfield de Glasgow le 27 janvier 1906, qui entame sa 192ème traversée de l'Atlantique. Ce n'est pas un géant (sa longueur est de 173,70 mètres, sa largeur de 20 mètres et son tonnage brut de 14 191 TJB, ses machines à quadruple expansion lui donnent 19 000 chevaux et une vitesse moyenne de 18 noeuds) mais ses installations sont confortables. Même si leur luxe ne peut rivaliser avec celles des somptueux liners de la ligne de New York, il partage avec son jumeau, Empress of Britain, la réputation d'être le plus beau navire à naviguer sur le grand fleuve.

Les emménagements de première classe comportent tous les locaux nécessaires pour un bon voyage : salle de musique, salon d'écriture, bibliothèque, fumoir… Les installations de deuxième classe n'ont pas été négligées même si le décor y est plus sobre et, en 3ème classe, les émigrants ne sont plus traités comme ils l'étaient quelques années auparavant.

Surtout, le navire est connu pour "bien tenir la mer" et, chose jugée importante depuis le mois d'avril 1912, la capacité de ses embarcations de sauvetage excède son nombre maximal de passagers qui est de 1 580 passagers (310 en première classe, 500 en deuxième, autant en troisième et 270 dans l'entrepont). Tout aussi rassurant est cet exercice de sauvetage, auquel tout l'équipage a participé et qui a eu lieu la veille du départ, montrant que l'armateur tient la sécurité pour importante. D'ailleurs, le navire appartient à une compagnie réputée, la Canadian Pacific Railway Company, la grande compagnie que tout le monde connaît ici, au Canada, et avec son frère jumeau, Empress of Britain, il assure régulièrement la liaison avec l'Europe, transportant le courrier et diverses marchandises.
Le navire est presque complet pour ce voyage. Il y a comme toujours quelques célébrités parmi les 87 passagers de 1ère classe. Aujourd'hui, c'est l'acteur Lawrence Irving qui a embarqué avec son épouse. Parmi les 253 passagers de 2ème, se trouvent 170 membres de l'Armée du Salut qui se rendent en congrès à Londres. La 3ème accueille, au sein de ses 717 passagers, 300 ouvriers de l'usine d'automobiles Ford de Détroit. L'équipage de cette traversée comprend 420 membres dont six officiers.

Ce soir-là, après quelques heures de navigation et avoir descendu le Saint Laurent sur environ 300 kilomètres, il atteint Pointe-au-Père, diminue sa vitesse et infléchit sa route vers la rive droite. C'est ici le dernier point de contact avec le continent américain. On y embarque les derniers sacs de courrier amenés par Lady Evelyn, le bateau postal venu à couple. Après avoir pris congé des officiers à la passerelle et prodigué les traditionnels voeux de bon voyage, Abélard Bernier, le pilote, à bord depuis Québec, descend à bord du bateau-pilote Eureka et quitte le transatlantique qui, pour poursuivre son voyage, doit reprendre le chenal de navigation. La vigie signale la présence d'un navire en sens inverse. Il n'y a là rien d'exceptionnel et la manoeuvre à effectuer est simple : les deux navires se croiseront "vert sur vert" c'est à dire que chacun présentera à l'autre son flanc tribord.

Mais, subitement, les conditions deviennent mauvaises et le navire est entouré d'une épaisse couche de brouillard. Le commandant Kendall fait alors mettre "Arrière toute" afin de stopper la marche du paquebot et signale sa présence par des coups de sifflet comme cela est la norme dans de telles conditions. Brutalement, à l'occasion d'une brève éclaircie, Kendall voit le charbonnier arriver doit sur son navire par tribord. Il tente le tout pour le tout et fait mettre "En avant toute", espérant, qu'ainsi, le charbonnier passera sur son arrière. Malheureusement, un coup sourd et des vibrations dans la coque du paquebot apprennent à Kendall que sa tentative a échoué ; le transatlantique vient d'être éperonné sur tribord par le charbonnier norvégien Storstad qui remonte le fleuve, commandé par le capitaine Thomas Andersen. Il est 1 heure 55, nous sommes le 29 mai 1914, la plus grande catastrophe de l'histoire maritime canadienne se déroule maintenant. En effet, après avoir percuté le paquebot de façon presque perpendiculaire, la proue du charbonnier, sous l'effet de la vitesse du liner, ressort de la plaie qu'elle a créée, laissant ainsi une brèche par laquelle l'eau n'a plus qu'à pénétrer. Ceci explique la rapidité avec laquelle le drame se déroule et donc le nombre élevé de victimes. Les efforts du commandant Kendall pour amener le paquebot sur une rive et l'y l'échouer sont vains. L'eau glacée du printemps canadien continue à s'engouffrer. Par manque d'énergie (les machines sont noyées), c'est rapidement l'obscurité qui règne à bord, rendant encore plus difficile l'évacuation ; seules quelques embarcations de sauvetage peuvent être mises à l'eau pendant que le navire s'incline lourdement sur tribord. Malgré les efforts du commandant, de l'équipage du Storstad et l'intervention des bateaux Eureka et Lady Evelyn, rapidement venus de la côte à la suite du seul message de détresse lancé par TSF, ce sont 1 012 personnes sur les 1 477 embarquées qui périssent dans les eaux du Saint Laurent en quinze minutes. Les autres sont recueillies à bord du charbonnier avant d'être hébergées par les habitants de Rimouski et rapatriés à Québec par train spécial. Par la presse qui relate la catastrophe, le monde européen découvre les noms inconnus et chantants de Pointe au Père, Sainte-Luce et autres localités gaspésiennes. Mais ici on ne peut incriminer les glaces, il n'y a pas eu l'iceberg meurtrier, il n'est pas question de vitesse, de Ruban Bleu ou de "navire insubmersible", seulement d'une vague de brouillard provoquant une nouvelle catastrophe maritime, d'une collision... Une enquête difficile (comment ne le serait-elle pas ?) menée par Lord Mersey, le même qui avait présidé la commission d'enquête sur le naufrage de Titanic, conclura à la responsabilité des deux commandants. Que reste-t-il aujourd'hui de l'Empress of Ireland et de son naufrage ? Son épave, bien sûr, qui repose sur le fonds du St Laurent, à une quarantaine de mètres de profondeur, à une dizaine de kilomètres de Pointe au Père et qu'une bouée installée par l'administration maritime signale à la navigation. Afin d'éviter son pillage, l'épave est maintenant protégée par un classement au ministère de la Culture et des Communications du Québec. C'est au site historique maritime de la Pointe-au-Père, à Rimouski, dans deux bâtiments évoquant les deux navires, que sont rassemblés un grand nombre d'objets et de pièces provenant de l'épave ainsi que des clichés d'époque Dans le cimetière de Métis-sur-Mer, petite bourgade voisine où sont enterrées plusieurs victimes, un monument force le souvenir.




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