mardi 26 juillet 2011

Nouvel islandais à Binic


Nouveau trois-mâts sortant des chantiers de Binic.

Nous avons déjà parlé des "Islandais" de Binic et d'ailleurs dans ces colonnes. Il est intéressant de voir combien ce petit port du Finistère, sur la rivière Ic, a été important dans l'histoire de la pêche.
Au 17e siècle, Binic était le port le plus important de la baie de Saint-Brieuc, il armait une douzaine de navires pour Terre-Neuve en 1612. Une vingtaine de maisons était regroupée autour du port, alignées entre le plan d'eau et la côte de la Ville-Cadio. Celliers et chantiers navals s'implantent au pied de la falaise ou au bord du marécage qui sert d'hivernage et de port d'échouage. La rareté des ouvrages portuaires (deux tronçons de quai de part et d'autre du ruisseau venant d'Etables) entraîne des demandes répétées de la population pour obtenir une digue de 300 pieds de long à l'entrée du port de Binic (à flanc de falaise). Il faut cependant attendre 1754 pour que les États de Bretagne répondent aux demandes des armateurs et débloquent les fonds (avec institution d'un octroi!) pour la construction du môle destiné à abriter les navires poursuivis par l'ennemi et accueillir les morutiers.
Le chantier durera vingt ans pour une réalisation de médiocre qualité, jetée en pierres sèches, avec remplissage de moellons. Ce môle doit être régulièrement restaurée jusqu'à l'an III quand démarre la construction des premiers quais, Jean Bart en 1791, terminé en 1809 et de Courcy, terminé en 1844, pour une longueur totale de 500 mètres. Le port de Binic est établi en 1863 par l'Etat avec une subvention du département des Côtes du Nord, équivalent au tiers de la dépense.

Il s'ensuit au cours de cette première moitié du 19e siècle de nouveaux projets : le quai de Pordic en 1835, estacade plusieurs fois prolongée entre 1839 et 1841, pour atteindre en 1900, le musoir de l'ancien môle et l'avant-port, et la jetée de Penthièvre en 1855. Le bassin à flot, commencé en 1896, renégocié en 1913 et en 1931 par les élus locaux, est réalisé en 1966!

La nouvelle physionomie du port va peu changer par la suite, bien que les navires de plaisance remplacent progressivement les bateaux de grande et de petite pêche, avec les équipements associés. Les travaux de réaménagement des portes du bassin à flot sont achevés en 1994 et le fonctionnement est identique au fonctionnement ancien, avec un temps d'ouverture limité en fonction de la marée.


Les premiers chantiers navals qui alimentaient la flottille de grande pêche et de cabotage avec les baraques des calfats et des menuisiers s'abritaient au pied de la falaise (actuel quai Jean Bart), des forges également, dés la 16e siècle, alors que les navires en réparation, venaient s'échouer, à grande marée, en amont, dans les marécages situés derrière la chaussée de la Banche. Tout au long du 19e siècle, les chantiers navals sont installés sur la Banche et utilisent la vieille cale de construction pour construire et lancer les navires. Louis Minier dirigeait le chantier naval de la Banche en cette fin du 19e siècle, relayé ensuite par Chevert et Ollivier. En 1848, un mur de soutènement est réalisé autour de la cale de construction. Pendant la 2e décennie du 20e siècle, la construction navale décline en même temps que la grande pêche et en raison de la guerre, pour redémarrer ensuite avec la commande d'une dizaine de navires pour l'Armement binicais et d'autres armements. En 1920, Le chantier de construction navale de Binic emploie 81 ouvriers et construit cette même année 3 bateaux, totalisant 678 tonneaux, alors que Paimpol dispose pour ses deux chantiers de seulement 15 ouvriers. Les navires de pêche, de plaisance et de cabotage viennent en carénage et en réparation dans le port-refuge de Binic. Le chantier Chevert se modernise en 1913 et il faut 3 mois pour construire un caboteur de 200 tonneaux ou une goélette islandaise de 250 tonneaux.

Les voiles sont réalisées dans les ateliers paimpolais (Dauphin). Le chantier emploie une quarantaine d'ouvriers pendant le premier quart du 20e siècle. La Mascotte, goélette islandaise de l'armement Le Suavé-Galerne, de 33 m de long, est lancée le 12 février 1910. Le Chevert et Ollivier, associés jusqu'à la guerre, se séparent ensuite. Ollivier reste seul directeur du chantier jusqu'en 1919. Le chantier naval binicais est alors repris par Renoux et Sarcey, qui disposent d'un autre chantier au Légué. Ils construisent des navires en tout genre, pêche et cabotage autant que plaisance, des goélettes de 150 à 200 t, des chalutiers de 30 à 40 t. Le chantier possède une scierie à vapeur, une fabrique de poulies, une forge, un atelier de galvanisation, un magasin de voilerie et gréements, ainsi qu'un atelier de réparations navales. Le vieux chantier est détruit en 1951. Les deux derniers charpentiers sont Lionnais et Jean-Louis Royer. Les deux derniers navires construits à Binic sont des trois-mâts-goélettes : en 1923, la Flora pour un armateur malouin Perrigault, et en 1924, le Lieutenant-Boyau, qui devait couler en Islande le 12 mars 1935.




Nouvel islandais à Binic


Nouveau trois-mâts sortant des chantiers de Binic.

Nous avons déjà parlé des "Islandais" de Binic et d'ailleurs dans ces colonnes. Il est intéressant de voir combien ce petit port du Finistère, sur la rivière Ic, a été important dans l'histoire de la pêche.
Au 17e siècle, Binic était le port le plus important de la baie de Saint-Brieuc, il armait une douzaine de navires pour Terre-Neuve en 1612. Une vingtaine de maisons était regroupée autour du port, alignées entre le plan d'eau et la côte de la Ville-Cadio. Celliers et chantiers navals s'implantent au pied de la falaise ou au bord du marécage qui sert d'hivernage et de port d'échouage. La rareté des ouvrages portuaires (deux tronçons de quai de part et d'autre du ruisseau venant d'Etables) entraîne des demandes répétées de la population pour obtenir une digue de 300 pieds de long à l'entrée du port de Binic (à flanc de falaise). Il faut cependant attendre 1754 pour que les États de Bretagne répondent aux demandes des armateurs et débloquent les fonds (avec institution d'un octroi!) pour la construction du môle destiné à abriter les navires poursuivis par l'ennemi et accueillir les morutiers.
Le chantier durera vingt ans pour une réalisation de médiocre qualité, jetée en pierres sèches, avec remplissage de moellons. Ce môle doit être régulièrement restaurée jusqu'à l'an III quand démarre la construction des premiers quais, Jean Bart en 1791, terminé en 1809 et de Courcy, terminé en 1844, pour une longueur totale de 500 mètres. Le port de Binic est établi en 1863 par l'Etat avec une subvention du département des Côtes du Nord, équivalent au tiers de la dépense.

Il s'ensuit au cours de cette première moitié du 19e siècle de nouveaux projets : le quai de Pordic en 1835, estacade plusieurs fois prolongée entre 1839 et 1841, pour atteindre en 1900, le musoir de l'ancien môle et l'avant-port, et la jetée de Penthièvre en 1855. Le bassin à flot, commencé en 1896, renégocié en 1913 et en 1931 par les élus locaux, est réalisé en 1966!

La nouvelle physionomie du port va peu changer par la suite, bien que les navires de plaisance remplacent progressivement les bateaux de grande et de petite pêche, avec les équipements associés. Les travaux de réaménagement des portes du bassin à flot sont achevés en 1994 et le fonctionnement est identique au fonctionnement ancien, avec un temps d'ouverture limité en fonction de la marée.


Les premiers chantiers navals qui alimentaient la flottille de grande pêche et de cabotage avec les baraques des calfats et des menuisiers s'abritaient au pied de la falaise (actuel quai Jean Bart), des forges également, dés la 16e siècle, alors que les navires en réparation, venaient s'échouer, à grande marée, en amont, dans les marécages situés derrière la chaussée de la Banche. Tout au long du 19e siècle, les chantiers navals sont installés sur la Banche et utilisent la vieille cale de construction pour construire et lancer les navires. Louis Minier dirigeait le chantier naval de la Banche en cette fin du 19e siècle, relayé ensuite par Chevert et Ollivier. En 1848, un mur de soutènement est réalisé autour de la cale de construction. Pendant la 2e décennie du 20e siècle, la construction navale décline en même temps que la grande pêche et en raison de la guerre, pour redémarrer ensuite avec la commande d'une dizaine de navires pour l'Armement binicais et d'autres armements. En 1920, Le chantier de construction navale de Binic emploie 81 ouvriers et construit cette même année 3 bateaux, totalisant 678 tonneaux, alors que Paimpol dispose pour ses deux chantiers de seulement 15 ouvriers. Les navires de pêche, de plaisance et de cabotage viennent en carénage et en réparation dans le port-refuge de Binic. Le chantier Chevert se modernise en 1913 et il faut 3 mois pour construire un caboteur de 200 tonneaux ou une goélette islandaise de 250 tonneaux.

Les voiles sont réalisées dans les ateliers paimpolais (Dauphin). Le chantier emploie une quarantaine d'ouvriers pendant le premier quart du 20e siècle. La Mascotte, goélette islandaise de l'armement Le Suavé-Galerne, de 33 m de long, est lancée le 12 février 1910. Le Chevert et Ollivier, associés jusqu'à la guerre, se séparent ensuite. Ollivier reste seul directeur du chantier jusqu'en 1919. Le chantier naval binicais est alors repris par Renoux et Sarcey, qui disposent d'un autre chantier au Légué. Ils construisent des navires en tout genre, pêche et cabotage autant que plaisance, des goélettes de 150 à 200 t, des chalutiers de 30 à 40 t. Le chantier possède une scierie à vapeur, une fabrique de poulies, une forge, un atelier de galvanisation, un magasin de voilerie et gréements, ainsi qu'un atelier de réparations navales. Le vieux chantier est détruit en 1951. Les deux derniers charpentiers sont Lionnais et Jean-Louis Royer. Les deux derniers navires construits à Binic sont des trois-mâts-goélettes : en 1923, la Flora pour un armateur malouin Perrigault, et en 1924, le Lieutenant-Boyau, qui devait couler en Islande le 12 mars 1935.