Deux corvettes l'Astrolabe et la Zélée appareillent de Toulon à l'automne 1837. Battant pavillon français, elles se fraient un chemin parmi les icebergs de l'océan Antarctique jusqu'à une montagne, au plus près du Pôle sud jamais atteint. Le 19 janvier 1840, le commandant de l'expédition, Jules Sébastien César Dumont d'Urville, prend possession de cette terre glacée au nom du roi Louis-Philippe. Il la baptise du prénom de sa propre femme, Adélie et pousse la délicatesse jusqu'à donner aussi son prénom aux manchots du cru (source Herodote.net).
Ce marin passionné de science et de progrès est représentatif de son époque. En 1819, il participe à une expédition scientifique en mer Egée. C'est lui qui achète la Vénus de l'île de Milo découverte par Olivier Voutier.
Dumont d'Urville effectue ensuite deux voyages scientifiques autour du monde avant de prendre en 1826 le commandement de l'Astrolabe. Il a mission de chercher ce qui reste des navires de Lapérouse, disparu en Polynésie à la veille de la Révolution (voir ce blog). Dumont d'Urville retrouve les traces de l'explorateur. Au terme d'un périple de trois ans dans le Pacifique, il ramène aussi en France une grande masse d'informations scientifiques.
Cet aventurier de la science périra avec sa femme et son fils dans le premier accident de l'histoire du chemin de fer entre Paris et Versailles peu après son retour d'expédition.
Renommée Astrolabe en souvenir de celui de La Pérouse (partis le 1er août 1785 pour un voyage autour du monde, l'Astrolabe et la Boussole de La Pérouse ne devaient jamais revenir), l'ex-Coquille quitait Toulon le 25 avril 1826, sous le commandement de Dumont d'Urville. Le 24 février 1829, l'Astrolabe était de retour à Marseille après un second voyage autour du monde. Plus tard cette année-là elle se rendit en Egypte et revint à Toulon avec Jean François Champollion à bord, quitant Alexandrie le 6 Décembre 1829.