samedi 14 avril 2012

Le Californian a-t-il abandonné le Titanic?



Titanic quittant Southampton par E. D. Walker. Ce grand peintre de marine a produit plusieurs toiles de ce géant des mers, l'un des paquebots les plus peints. Cette reproduction en affiche format 70cmx50cm (editions Marcel-Didier Vrac) est disponible en petite quantité auprès de nos amis de l'agence Adhémar (23 euros franco de port). 
Le désastre du Titanic dans la nuit du 14 au 15 avril 1912, il y a cent ans exactement, a déjà servi de thème à beaucoup de livres et de film. Ici même, il nous est arrivé d'en parler (voir ce blog) mais toujours par l'aspect anecdotique pour éviter d'être redondant avec tous les articles déjà écrits. Pour ce centenaire de la catastrophe, nous nous en tiendrons à cette position en n'évoquant que le Californian, certes un sujet déjà amplement débattu mais qui a le mérite de ne pas parler directement à la mémoire de beaucoup.


Californian, cargo-mixte transatlantique lancé le 26 novembre 1901, torpillé le 9 novembre 1915. Longueur 136 m Maître-bau 16 m Capacité 47 passagers Tonnage 6223 tjb - Machine à vapeur à triple expansion Vitesse 12 nœuds - Équipage 55 hommes -19 cabines pour 47 passagers - Embarcations de sauvetage pour 218 personnes - Chantier naval Caledon Shipbuilding and Engineering Company, Dundee, Écosse. Racheté à la Leyland Line par l'International Mercantile Marine Company de John Pierpont Morgan qui ajoute des cabines.


Le 14 avril 1912, vers 9h, Titanic a déjà parcouru 1 451 milles (2 687 kilomètres). Durant cette journée, Jack Phillips*, le radio-télégraphiste du bord, reçoit une dizaine de messages venant de plusieurs navires, parmi lesquels le Baltic et le Californian, lui signalant des avis de glace. À 22 h 55, le Californian, alors pris dans la glace à 20 milles au nord du Titanic, envoie un message à tous les navires alentour. Jack Phillips l'interrompt en lui demandant brutalement de se taire (sans doute pour transmettre des messages de passagers, ce pour quoi l'avait salarié Marconi) d'un «Dégage! Tais-toi! Tu brouilles mon trafic radio! Je suis en liaison avec la station du Cape Race!», ce qui pousse son correspondant à couper sa radio pour se coucher.
* Considéré comme un héros pour avoir lancé des appels de détresse CQD (come quickly distress) et le tout nouveau SOS (save our souls) jusqu'à la fin et d'y avoir laissé sa vie à 25 ans.
Mais revenons en arrière…Avril 1912 : le naufrage du Titanic Le Californian quitte Liverpool le 5 avril 1912 pour Boston sous le commandement de Stanley Lord. Il ne transporte aucun passager. Le 14 avril, dans la journée, il avertit une première fois le Titanic, qu'il précède, de la présence de glaces. Dans la soirée, Lord, fait stopper les machines et immobiliser le cargo, piégé par les glaces à 22h20. À 22h55, l'opérateur radio Cyril Evans avertit une nouvelle fois le Titanic du danger. Mais Jack Phillips, l'opérateur du Titanic, lui demande alors violemment de se taire car il est en communication avec Cape Race, devant rattraper le retard pris dans l'envoi de messages personnels des passagers suite à une panne des appareils, la veille. Finalement, à 23h30, Cyril Evans, qui est le seul opérateur radio à bord du Californian, éteint la radio pour aller se coucher, ce que fait également le commandant Lord à minuit. À 23h40, le Titanic heurte un iceberg.
À bord du paquebot qui commence à couler, les officiers et de nombreux passagers aperçoivent les lumières d'un navire dont ils attendent en vain le secours. De plus, l'opérateur Jack Phillips ne reçoit aucune réponse à ses appels. Le capitaine Edward Smith ordonne alors à Boxhall de lancer des fusées de détresse et de communiquer avec le navire grâce à des lampes morse. Les fusées sont aperçues par Herbert Stone, premier lieutenant du Californian. Mais les lumières du Titanic ayant disparu, il pense que le navire a poursuivi sa route.
À 3h20, Stone aperçoit à nouveau ce qu'il pense être des signaux de détresse. Il s'agit en réalité de tirs de fusées provenant du Carpathia venu secourir les naufragés. À 4h30, le commandant Lord se lève, et fait réveiller Evans. Ce dernier allume sa radio et est averti du naufrage. À 6h00, Lord fait remettre les machines en marche pour se diriger vers le lieu du drame. Après avoir contourné les glaces, avec de grandes difficultés, il finit par atteindre le Carpathia à 7h45.



Californian sur place le matin du drame, photo prise du pont du Carpathia, déjà là depuis quatre heures pour récupérer les naufragés, par Mabel Fenwick (cité dans Titanic, destination désastre, voir ci-dessous). 
Stanley Lord, accusé d'avoir manqué à son devoir en ne secourant pas le Titanic, est licencié par la Leyland Line après les commissions d'enquête. Quant au Californian, il poursuit sa carrière, puis est torpillé durant la Première Guerre mondiale, le 9 novembre 1915, par un sous-marin allemand au sud-ouest de Ténare en Grèce. Le naufrage fait une victime.
Cent ans après, deux camps se disputent encore au sujet de la responsabilité de Lord, condamné peut-être trop vite pour non-assistance. Il semble pourtant que Californian ne serait jamais parvenu à temps sur les lieux du drame pour sauver d'autres naufragés.

Deux livres des éditions MDV figurent dans les "incontournables" de la bibliothèque de ceux que passionne Titanic

L’album Titanic du révérend père Browne de E. E. O’Donnell
Un livre essentiel et unique sur la tragique traversée inaugurale du Titanic, par l’un des plus grands photographes du XXe siècle. Pour un grand nombre d’historiens de cette catastrophe, l’importance du père Browne est due au fait qu’il a débarqué à Cork, en Irlande, avec la plus grande collection existante de photographies prises à bord du navire. Certains des clichés du paquebot et de ses passagers sont parus en première page des journaux du monde entier relatant le naufrage en 1912 et la disparition de plus de 1 500 âmes.
Cet ouvrage retrace l’histoire de sa traversée à bord du Titanic et est largement illustré par les photographies de son album personnel, pour la plupart inédites. Réunies par le père Browne lui-même, elles constituent un trésor d’archives inestimable.
124 pages, 26 x 29 cm, 100 photos bichro, relié, couverture carton avec jaquette quadri
ISBN 978-2-35261-001-4 PVP 26 euros (commander ici)



Titanic, destination désastre de John Eaton et Charles Haas
La tragédie du Titanic reste toujours aussi présente et vivante 100 ans après. John Eaton et Charles Haas – les seuls historiens qui aient plongé à plus de 4 000 mètres sur l’épave – donnent l’histoire complète de la si brève vie de ce navire. À l’aide des photographies d’époque, des journaux de bord, des témoignages et de toutes les données techniques, ils racontent la véritable histoire de ce naufrage, le plus célèbre de tous les temps. Cette édition est augmentée des toutes dernières recherches et comprend les batailles internationales pour la propriété des objets récupérés, la découverte controversée de l’épave et les récentes évidences sur le mystère du Californian. Incontestablement, c’est là le livre définitif sur le sujet. 184 pages, 21 x 16 cm, broché, 160 photographies noir et blanc, plus un cahier quadri
ISBN 978-2-35261-044-1 22 euros (commander ici)

Le Californian a-t-il abandonné le Titanic?




Titanic quittant Southampton par E. D. Walker. Ce grand peintre de marine a produit plusieurs toiles de ce géant des mers, l'un des paquebots les plus peints. Cette reproduction en affiche format 70cmx50cm (editions Marcel-Didier Vrac) est disponible en petite quantité auprès de nos amis de l'agence Adhémar (23 euros franco de port). 
Le désastre du Titanic dans la nuit du 14 au 15 avril 1912, il y a cent ans exactement, a déjà servi de thème à beaucoup de livres et de film. Ici même, il nous est arrivé d'en parler (voir ce blog) mais toujours par l'aspect anecdotique pour éviter d'être redondant avec tous les articles déjà écrits. Pour ce centenaire de la catastrophe, nous nous en tiendrons à cette position en n'évoquant que le Californian, certes un sujet déjà amplement débattu mais qui a le mérite de ne pas parler directement à la mémoire de beaucoup.


Californian, cargo-mixte transatlantique lancé le 26 novembre 1901, torpillé le 9 novembre 1915. Longueur 136 m Maître-bau 16 m Capacité 47 passagers Tonnage 6223 tjb - Machine à vapeur à triple expansion Vitesse 12 nœuds - Équipage 55 hommes -19 cabines pour 47 passagers - Embarcations de sauvetage pour 218 personnes - Chantier naval Caledon Shipbuilding and Engineering Company, Dundee, Écosse. Racheté à la Leyland Line par l'International Mercantile Marine Company de John Pierpont Morgan qui ajoute des cabines.

Le 14 avril 1912, vers 9h, Titanic a déjà parcouru 1 451 milles (2 687 kilomètres). Durant cette journée, Jack Phillips*, le radio-télégraphiste du bord, reçoit une dizaine de messages venant de plusieurs navires, parmi lesquels le Baltic et le Californian, lui signalant des avis de glace. À 22 h 55, le Californian, alors pris dans la glace à 20 milles au nord du Titanic, envoie un message à tous les navires alentour. Jack Phillips l'interrompt en lui demandant brutalement de se taire (sans doute pour transmettre des messages de passagers, ce pour quoi l'avait salarié Marconi) d'un «Dégage! Tais-toi! Tu brouilles mon trafic radio! Je suis en liaison avec la station du Cape Race!», ce qui pousse son correspondant à couper sa radio pour se coucher.
* Considéré comme un héros pour avoir lancé des appels de détresse CQD (come quickly distress) et le tout nouveau SOS (save our souls) jusqu'à la fin et d'y avoir laissé sa vie à 25 ans.
Mais revenons en arrière…Avril 1912 : le naufrage du Titanic Le Californian quitte Liverpool le 5 avril 1912 pour Boston sous le commandement de Stanley Lord. Il ne transporte aucun passager. Le 14 avril, dans la journée, il avertit une première fois le Titanic, qu'il précède, de la présence de glaces. Dans la soirée, Lord, fait stopper les machines et immobiliser le cargo, piégé par les glaces à 22h20. À 22h55, l'opérateur radio Cyril Evans avertit une nouvelle fois le Titanic du danger. Mais Jack Phillips, l'opérateur du Titanic, lui demande alors violemment de se taire car il est en communication avec Cape Race, devant rattraper le retard pris dans l'envoi de messages personnels des passagers suite à une panne des appareils, la veille. Finalement, à 23h30, Cyril Evans, qui est le seul opérateur radio à bord du Californian, éteint la radio pour aller se coucher, ce que fait également le commandant Lord à minuit. À 23h40, le Titanic heurte un iceberg.
À bord du paquebot qui commence à couler, les officiers et de nombreux passagers aperçoivent les lumières d'un navire dont ils attendent en vain le secours. De plus, l'opérateur Jack Phillips ne reçoit aucune réponse à ses appels. Le capitaine Edward Smith ordonne alors à Boxhall de lancer des fusées de détresse et de communiquer avec le navire grâce à des lampes morse. Les fusées sont aperçues par Herbert Stone, premier lieutenant du Californian. Mais les lumières du Titanic ayant disparu, il pense que le navire a poursuivi sa route.
À 3h20, Stone aperçoit à nouveau ce qu'il pense être des signaux de détresse. Il s'agit en réalité de tirs de fusées provenant du Carpathia venu secourir les naufragés. À 4h30, le commandant Lord se lève, et fait réveiller Evans. Ce dernier allume sa radio et est averti du naufrage. À 6h00, Lord fait remettre les machines en marche pour se diriger vers le lieu du drame. Après avoir contourné les glaces, avec de grandes difficultés, il finit par atteindre le Carpathia à 7h45.



Californian sur place le matin du drame, photo prise du pont du Carpathia, déjà là depuis quatre heures pour récupérer les naufragés, par Mabel Fenwick (cité dans Titanic, destination désastre, voir ci-dessous). 
Stanley Lord, accusé d'avoir manqué à son devoir en ne secourant pas le Titanic, est licencié par la Leyland Line après les commissions d'enquête. Quant au Californian, il poursuit sa carrière, puis est torpillé durant la Première Guerre mondiale, le 9 novembre 1915, par un sous-marin allemand au sud-ouest de Ténare en Grèce. Le naufrage fait une victime.
Cent ans après, deux camps se disputent encore au sujet de la responsabilité de Lord, condamné peut-être trop vite pour non-assistance. Il semble pourtant que Californian ne serait jamais parvenu à temps sur les lieux du drame pour sauver d'autres naufragés.



Deux livres des éditions MDV figurent dans les "incontournables" de la bibliothèque de ceux que passionne Titanic

L’album Titanic du révérend père Browne de E. E. O’Donnell
Un livre essentiel et unique sur la tragique traversée inaugurale du Titanic, par l’un des plus grands photographes du XXe siècle. Pour un grand nombre d’historiens de cette catastrophe, l’importance du père Browne est due au fait qu’il a débarqué à Cork, en Irlande, avec la plus grande collection existante de photographies prises à bord du navire. Certains des clichés du paquebot et de ses passagers sont parus en première page des journaux du monde entier relatant le naufrage en 1912 et la disparition de plus de 1 500 âmes.
Cet ouvrage retrace l’histoire de sa traversée à bord du Titanic et est largement illustré par les photographies de son album personnel, pour la plupart inédites. Réunies par le père Browne lui-même, elles constituent un trésor d’archives inestimable.
124 pages, 26 x 29 cm, 100 photos bichro, relié, couverture carton avec jaquette quadri
ISBN 978-2-35261-001-4 PVP 26 euros (commander ici)



Titanic, destination désastre de John Eaton et Charles Haas
La tragédie du Titanic reste toujours aussi présente et vivante 100 ans après. John Eaton et Charles Haas – les seuls historiens qui aient plongé à plus de 4 000 mètres sur l’épave – donnent l’histoire complète de la si brève vie de ce navire. À l’aide des photographies d’époque, des journaux de bord, des témoignages et de toutes les données techniques, ils racontent la véritable histoire de ce naufrage, le plus célèbre de tous les temps. Cette édition est augmentée des toutes dernières recherches et comprend les batailles internationales pour la propriété des objets récupérés, la découverte controversée de l’épave et les récentes évidences sur le mystère du Californian. Incontestablement, c’est là le livre définitif sur le sujet. 184 pages, 21 x 16 cm, broché, 160 photographies noir et blanc, plus un cahier quadri
ISBN 978-2-35261-044-1 22 euros (commander ici)