vendredi 11 janvier 2013

Enez Eussa, transbordeurs de l'île d'Ouessant

Commune la plus occidentale de France, l’île d’Ouessant a toujours eu mauvaise réputation, “qui voit Ouessant voit son sang ». Cela n’empêche pas les continentaux de s’y presser à la belle saison pour y profiter de son air sain. Cette affluence explique l’ancienne présence d’un transbordeur quasi-quotidien entre l’île et la côte de Bretagne. La première ligne régulière date de 1880 avec La Louise de la Compagnie des vapeurs brestois. L’île d’Ouessant fut ravitaillée et reliée au continent par trois navires portant son nom en breton, Enez Eussa.
Le premier est lancé à Glasgow en 1906 comme Yoskil. Il devient ensuite Coccinelle puis CelutaEn 1925, il prend le nom de Enez Eussa pour la Compagnie des chemins de fer départementaux. Il ne sera réformé qu’en 1961.
L’Enez Eussa, deuxième du nom, est construit aux chantiers de La Perrière à Lorient en 1961, pour le Service maritime départemental. Pendant 35 ans, il assurera le transport de passagers, d’animaux et de marchandises entre Brest, Le Conquet, Molène et Lampaul ou Le Stiff (les deux baies accessibles de l'île d'Ouessant). Son projet de seconde carrière à Madagascar n'ayant pas abouti, il est volontairement coulé le 6 septembre 1997 au large du Guilvinec et devient un site de plongée.
Enez Eussa III, a repris le flambeau en 1991. Construit à Paimboeuf, en accord avec les contraintes de son temps, il donne 17 nœuds soit six de plus que son prédécesseur. Il est actuellement en activité sous les couleurs de la Penn Ar Bed (coque bleue).
Enez Eussa, premier du nom.
Construit en 1905 en Écosse, Yoskil, vapeur de 39 mètres (largeur 6,30m), appartenait à Ferdinand Ier de Bulgarie. En 1918, il est rattaché à la 5e escadrille de patrouille du port de Brest sous le nom de Coccinelle pour le transport de militaires. En 1921, il est vendu à un armateur de Granville et rebaptisé Celuta et assure le service de passagers entre Granville et les îles anglo-normandes.
En 1924, le département du Finistère achète Celuta pour les liaisons entre Brest et l'île d'Ouessant. Le 4 juillet, il prend le nom d’Enez Eussa (Ouessant en breton). Pendant près de cinq ans, le vapeur, armé par la Société des chemins de fer départementaux, transporte 250 passagers en hiver, 350 à la belle saison. Le 4 janvier 1930, l’Enez Eussa, à quai à Brest, est abordé par le cargo belge Stanleyville. Il est réparé tant bien que mal mais Veritas impose trois ans plus tard une refonte totale confiée aux chantiers nantais Dubigeon.
L’Enez Eussa est réquisitionné pour le service de la Marine nationale le 27 août 1939 mais l'armée allemande le récupère afin d'assurer le transport des troupes entre Ouessant et le continent et l’équipent de deux mitrailleuses. Le 12 août 1944, il est coulé à l'embouchure de l'Elorn. Renfloué en 1945, le vieux vapeur est envoyé aux Chantiers Dubigeon. Dix-huit mois plus tard, il reprend ses liaisons avec Ouessant. Sa machine à vapeur est remplacée par deux moteurs Baudoin de 300 CV en mai 1949 lui permettant 11 nœuds au lieu de 9.
En 1956, l’Enez Eussa est une nouvelle fois remis en condition pour assurer son service en mer d'Iroise.
Enez Eussa II. Coll agence Adhémar
En 1960, le département lance la construction de l’Enez Eussa II (42m, 350 places, 17 nœuds), achevée en septembre 1960. Alors que l’Enez Eussa boucle sa dernière rotation, le nouveau navire effectue son voyage inaugural le 16 février 1961. L’Enez Eussa II assure alors la liaison entre Brest, Le Conquet, Molène et Ouessant quasi-quotidiennement. Il est aidé en saison par d'autres navires comme Bugel Eussa, une vedette rapide entrée en service en 1969 et désarmée en 1986, ou le Fromveur, entré en flotte en 1977.


Fin des années 1980, le département projette un nouveau navire de haute mer pour remplacer l’Enez Eussa II et reprendre une grande partie du fret de la Fée de l'Aulne, un ancien navire de pêche en bois. La construction commence en 1990 et quelques mois plus tard, l’Enez Eussa III entre en flotte. Plus imposant, le navire de 45 mètres affiche une jauge de 449 UMS. Il a une capacité de 314 passagers et 30 tonnes de fret.
L’Enez Eussa II est désarmé en 1992, le Service maritime départemental devient la compagnie maritime Penn ar Bed.
À l'occasion de la mise en service de l’André Colin en 1995, l’Enez Eussa III subit une profonde refonte.
En 2000, la Fée de l'Aulne est désarmé et remplacé par un caboteur, le Molenez. Une entrée en flotte qui va permettre de soulager l’Enez Eussa III.
Actuellement, face à une concurrence sévère, la compagnie maritime Penn ar Bed aligne une flotte composée de Fromveur 2 (transbordeur mixte), Enez Sun III (navire mixte), Enez Eussa III (navire mixte), André Colin (vedette rapide), Molenez (caboteur) Docteur Tricard (navette à passagers).

Enez Eussa, transbordeurs de l'île d'Ouessant

Commune la plus occidentale de France, l’île d’Ouessant a toujours eu mauvaise réputation, “qui voit Ouessant voit son sang ». Cela n’empêche pas les continentaux de s’y presser à la belle saison pour y profiter de son air sain. Cette affluence explique l’ancienne présence d’un transbordeur quasi-quotidien entre l’île et la côte de Bretagne. La première ligne régulière date de 1880 avec La Louise de la Compagnie des vapeurs brestois. L’île d’Ouessant fut ravitaillée et reliée au continent par trois navires portant son nom en breton, Enez Eussa.
Le premier est lancé à Glasgow en 1906 comme Yoskil. Il devient ensuite Coccinelle puis CelutaEn 1925, il prend le nom de Enez Eussa pour la Compagnie des chemins de fer départementaux. Il ne sera réformé qu’en 1961.
L’Enez Eussa, deuxième du nom, est construit aux chantiers de La Perrière à Lorient en 1961, pour le Service maritime départemental. Pendant 35 ans, il assurera le transport de passagers, d’animaux et de marchandises entre Brest, Le Conquet, Molène et Lampaul ou Le Stiff (les deux baies accessibles de l'île d'Ouessant). Son projet de seconde carrière à Madagascar n'ayant pas abouti, il est volontairement coulé le 6 septembre 1997 au large du Guilvinec et devient un site de plongée.
Enez Eussa III, a repris le flambeau en 1991. Construit à Paimboeuf, en accord avec les contraintes de son temps, il donne 17 nœuds soit six de plus que son prédécesseur. Il est actuellement en activité sous les couleurs de la Penn Ar Bed (coque bleue).
Enez Eussa, premier du nom.
Construit en 1905 en Écosse, Yoskil, vapeur de 39 mètres (largeur 6,30m), appartenait à Ferdinand Ier de Bulgarie. En 1918, il est rattaché à la 5e escadrille de patrouille du port de Brest sous le nom de Coccinelle pour le transport de militaires. En 1921, il est vendu à un armateur de Granville et rebaptisé Celuta et assure le service de passagers entre Granville et les îles anglo-normandes.
En 1924, le département du Finistère achète Celuta pour les liaisons entre Brest et l'île d'Ouessant. Le 4 juillet, il prend le nom d’Enez Eussa (Ouessant en breton). Pendant près de cinq ans, le vapeur, armé par la Société des chemins de fer départementaux, transporte 250 passagers en hiver, 350 à la belle saison. Le 4 janvier 1930, l’Enez Eussa, à quai à Brest, est abordé par le cargo belge Stanleyville. Il est réparé tant bien que mal mais Veritas impose trois ans plus tard une refonte totale confiée aux chantiers nantais Dubigeon.
L’Enez Eussa est réquisitionné pour le service de la Marine nationale le 27 août 1939 mais l'armée allemande le récupère afin d'assurer le transport des troupes entre Ouessant et le continent et l’équipent de deux mitrailleuses. Le 12 août 1944, il est coulé à l'embouchure de l'Elorn. Renfloué en 1945, le vieux vapeur est envoyé aux Chantiers Dubigeon. Dix-huit mois plus tard, il reprend ses liaisons avec Ouessant. Sa machine à vapeur est remplacée par deux moteurs Baudoin de 300 CV en mai 1949 lui permettant 11 nœuds au lieu de 9.
En 1956, l’Enez Eussa est une nouvelle fois remis en condition pour assurer son service en mer d'Iroise.
Enez Eussa II. Coll agence Adhémar
En 1960, le département lance la construction de l’Enez Eussa II (42m, 350 places, 17 nœuds), achevée en septembre 1960. Alors que l’Enez Eussa boucle sa dernière rotation, le nouveau navire effectue son voyage inaugural le 16 février 1961. L’Enez Eussa II assure alors la liaison entre Brest, Le Conquet, Molène et Ouessant quasi-quotidiennement. Il est aidé en saison par d'autres navires comme Bugel Eussa, une vedette rapide entrée en service en 1969 et désarmée en 1986, ou le Fromveur, entré en flotte en 1977.


Fin des années 1980, le département projette un nouveau navire de haute mer pour remplacer l’Enez Eussa II et reprendre une grande partie du fret de la Fée de l'Aulne, un ancien navire de pêche en bois. La construction commence en 1990 et quelques mois plus tard, l’Enez Eussa III entre en flotte. Plus imposant, le navire de 45 mètres affiche une jauge de 449 UMS. Il a une capacité de 314 passagers et 30 tonnes de fret.
L’Enez Eussa II est désarmé en 1992, le Service maritime départemental devient la compagnie maritime Penn ar Bed.
À l'occasion de la mise en service de l’André Colin en 1995, l’Enez Eussa III subit une profonde refonte.
En 2000, la Fée de l'Aulne est désarmé et remplacé par un caboteur, le Molenez. Une entrée en flotte qui va permettre de soulager l’Enez Eussa III.
Actuellement, face à une concurrence sévère, la compagnie maritime Penn ar Bed aligne une flotte composée de Fromveur 2 (transbordeur mixte), Enez Sun III (navire mixte), Enez Eussa III (navire mixte), André Colin (vedette rapide), Molenez (caboteur) Docteur Tricard (navette à passagers).