Février 1859: bombardement de Saigon par la flotte française. Tableau de Morel-Fatio, Musée national de la Marine. |
La Cochinchine faisait partie de l'empire d'Annam. Un massacre des missionnaires français, ordonné en 1858 par l'empereur Tu-Duc, servit de prétexte pour intervenir. En février 1859, une flotte française commandée par l'amiral Charles Rigault de Genouilly (1807-1873) débarquait au Cap Saint-Jacques, remontait la rivière de Saïgon, et donnait l'assaut de la ville de Saïgon qui tomba (17 février 1859).
Rappelé en Chine en avril 1859 avec le gros de ses forces, Genouilly laissa une petite garnison sous le commandement du capitaine de Frégate Bernard Jauréguiberry.
La force de Jauréguiberry étais composée d'une compagnies d'infanterie de marine française, une compagnies d'infanteries légère philippine sous commandement espagnol et 400 marins de l'artillerie. De Genouilly laissa aussi la corvette Primauguet, les canonnières Avalanche et Dragonne et le navire de transport Durance. La garnison fut relevée par le vice-amiral Théogène François Page en décembre 1859. Celui-ci fut chargé de propositions de paix que l'empereur Tu-Duc refusa.
Laplace, comme Primauguet, de la classe Phlégéton, mais un peu plus petit et plus rapide que ceux-ci. |
Déplacement 1658 t. Dimensions : 61,60m x 11,40m x 5,13m - Vitesse 9,8 nœuds - Effectif 199 hommes - Propulsion: une hélice - machine Maeline de 400chn, 960che - charbon : 280t
voilure : 1 400 m² - Armement 1854: 4 de 30 ; 2 obusiers de 22cm de 8 en 1864
1865: 14x18cm rayés, 2 obusiers de 4 de montagne, 4 espingoles.
Canonnière Flamme de la même classe que Avalanche et Dragonne. |
Dimensions: 45.40m x 7,76m x 2,37m - Déplacement : 484 t, 495 tpc - Propulsion : une hélice - une machine Schneider de 110 ch - charbon 41t - voilure : 533 m² - Armement : 1855, 4 canons de 50 mais changements après la guerre de Crimée - Equipage 79 hommes
Yonne, de la classe Isère, tout comme Durance. |
Dimensions 73,32m x 12,90m x 7,47m - Déplacement 950 à 1200 tx - 2685 à 2950 t - Vitesse 7,5 à 9 nœuds (vapeur) - 11 nœuds (voile et vapeur) - Effectif 153 hommes - Propulsion: une hélice avec puits - machine à vapeur type Mazeline ou Indret (Marne) 150 ou 163 chn, 363 che - charbon: 160 à 175 t - voilure: 1930 m²
distance franchissable : 2000 nœuds à 9 nœuds
armement: 4x12 NR3 ou canons obusiers. L'armement donné est celui d'origine. Il semble qu'il ait fortement varié au cours des années. Ainsi pour la Durance, on trouve successivement 6 obusiers de 30 au neuvage, puis 8 obusiers en 1856, puis 4 en 1866, et enfin 4 de 14 cm en 1869.
Source: le site de notre ami Alain Clouet sur La flotte de Napoléon III (cliquez ici)
En février 1861, l'amiral Charner arrive à Saïgon à bord de la frégate Impératrice Eugénie et organise l'attaque des lignes de défense annamites, au sud de Saïgon.
La fin des opérations de Chine décide Napoléon III à concentrer ses efforts sur la prises de Ki Hoa (22 février) et My Tho (13 avril), prise de Bien Hoa (17 décembre), prise de Vinh Long (22 mars 1862).
Tout cela amène finalement l'empereur Tu-Duc à conclure un traité de paix (5 juin 1862). La France reçoit les provinces de Saïgon, Bien Hoa, My Tho ainsi que l'île de Poulo Condore. Ce traité garantit aussi le libre exercice du culte catholique et l'ouverture au commerce des ports de Haïphong, Hanoï (sur le fleuve Rouge) et Qui Nhon sur les côtes d'Annam.
La Cochinchine sera définitivement unifiée en 1867 par l'annexion des trois provinces de l'Ouest de Vinh Long, Chau Doc et Ha Tien par le vice-amiral de La Grandière, gouverneur de la colonie.