Exposition à Boulogne de la photographe Francesca Piqueras dont les travaux sur les navires échoués ou en cours de démantèlement ne peuvent laisser indifférents les amateurs de l'histoire des navires.
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mardi 19 mars 2013
Petite histoire de la navigation d'avant la vapeur, nomenclature des vaisseaux de guerre à la fin du XVIIe siècle
Suite de l'article du 15 mars 2013
J'ai eu entre les mains un exemplaire du Magasin pittoresque, un magazine français paru de janvier 1833 à 1938. Dans ce fourre-tout "pittoresque", j'ai trouvé un article intitulé Quelques détails historiques sur la forme des navires qui me semble-t-il pourrait intéresser nos lecteurs, pas tant sur le fond, peut-être, que sur la forme très datée (mi-XIXe siècle ?).
«Il nous semble bon de faire connaître le classement adopté pour les vaisseaux de guerre, selon la force de leur armement, par les principales puissances maritimes, à la fin du dix-septième siècle. Dès cette époque, on parle de vaisseaux de 1er à 6e rang. Du 1er au 4e inclusivement sont compris les vaisseaux de 120 à 50 canons, c'est-à-dire ceux qui, possédant trois ou deux batteries, peuvent combattre en ligne ; d'où la dénomination de vaisseaux de ligne ; au 5e rang appartiennent les vaisseaux à une seule batterie couverte, c'est-à-dire, les frégates, et au 6e tous les autres autres bâtiments inférieurs, brûlots, galiotes à bombes, etc.
Les vaisseaux de 1er rang, destinés principalement à porter les amiraux et chefs d'escadre, montaient de 90 à 120 canons en trois batteries, avec gaillards et dunettes ; ceux du 2e rang, qui pouvaient recevoir la même destination, de 80 à 90 canons en deux batteries, avec gaillards et dunettes aussi ; ceux de 3e rang qui formaient la véritable force des armées navales, 70 canons en moyenne, en deux batteries, avec gaillards seulement : quant à ceux du 4e rang, les plus faibles de ceux qu'on avait l'habitude de mettre en ligne, ils ne portaient que 50 à 60 pièces, en deux batteries aussi mais sans gaillards, ni dunette.
C'est à ce moment que les canons quittèrent leurs appellations pittoresques, qui avaient jusque-là servi à distinguer leurs différents calibres, pour prendre nom d'après le poids de leurs boulets. le nom pierrier fut conservé pour désigner les petites pièces destinées aux dunettes, aux hunes et aux embarcations.
Navires de la Méditerranée |
Navires de l'Océan |
Quant aux galères, le dix-septième siècle fut peut-être leur plus brillante époque. Celles de France avaient un général pour les commander. Il y en avait deux espèces, les ordinaires ou subtiles, dont nous avons dit un mot, et les extraordinaires ou grosses galères. Les ordinaires en possédaient que vingt-six rames et vingt-six bancs par chaque côté, les extraordinaires en comptaient souvent jusqu'à trente-deux. Du reste, nulle différence entre elles pour la construction : leur dissemblance ne résultait que de leur grandeur relative. Toutes étaient extrêmement basses de bord, longues et effilées. Elles ne portaient que deux mâts, l'un, le grand, appelé arbre de meistre, l'autre appelé arbre de trinquet. Ces deux mâts étaient voilés à la la latine. L'artillerie de ces bâtiments consistait en cinq canons placés à l'avant et deux pierriers attachés sur les flancs même des galères pour qu'ils n'éprouvassent pas de recul.
Elles avaient généralement au moins cinq rameurs par rame. Celui d'entre eux qui tenait la queue de la rame s'appelait vogue-avant. C'est lui qui déterminait le mouvement. Entre les bancs des rameurs et les bords du bâtiment, il y avait un espace nommé le couroir, où se tenaient les soldats. Soldats pour combattre, matelots pour manœuvrer et chiourme composée de forçats et d'esclaves turcs, pour ramer, tel était l'équipage des galères. Plus hautes de bord que celles-ci, les galères conservèrent au dix-septième siècle les trois mâts que nous leur avons vu porter aux siècles précédents. les barques longues, comme en témoigne le dessin que nous en donnons ci-dessus, n'étaient que de très petites galères ayant trois mâts comme les galéasses.»
A suivre…
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