mardi 23 avril 2013

Quoi de plus beau qu'une bisquine sous voile… en régate (suite)

Nous avons déjà parlé ici de la bisquine, ce bateau de pêche extraordinaire aux caractéristiques proches de celles d'un bateau de course (un peu plus de 18 mètres de coque, 340 mètres carrés de toile... Mais oui, ce sont les mêmes chiffres qu'un 60 pieds Open actuel !)
Nous avons retrouvé quelques cartes postales qui démontrent que nous avions raison d'écrire, citant le poète, «Quoi de plus beau qu'une bisquine sous voile!». (cliquez ici)


Bisquine en régate.
A bisquine (coasting lugger) during a regatta. Bisquine auf Regatta.
Coll agence Adhémar
Si les premières régates officielles datent de 1845, il faut attendre 1895 pour qu'elles entrent dans leur âge d'or - qui durera jusqu'en 1914. C'est pendant cette période que sont construites les plus belles bisquines : Le Vengeur (G 15), La Rose-Marie (G 16), La Mouette (CAN 37) ou La Perle (CAN 55). Les courses ont lieu l'été, devant Saint-Malo, Cancale et Granville.


Bisquines aux régates.  Coll agence Adhémar
Quelques jours avant, les bateaux sont tirés au sec, carénés, passés au coaltar et suiffés. Les voiles qui ne servent qu'en course (bonnette, rikikis, hunier de tape-cul) sont sorties des greniers et soigneusement vérifiées... Une fois le départ donné, la lutte est impitoyable. Le fameux bout-dehors participe au spectacle, apportant une note chevaleresque à ces empoignades de manants : aux virements de bord, cette formidable lance balaie plus de 100 mètres carrés de terrain en quelques secondes !


Bisquines cancalaises (en régate ou en caravane, rassemblement pour partir à la pêche). Coll agence Adhémar
Que deux bisquines se croisent, s'asticotent, et les manoeuvres prennent vite des allures de tournoi - où les montures atteignent 90 000 livres, et les rênes, plusieurs dizaines de mètres. Pour le reste, on est loin de l'esprit de la chevalerie : en course, les refus de tribord et les abordages sont fréquents - quand 47 tonnes de chêne et d'iroko décident de partir au lof, il est bien difficile de les ramener dans le droit chemin. (source Le petit Manchot n°165)