lundi 27 mai 2013

27 mai 1905 La Bataille de Tsoushima



Le cuirassé russe Borodino
Les quatre cuirassés de cette classe constituaient la force principale de la flotte russe à Tsoushima, trois furent coulés et le quatrième se rendit aux Japonais.  

        En août 1904, les Japonais entament le siège de Port Arthur (Mandchourie) que les Russes avaient conquis, le gouvernement russe décide alors d'envoyer la flotte de la Baltique, dont les quatre cuirassés récents de la classe Borodino pour tenter de rompre le siège. La flotte, commandée par l'amiral Rojesvensky et forte de 45 navires au total appareille à l’automne 1904.


L'attaque de Port-Arthur par les Japonais.
S'en suit un long périple de huit mois, en contournant l'Afrique. La flotte russe est en effet obligée de passer par le cap de Bonne Espérance, les Anglais, alliés des Japonais ayant fermés le canal de Suez. La flotte russe doit aussi, avec difficultés, se ravitailler en charbon et ses navires qui ne peuvent caréner nulle part ont les coques salies par les algues et les coquillages, ce qui ralenti l'allure.
En janvier 1905, Port Arthur capitule, la flotte russe décide donc de rallier Vladivostok en passant par le détroit de Tsoushima entre la Corée et le Japon.

L'amiral Heihashiro Togo sur le pont du Mikasa avec son état-major.
La flotte japonaise, sous les ordres de l'amiral Togo, appareille pour intercepter la flotte russe. En début d’après midi le 27 mai 1905, les deux flottes sont en contact visuel, l'amiral Togo vire en contremarche pour barrer la route à la flotte russe, cette manœuvre audacieuse puisqu'il présente un moment le flanc aux russes, est payante. En effet les Japonais sont plus rapides que les Russes dont les coques salies ralentissent la vitesse, ils ouvrent le feu; leur tir est plus précis que celui des Russes, l'artillerie secondaire à tir rapide japonaise fait des ravages dans la flotte russe, par deux fois Togo barre le T aux russes, ce qui a pour effet de désorganiser leur flotte, qui devient ainsi la proie des torpilleurs japonais qui prennent le relais à la nuit tombante et coulent ou achèvent plusieurs cuirassés russes. L'amiral Rojesvensky blessé sur le cuirassé Souvorof est remplacé par l'amiral Nebogatof qui se rend aux Japonais.
Sur la flotte russe de la Baltique, 26 navires ont été coulés, six pris par les japonais, six autres se réfugièrent dans les ports neutres, seuls trois navires parvinrent à rejoindre la flotte du Pacifique à Vladivostok. Les Japonais n'ont perdus que trois torpilleurs, leur victoire à Tsoushima est totale.
Les russes n'ont des lors d'autre choix que de signer le traité de paix de Portsmouth, le 5 septembre 1905.


Plan de la bataille de Tsoushima

                La tactique de l'amiral Togo a été payante, les Japonais ont été plus réactifs, plus compétents, en outre ils étaient prés de leur base. Ils ont eut de bout en bout la maîtrise de la situation, alors que les russes, arrivant au combat avec des équipages fatigués et des navires à la coque sale qui ralentissait leur vitesse ont subi cette situation. Rojesvensky a commis des erreurs, en outre les munitions japonaises étaient de meilleure qualité, les équipages plus expérimentés. (Lire sur ce blog, le rôle à contre-emploi du navire-hôpital russe Orel dans cette bataille)

               La bataille de Tsoushima a mis en évidence aussi l'efficacité plus grande d'une artillerie de gros calibre homogène plutôt que les batteries de différents calibres, la Grande Bretagne qui a étudié de très près le déroulement de la bataille en tira des enseignements, et accéléra la mise sur cale secrète des le mois d'octobre 1905 du cuirassé Dreadnought, qui surclassa immédiatement tous les cuirassés existant de par le monde, et fit date dans la construction navale.

Alain

Le croiseur-cuirassé Bruix

Croiseur-cuirassé Bruix (1894). Coll agence Adhémar
Croiseur-cuirassé Bruix de la Classe Amiral Charner (1894) qui comprenait aussi Chanzy et Latouche-Tréville. Lancé à Rochefort le 2 août 1894 et mis en service le 5 décembre 1896.
Au 1er janvier 1897, Escadre du Nord. Au 1er janvier 1899, Escadre de Méditerranée. Au 1er janvier 1901, porte pavillon du contre-amiral Palma Gourdon, commandant une division de l'Escadre du Nord. Au 1er janvier 1903, porte pavillon du contre-amiral Joseph Bugard, commandant une division de l'Escadre du Nord. Au 1er janvier 1911, en réserve normale à Toulon.
Du 17 mai au 16 septembre 1902, il va de de Brest aux Antilles avec le Surcouf puis retourne à sa base. Il est en Extrême-Orient (Shangaï-Japon) de 1908 à 1909 et rentre à Toulon le 2 août. En septembre et octobre 1914, il participe avec Surprise à la reconquête du Cameroun. En 1915, il patrouilles en mer Rouge.
Opérations à Athènes et Salamis, blocus de la Grèce de décembre 1916 à juin 1917. En 1918, il est en réserve à Salonique. 
Il fait la campagne de la mer Noire en 1919. 
«Le 3 avril, les Français décident de faire évacuer Odessa  où des milliers de Russes attendent de fuir l'avance des Bolcheviques. C'est encore la Marine (amiral Lejay) qui va mener à bien cette évacuation car les troupes françaises comptent moins de 1 800 hommes dans la ville d'Odessa. Les cuirassés Justice et Jean-Bart, les croiseurs Jules-Michelet et Bruix, les avisos AldebaranSpahiDehorterMameluck, ainsi que des bâtiments étrangers vont appuyer de leur artillerie les troupes et les civils qui rembarquent. 10 000 civils étrangers et 50 000 Russes échappent à l'emprise des Bolcheviques. La marine continue aussi son blocus des cotes de l'Ukraine et de l'embouchure du Dniepr. L'amiral Caubet dispose pour cela des croiseurs Waldeck RousseauErnest RenanBruix, des avisos et torpilleurs AldebaranPlutonSpahiMamelukAspirant Herber et Mangini
Désarmé à Salonique le 21 juin 1920.