Lancement du pétrolier Olympic Splendour aux chantiers de La Ciotat |
« Je repense aussi au lancement du bateau grec d'Onassis, Olympic Splendour. Ce jour là, il y avait la vague qui est arrivée, c'était les débuts, ils ne savaient pas trop comment ça allait se passer avec les vagues. Et donc lorsque la vague est arrivée, en face, là où il y avait la mairie, vers le phare, il y avait des bateaux que des gars avaient laissé traîner, des barquettes de sept-huit mètres. Et tu vois la vague qui broie les bateaux et au retour de la vague, on voit les rochers au fond du port! Il y a une histoire aussi que je raconte, c'est que les bateaux quand ils étaient lancés fonçaient droit sur la mairie et s'arrêtaient tout près du quai, et qu'en principe j'y mettais toujours l'opérateur le plus mauvais, pour si des fois il y avait un accident. Jusqu'au jour où j'y avais placé ma femme qui m'a dit "Ah c'est pour ça que tu m'as placé là?". Je lui ai dit "mais non, toi c'est pas pareil!". » Louis Sciarli, cinéaste des chantiers navals
Après les destructions dues à la Guerre, la cale n°2, reconstruite en 1952, fait 172m de long sur 31m de large, elle permet la construction d’unités de 32.000 tonnes et comprend 3 grues de 3 à 7 tonnes, une grue de 90 tonnes et celle de 120 tonnes de la cale n°1. Cette dernières est entièrement reconstruite en 1957, longue de 223 m et large de 39,50 m, surmontée de 5 grues de 4 à 120 tonnes, elle permet la construction de bâtiments de 80000 tonnes.
Le bassin de radoub, construit en 1868, est utilisé pour l’armement de navires de faible tonnage, comme une barge pétrolière pour les Antilles, des crevettiers pour Cuba ou le Comté de Nice, commencé à Port de Bouc et terminé à La Ciotat.
En 1967, pour répondre aux demandes des armateurs pétroliers en navires de tonnage de plus en plus important et construire la "Grande Forme", on créé la Société de la Grande Forme, émanation des C.N.C. La Grande Forme permet la construction d’un navire de 300000 tonnes ou de 4 cargos d’une même série de 12000 tonnes chacun. Caractéristiques : longueur 360m, largeur 60m, 1 portique de 500 tonnes (2 x 250 tonnes) d’une portée de 77,50m et une grue de 250 tonnes. 352.000 m2 de surface couverte, 73 ponts roulants de 2 à 150 tonnes assurent la manutention lourde, les engins de levage comptent 20 grues de 4 à 150 tonnes ainsi qu’un portique de 500 tonnes.
Ces installations sont à la mesure de la production toujours croissante: 5 navires en 1960, 8 navires en 1968. Le tonnage de coque métallique passe de 12000 tonnes en 1955, à 40000 tonnes en 1968 et à 100000 tonnes en 1969. La progression est encore plus sensible avec le port en lourd des pétroliers. En 1953, celui du Djemila est de 12000 tonnes, le Beaugency, en 1972, affiche 240000 tonnes, plus tard, les derniers super-pétroliers jaugeront 320000 tonnes, (27 fois plus que le Djemila!).
L’effectif des CNC avoisine les 5000 ouvriers et employés au début de l’année 1973. On décide un agrandissement des chantiers sur la mer qui s’opérera de 1975 à 1977. La cité ouvrière est démolie en 1975-1976 pour des besoins d'extension des terrains. La fermeture du canal de Suez de 1967 à 1975, du fait des guerres israélo-palestiniennes, entraîne la hausse des coûts d’acheminement du pétrole, d’où une orientation encore plus nécessaire vers la construction de super pétroliers, plus rentables par la baisse des coûts de transports. On passera de l’Olympic Splendour, 203 m de long, port en lourd 31500 tonnes, au dernier, Al Rawdatain, 356 m de long, 328000 tonnes de port en lourd.