lundi 30 décembre 2013

Le commodore Smith avec son chien Barzoi à bord du SS Titanic

Le commodore Smith avec son chien Barzoi à bord du SS Titanic. Collection agence Adhémar
Edward John Smith (27 janvier 1850 - 15 avril 1912) est un marin britannique élevé dans un milieu populaire. Il quitte tôt l'école pour s'engager dans la marine. Après avoir obtenu son brevet de capitaine, il entre au service de la prestigieuse White Star Line. Il gravit rapidement les échelons, et obtient en 1887 son premier commandement à bord du Celtic. Il dirige par la suite de nombreux navires de la compagnie, notamment le Majestic, qu'il commande pendant plus de sept ans.
Smith acquiert progressivement une forte popularité grâce à son caractère agréable qui lui vaut l'affection de nombreux passagers. En 1904, il devient le commodore de la compagnie, et est désormais chargé de commander ses vaisseaux amiraux. Il commande ainsi successivement Baltic, Adriatic, Olympic et Titanic. Il est à cette époque le marin le mieux payé, et sa popularité est telle que certains n'acceptent de voyager qu'avec lui. Jusqu'en 1911, sa carrière n'est troublée que par deux missions de transport de troupes lors de la Guerre des Boers.
La situation change en 1911. Commandant de l’Olympic, tout nouveau paquebot de la compagnie, Smith ne parvient pas à empêcher une collision avec le croiseur Hawke dans le port de Southampton. L'année suivante, il est «le seul maître à bord après Dieu» du Titanic, qui heurte un iceberg le 14 avril 1912, et coule le lendemain à 2 heures 20. Smith aurait péri dans le naufrage, refusant d'abandonner le navire, à l'âge de 62 ans.

D'autres articles sur Titanic sur ce blog, cliquez ici.


SS Olympic et SS Titanic, les derniers commandements du commodore Smith.


Parmi les dizaines de timbres émis à propos du SS Titanic et particulièrement à l'occasion du centenaire de son naufrage en 2012, de très nombreux mettent en vedette son commandant, seul ou en compagnie de ses officiers. Nous avons choisi celui-là, particulièrement réussi, émis par la poste de San Tomé et Principe. Collection agence Adhémar
Mort d'Edward John Smith

La mort d'Edward John Smith n'est pas connue avec certitude. Le sculpteur Paul Chevré aurait déclaré avoir vu Smith s'écrier «Ma chance m'a quitté» avant de se tuer avec son arme. Cette idée a été reprise par d'autres témoins et dans la presse mais Paul  Chevré démentira ensuite l'avoir mentionnée.
D'autres témoignages disent que Smith a été emporté par une vague lorsque l'eau a atteint le pont supérieur. D'autres encore pensent que Smith a attendu la fin dans la timonerie, sur la passerelle. Certains disent qu'il a nagé vers le canot pliable B, qui flottait retourné, mais que, voyant l'embarcation surchargée, il aurait fait demi-tour. Une variante veut qu'il ait apporté un bébé à bord de l'embarcation avant de repartir, mais aucun bébé n'a été retrouvé à bord. Cette version est néanmoins défendue par Walter Lord dans son livre La Nuit du Titanic car cela correspondrait à la personnalité du commandant.
Enfin, certains ont déclaré l'avoir vu donner l'ordre d'abandonner le navire, et avoir crié «Conduisez-vous en Britanniques», citation que l'on retrouve sur plusieurs plaques commémoratives qui lui sont dédiées.
S'il est possible qu'il ait été retrouvé, son corps n'a jamais pu être identifié, ce qui a permis d'autres versions farfelues comme celle d'un Smith ayant survécu aux Etats-Unis encore plusieurs années.

Nouveaux brise-glaces européens

Les preuves de l'intérêt que le gouvernement russe porte à la Baltique et à la route maritime du Passage du Nord-est et à son développement sont nombreuses (développement de la flotte militaire, déploiement de nombreux éléments de l'armée de l'air dans la région, réaction forte de Vladimir Poutine à la suggestion d'un scientifique russe de décréter l'Arctique comme zone internationale...). Le nombre de brise-glaces actuellement en construction en est une autre. Pas moins de dix nouveaux bateaux sont prévus ou en construction (un politicien russe évoquait même le nombre de trente navires pour les années à venir !). Ils sont répartis en cinq classes ou projets, chacun d'eux ayant une attribution particulière.

Le projet 22220 (LK 60)(3 navires nucléaires)

Les trois très gros navires nucléaires du projet 22200 sont destinés à remplacer les brise-glaces de la classe Arktika (seul Cinquantenaire de la Victoire restera en service puisque lancé en 2007) mais également ceux de la classe Vaygach. Ils opéreront ainsi indistinctement tout au long de la Route du Nord et sur les estuaires des grands fleuves grâce à un système de ballastage modifiant à volonté le tirant d'eau. Leur puissance sera de 60 mégaWatts, la durée de vie prévue de 40 ans. La construction de la première unité, également baptisée Arktika, a débuté le 5 novembre 2013 au chantier Baltiysky Zavod de St Petersbourg (filiale du groupe public United Shipbuilding Corporation). Sa construction devrait durer deux ans, sa livraison est prévue pour décembre 2017. Le coût du navire est estimé à 1 milliard d'euros.

Le projet 22600 (LK 25)

Elle aussi construite par Baltiysky Zavod de St Petersbourg, la première unité de cette série à propulsion classique portera le nom de Viktor Tschernomerdyn (1938-2010, homme politique et ancien Premier ministre de la Fédération de Russie) et coûtera 200 millions d'euros. Sa construction a été entamée le 10 octobre 2012, celle de sa passerelle ayant été sous-traitée au chantier allemand Nordic Yards. Destiné à remplacer des unités des séries Ermak et Kapitan Sorokin, la livraison de ce navire est prévue en 2015.

Le projet 70202

Particulièrement innovant, voici le brise-glace du type ARC 100, à la coque asymétrique et qui « marche en crabe ». Ces particularités lui permettront d'ouvrir dans la glace un chenal particulièrement large pour la navigation des navires et de faciliter les opérations de dépollution éventuelles. Il est construit conjointement par les chantiers Yantar de Kaliningrad et Arctech d'Helsinki.

Le projet MPRSV (2 bateaux de sauvetage)

Le projet MPRSV comporte lui deux bateaux d'une puissance d'environ 7 mégawatts commandés en décembre 2012 et construits par Nordic Yards en Allemagne. Ils seront livrés en 2015 pour être utilisés sur la Route du Nord dont nous avons vu la création du système de surveillance récemment. À ne pas confondre avec le projet MPSV07 (classe « Spasatel ») qui comporte plusieurs brise-glaces de sauvetage. Voir ci-dessous.

La mer Baltique n'est pas oubliée avec le projet 21900M (3 navires). 

Cette évolution du projet 21900 (qui comportait les deux navires Moscou et Saint Petersbourg) compte trois brise-glaces à propulsion Diesel conventionnelle destinés à l'ouverture des routes maritimes hivernales, au sauvetage sous toutes ses formes mais également au transport en mer Baltique. Leur utilisation estivale pourra être faite en Arctique. Leur coût unitaire est estimé à 100 millions d'euros. Les trois livraisons sont prévues pour 2015. La construction de deux navires de cette série est confiée au chantier Vyborg, celle du troisième navire sera assurée conjointement par le chantier russe Vyborg (fourniture des composants) et par le finlandais Artech d'Helsinki (assemblage, finition, essais en mer et livraison).

Les annonces de ces nouvelles constructions appellent plusieurs commentaires. Sur le nombre de navires concernés d'abord : il n'y avait jamais eu auparavant depuis l'ouverture de la Route du Nord autant de projets simultanés de brise-glaces en construction, tous voulus par la puissance publique russe car nous n'avons pas tenu compte ici des éventuels projets des compagnies privées qui feraient construire des brise-glaces pour leur usage exclusif (nous voulons bien sur parler ici des compagnies pétrolières ou gazières travaillant en Arctique). Autre nouveauté, ce sont donc les chantiers russes qui sont principalement en charge de ces constructions neuves. C'est sans surprise que Baltiysky Zavod de St Petersbourg a obtenu la construction des navires nucléaires, le chantier Yantar de Kaliningrad partage celle du très technique projet 70202 avec le spécialiste finlandais. Autre étranger, l'allemand Nordic Yards reçoit les deux bateaux de sauvetage, techniquement avancés eux aussi ainsi que la passerelle du projet 22600. Un troisième chantier russe, Nevsky, avait bénéficié récemment de la série des « Spasatel », brise-glaces de sauvetage. Le temps où les chantiers finlandais construisaient, en pratique, tous les brise-glaces mondiaux semble révolu ; leur bureau d'études reste néanmoins, après restructuration, à la pointe de la technologie dans ce domaine si particulier de la construction navale.

L'actualité du mois de décembre 2013 a été particulièrement riche. Plusieurs événements en rapport avec les brise-glaces se sont déroulés au cours de ce mois :

  • le troisième navire de la série Spasatel (Spasatel Zaborschikov) (projet MPSV07) a été livré le 17 décembre par Nevsky Shipyard. Un quatrième bateau de ce type (Spasatel Demidov) est maintenant prévu dont la construction a été entamée en avril 2013. Le premier (Spasatel Karev) fut livré en octobre 2012, le deuxième (Spasatel Kavdeykin) en juillet 2013. (http://en.portnews.ru/news/172609/).


  • logiquement, d'autres pays renouvellent également leur flotte de brise-glaces. Ainsi, la Finlande a logiquement choisi Artech pour lui fournir un nouveau navire dont la construction devrait débuter à la fin 2014 pour livraison en 2016. 

  • La Norvège a passé commande d'un nouveau brise-glace scientifique qui sera construit en Italie par Fincantieri ! Livré en 2017, il serait utilisé sous le nom de Prince Haakon pour la « collecte de données scientifiques ». Voila qui rappelle certaines croisières récentes effectuées par la flotte russe dans le but de « définir » son espace maritime...
  • plus anecdotique (mais révélatrice d'un changement d'époque) est l'annonce faite par le chantier Baltiysky Zavod (filiale d'un groupe public) qu'il ne pouvait pas construire les deux brise-glaces nucléaires de la série 22220 pour le prix prévu (77,5 milliards de roubles) et qu'il demandait une somme supérieure (86 milliards de roubles). Le commanditaire (en pratique l'état russe) a fait savoir qu'il ne débourserait pas un rouble de plus que prévu et que le contrat pouvait être transféré à un chantier étranger. Fut un temps où les choses ne se passaient pas ainsi à Saint Petersbourg quand Moscou ordonnait...

Enfin, ce blog n'étant pas exclusivement destiné aux brise-glaces, voici quelques clichés d'autres bateaux spécialisés :

Salvamar Alpheratz
Salvamar Alpheratz

Salvamar Canopus

Pico del Teide





Le temps est venu de souhaiter à tous nos lecteurs une excellente année 2014. Nous espérons qu'ils auront toujours autant de plaisir à nous lire que nous à compiler ces informations.

Happy New Year to our readers.

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