mardi 15 juin 2010

30 juin 1900 : incendie du port d'Hoboken



La journée du 30 juin 1900 restera pour les Américains et le monde de la marine marchande celle de l'une de ses plus grandes catastrophes. Et pourtant, il ne s'agit pas là d'un naufrage en pleine tempête ou en temps de guerre mais d'un accident portuaire sur les bords de l'Hudson, en face de Manhattan, à Hoboken (New Jersey) où accostent les paquebots de la Hamburg Amerika Linie et du Norddeutscher Lloyd. Les compagnies allemandes assurent les traversées régulières depuis l'Europe pour ceux que l'on n'appelle pas encore "hommes d'affaires" mais "magnats de l'industrie" aussi bien que pour les émigrants qui forment le gros des voyageurs et rapportent de l'argent aux compagnies maritimes en venant en famille s'installer dans un pays plein de promesses. D'ailleurs, parmi ces Allemands, beaucoup n'ont pas quitté leur lieu de débarquement ; ils représentent alors presque 20% de la population locale.


En ce samedi d'été, le temps est beau, il fait chaud et sec. Beaucoup de promeneurs arpentent les quais ; ils sont venus en famille admirer les transatlantiques. Et il y a à voir. L'activité portuaire est ralentie mais pas moins de six paquebots sont présents que les promeneurs sont autorisés à visiter. Kaiser Friedrich der Grosse et Phoenicia sont amarrés au pier n° 4, celui de la Hamburg Amerika Linie, le plus au sud des quais germaniques. Puis en remontant vers le nord, après avoir passé le pier n°3 où aucun navire n'est amarré, on peut admirer le long du quai n° 2 du Norddeutscher Lloyd Saale qui doit appareiller le lendemain pour le Vieux Continent, Bremen que seules quelques dizaines de mètres séparent du grand Kaiser Wilhelm der Grosse, orgueil de la marine allemande. Enfin, au même pier n° 1 que le "quatre tuyaux", Main, un autre paquebot de la compagnie qui n'est entré en service qu'au mois d'avril dernier. Entourant ces navires, circulent de nombreux bateaux de service et de nombreuses barges qui apportent les éléments nécessaires au prochain voyage et, en particulier, le charbon qui va nourrir les chaudières.


Peu avant 16 heures, pour une raison inconnue, un début d'incendie se déclare dans un entrepôt, à l'angle du quai et du pier n° 3. Tout le monde sur un port connaît les risques et l'alerte est bien sûr donnée le plus vite possible. Mais les choses s'emballent. Le feu, attisé par le vent qui souffle du sud-ouest trouve une proie facile quand il rencontre le bois des bâtiments et les marchandises qui y sont stockées dont certaines sont particulièrement inflammables comme l'alcool, le pétrole ou le coton. Rapidement une colonne de fumée s'élève depuis le port et de nombreux témoins raconteront comment ils l'ont vu de Manhattan, à plusieurs kilomètres. De proche en proche, l'incendie atteint les navires. Saale est atteint en premier, puis c'est au tour de Bremen.


Partout sur les quais, on assiste aux mêmes scènes de promeneurs, de marins, ou d'ouvriers du port sautant à l'eau alors qu'il ne savent peut-être pas nager, courant et criant en essayant de fuir. Certains ont la chance d'être recueillis par les embarcations les plus diverses. D'autres sont engloutis dans les eaux sales. Tout cela dans une ambiance de fumée et de poussière et une température brûlante. Le bruit est énorme, provenant des cris des hommes mêlés aux hennissements des chevaux, des bâtiments qui s'effondrent, des explosions, des sirènes des pompiers mais aussi de celles des remorqueurs et des bateaux-pompes. Car les remorqueurs sont entrés en action pour tenter de hâler les paquebots hors de cet enfer. La priorité est donnée à Kaiser Wilhelm der Grosse, c'est lui qu'il faut sauver en premier et deux remorqueurs le tirent en arrière alors que sa proue est déjà en feu. Moins de vingt minutes se sont écoulées depuis le début de ce qui va devenir un drame. Grâce à cette rapidité le grand navire sortira presque indemne du port pour être mis à l'abri à Manhattan. 


Mais que vont devenir les autres grands paquebots? Saale, dont l'équipage a pu rompre les amarres, dérive vers le sud pendant que des hommes du bord et des visiteurs sautent à l'eau. Certains pourront être recueillis avant que le navire ne se consume totalement. Bremen subit un sort comparable mais il pourra néanmoins être réparé et reprendre son service pour la compagnie. Main ne pourra être évacué de son point d'amarrage et y brûlera pendant plusieurs heures. Renfloué, il sera par la suite remis en état.



Le bilan sera difficile à établir avec précision. On évoquera plus tard les chiffres de plus de 300 morts et de plus de US$ 5 millions de dégâts. Mais ils ne tiennent pas compte du retentissement de l'incendie sur l'économie locale ; de nombreux bâtiments avoisinant les installations portuaires sont également détruits qu'il faudra plusieurs mois pour remettre en état.





Toutes les illustrations de cet article proviennent du site de Maggie Blank.


LA MARINE FRANCAISE ET L'ARMISTICE DE JUIN 1940

En juin 1940, l'armée de terre a été vaincue par l'ennemi mais pas la Marine nationale qui conserve pratiquement tout son potentiel d'action, d'où l'importance stratégique du sort qui lui est réservé. Il est impensable pour les Anglais qu'elle tombe aux mains des Allemands.

Le 24 juin 1940, l'amiral Darlan donne l'ordre du jour suivant :
1/ Les navires de guerre démobilisés doivent rester français avec pavillon français, équipage français, séjour dans un port français métropolitain ou colonial.
2/ Des précautions secrètes de sabotage doivent être prises pour que l'ennemi ou l'étranger s'emparant d'un bâtiment par la force ne puisse s'en servir.
3/ Si la commission d'armistice chargée d'interpréter le texte en décidait autrement, les navires de guerre seraient sans nouvel ordre, soit conduits aux États Unis, soit sabordés s'il ne pouvait en être autrement, pour les soustraire à l'ennemi. En aucun cas ils ne devront être laissés intacts à l'ennemi.
4/ Les navires ainsi réfugiés à l'étranger ne devront pas être utilisés à des opérations de guerre contre l'Allemagne ou l'Italie sans ordre du commandant en chef des forces maritimes françaises.

L'armistice avec l'Allemagne et l'Italie entre en vigueur le 25 juin 1940. L'article 8 de l'armistice prévoyait que le flotte devait être rassemblée et désarmée dans les ports d'attache des navires en temps de paix. Cette clause ne pouvait être acceptée par les Français, et encore moins par les Anglais car cela aurait impliqué le retour à Brest, port occupé par les Allemands, de notre plus belle escadre.
Le gouvernement français tente de faire accepter par les Allemands le désarmement des bâtiments de guerre à Toulon ou dans les ports français d'Afrique. Les Allemands, sans modifier leur rédaction, n'ont pas repoussé le principe d'un stationnement de la flotte en zone libre ou dans l'empire.
Le 29 juin, les commissions d'armistice donnent leur accord pour la démobilisation des navires à Toulon et en Afrique du Nord, mais en contre-partie demandent le retour en France des navires présent en Angleterre.
On voit bien que tout reposait sur la confiance. Mais si Winston Churchill, premier ministre du Royaume Unis depuis le 10 mai 1940, n'a pas confiance dans les Allemands cela se comprend aisément. Il n'a pas non plus confiance dans la parole des Français, et cela sera lourd de conséquences. Une décision secrète est prise par le cabinet de guerre britannique de s'emparer ou de détruire tous les bâtiments français où qu'ils se trouvent ; les assurances données par le gouvernement français que la flotte, quoi qu'il arrive ne tombera pas intacte aux mains des Allemands, n'ayant pas suffi à rassurer les Britanniques qui ne veulent courir aucun risque.
Alain

Parmi les plus belles unités de la flotte française figuraient alors:
Strasbourg :

Richelieu :
Dunkerque :

Algérie :

Tous clichés "collection Alain V." 

LA MARINE FRANCAISE ET L'ARMISTICE DE JUIN 1940

En juin 1940, l'armée de terre a été vaincue par l'ennemi mais pas la Marine nationale qui conserve pratiquement tout son potentiel d'action, d'où l'importance stratégique du sort qui lui est réservé. Il est impensable pour les Anglais qu'elle tombe aux mains des Allemands.

Le 24 juin 1940, l'amiral Darlan donne l'ordre du jour suivant :
1/ Les navires de guerre démobilisés doivent rester français avec pavillon français, équipage français, séjour dans un port français métropolitain ou colonial.
2/ Des précautions secrètes de sabotage doivent être prises pour que l'ennemi ou l'étranger s'emparant d'un bâtiment par la force ne puisse s'en servir.
3/ Si la commission d'armistice chargée d'interpréter le texte en décidait autrement, les navires de guerre seraient sans nouvel ordre, soit conduits aux États Unis, soit sabordés s'il ne pouvait en être autrement, pour les soustraire à l'ennemi. En aucun cas ils ne devront être laissés intacts à l'ennemi.
4/ Les navires ainsi réfugiés à l'étranger ne devront pas être utilisés à des opérations de guerre contre l'Allemagne ou l'Italie sans ordre du commandant en chef des forces maritimes françaises.

L'armistice avec l'Allemagne et l'Italie entre en vigueur le 25 juin 1940. L'article 8 de l'armistice prévoyait que le flotte devait être rassemblée et désarmée dans les ports d'attache des navires en temps de paix. Cette clause ne pouvait être acceptée par les Français, et encore moins par les Anglais car cela aurait impliqué le retour à Brest, port occupé par les Allemands, de notre plus belle escadre.
Le gouvernement français tente de faire accepter par les Allemands le désarmement des bâtiments de guerre à Toulon ou dans les ports français d'Afrique. Les Allemands, sans modifier leur rédaction, n'ont pas repoussé le principe d'un stationnement de la flotte en zone libre ou dans l'empire.
Le 29 juin, les commissions d'armistice donnent leur accord pour la démobilisation des navires à Toulon et en Afrique du Nord, mais en contre-partie demandent le retour en France des navires présent en Angleterre.
On voit bien que tout reposait sur la confiance. Mais si Winston Churchill, premier ministre du Royaume Unis depuis le 10 mai 1940, n'a pas confiance dans les Allemands cela se comprend aisément. Il n'a pas non plus confiance dans la parole des Français, et cela sera lourd de conséquences. Une décision secrète est prise par le cabinet de guerre britannique de s'emparer ou de détruire tous les bâtiments français où qu'ils se trouvent ; les assurances données par le gouvernement français que la flotte, quoi qu'il arrive ne tombera pas intacte aux mains des Allemands, n'ayant pas suffi à rassurer les Britanniques qui ne veulent courir aucun risque.
Alain

Parmi les plus belles unités de la flotte française figuraient alors:
Strasbourg :

Richelieu :
Dunkerque :

Algérie :

Tous clichés "collection Alain V." 

Daniel Hillion et autres auteurs de marine à Saint-Malo

Daniel Hillion, ancien président du Salon du Livre Maritime de Concarneau, ne manque pas un festival dès lors qu'il évoque de près ou de loin son domaine de prédilection, les cargos et paquebots. Etonnants Voyageurs est de ceux-là. Daniel y est venu dédicacer ses livres sur le stand MDV Maîtres du Vent.







Sur le cliché ci-dessus, Daniel Hillion est entouré des animateurs du stand MDV Maîtres du Vent-Vilo.

D'autres écrivains de marine ont signé pendant le salon de Saint-Malo.
Nous avons noté la présence de Jean-Michel Barrault, journaliste et écrivain, fondateur de la Solitaire du Figaro. Il est l'auteur de très nombreux livres, parmi lesquels Mer Bonheur (Glénat), Le sacre et la Pensée (Payot/Voyageurs) et Magellan : la terre est ronde (Gallimard). Il était venu dédicacer Pirates des mers d'aujourd'hui (Gallimard).



Entre deux signatures, il découvrait le nouveau livre de son ami, Patrick de Kersaintgilly, L'Atlantique à l'envers (éditions MDV Maîtres du Vent)



et de Jean Bulot, auteur de Erika : Plus jamais ça