lundi 5 juillet 2010

HMHS Letitia en 1944-1946


Letitia (Donaldson Atlantic Line) en service comme navire-hôpital de mille places pour la Royal Navy entre 1944 et 1946.(collection agence Adhémar)


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Le navire-hôpital Letitia pendant la Seconde Guerre mondiale

Letitia (Donaldson Atlantic Line*) en service comme navire-hôpital de mille places pour la Royal Navy entre 1944 et 1946. (collection agence Adhémar)

Letitia, construit en 1924 aux chantiers Fairfield Shipbuilding and Engineering Cy de Govan, est mis en service en avril 1925 sur la ligne Liverpool-Québec-Montréal (Halifax et St John's de Terre-Neuve en hiver) pour le compte d'Anchor-Donaldson Ltd* en compagnie d'Athenia. En service pour la nouvelle Donaldson Atlantic Line depuis 1935, il est réquisitionné par l'Amirauté britannique en 1939. Il est d'abord transformé en croiseur marchand armé puis, en 1941, en transport de troupe. Sévèrement endommagé en 1943, il est réparé et aménagé en navire-hôpital au Canada. Rendu à la vie civile en 1946, il est acheté par le ministère des transports britannique qui le confie à la

Donaldson Bros & Black Ltd sous le nom d'Empire Brent. Il reste en service vers l'Extrême-Orient, parfois comme transport de troupe ou comme bateau d'émigrants vers l'Australie, jusqu'en 1950. Il est alors loué par le gouvernement de Nouvelle-Zélande sous le nom de Captain Cook jusqu'en 1960 quand il est vendu à la casse.

* En 1916, l'Anchor-Donaldson Line est créée par la fusion des deux compagnies à parts égales. Anchor Line appartenait à la Cunard depuis 1912. Tous les navires provenaient de la

Donaldson Line et furent intégrés au service Clyde-Canada de l'Anchor Line. Deux de ceux-ci, Athenia et Letitia furent détruits en 1917. Ils furent remplacés en 1923-1924 par deux 13000 tonneaux auxquels on redonna les mêmes noms. Cunard étant entré au capital à hauteur de 130000 livres, ils furent construits sur les plans des A-Class de la grande compagnie. Cette aide permit de terminer Lutetia. En 1935, Anchor line fut mis en liquidation et Donaldson racheta ses parts. La compagnie fut renommée Donaldson Atlantic Line.

The
SS Letitia was an ocean liner, built initially for service with the shipping firm Anchor-Donaldson Ltd*. She continued to serve with the successor company Donaldson Atlantic Line Ltd, and was requisitioned for service at the start of Second World War to serve as an armed merchant cruiser. She was withdrawn from this service in 1941 and became a troop ship. She was badly damaged in 1943 and on being repaired became a hospital ship in Canada. She was returned to civilian service in 1946 after the end of the war, and was bought by the Ministry of Transport, who assigned her to be managed by Donaldson Bros & Black Ltd as the Empire Brent. She sailed on a number of voyages, at times carrying troops to the Far East, as well as serving as an emigration ship to Australia. She was briefly laid up in 1950, but returned to service under charter from the Government of New Zealand as the Captain Cook. She was finally withdrawn from service in 1960 and was sold for scrapping.

*In 1916, a new company Anchor-Donaldson Line was formed to operate the passenger service to Canada, owned 50% by each company. Anchor Line had been owned by Cunard line since 1912. All the ships came from Donaldson Line, and they integrated into Anchor Line's own Clyde-Canada services. Two of the fleet, Athenia (1) and Letitia (1) were lost in 1917, so two 13000grt replacements were delivered in 1923/24, becoming Athenia (2) and Letitia (2). These ships were similar to Cunard's 13000grt A-Class. Cunard had to introduce capital of £300,000 to ensure the completion of Letitia (2). In 1935, Anchor Line went into voluntary liquidation, and Donaldson acquired their half of Anchor-Donaldson. The passenger route was renamed the Donaldson Atlantic Line.

La constitution des Forces navales françaises libres (FNFL)

Corvette Aconit des FNFL (collection Alain V)

LES FORCES NAVALES FRANCAISES LIBRES

Nous avons vu avec l'opération Catapult que la majorité des marins français avaient par suite des attaques subies de la part des Anglais, un fort ressentiment à leur encontre.
Toutefois un petit nombre décida, malgré cela, de poursuivre le combat.
Un amiral fédéra autour de sa personne, ceux qui refusaient l'armistice. L'amiral Émile Muselier était une figure particulière. En désaccord avec l'amiral Darlan, il avait été mis à la retraite le 21 octobre 1939 à la suite de dénonciations calomnieuses. Il se résolu à quitter la France pour Gibraltar où il créa avec l'aide d'un certain Péri un petit noyau de navires composé d'un patrouilleur et de trois cargos dont les équipages étaient prêt à le suivre. Il décida que ses navires porteraient comme pavillon distinctif, la croix de Lorraine par opposition à la croix gammée. Il se rend à Londres le 30 juin 1940, y est reçu par le First Sea Lord britannique et le général de Gaulle qui lui offrit le commandement de la Marine à constituer avec ses partisans, et qui prendra le nom de Forces navales françaises libres (par abréviation FNFL).
Les effectifs des FNFL sont très faibles, 400 hommes en juillet 1940. Le recrutement dans les camps ou les marins venaient d'être internés, suite à l'opération Catapult, fit monter ces effectifs à 3100 hommes au mois de novembre et à 5314 hommes au 1er janvier 1943. La fusion avec les forces maritimes venant d'Afrique et des colonies et les FNFL qui fut réalisée le 2 août 1943 mis fin officiellement à leur existence.
Le faible effectif des FNFL ne leur permit pas de réarmer tous les navires saisis par les Anglais.
Les FNFL ont armés les navires suivants: contre-torpilleurs Le Triomphant et Léopard, torpilleur Melpomène, les sous-marins et avisos récents et les patrouilleurs ayant une valeur militaire.
Le sous marin Narval, commandant Drogou se rallia au FNFL. Il disparu le 16 décembre 1940 lors de sa troisième patrouille, on ne sut qu'en 1957 en retrouvant l'épave, qu'il avait touché une mine au large de la Tunisie.
Le sous-marin mouilleur de mines Rubis, sous les ordres des commandants Cabanier, puis Rousselot eut une carrière exceptionnelle avec 22 missions de guerre le long des côtes ennemies, ayant à son actif la perte de 15 navires ennemis.
L'amiral Muselier crée le 14 juillet 1940 un bataillon de fusiliers marins de 200 à 300 hommes.
Thierry d'Argenlieu, capitaine de corvette de réserve en juin 1940 rejoignit les FNFL. Affecté à Nouméa, il fut nommé contre-amiral à titre fictif le 8 décembre 1941 alors qu'il exerçait les fonctions de haut commissaire de la France libre au Pacifique.
Le contre-torpilleur Triomphant appareille pour le Pacifique en août 1941.
Le contre-torpilleur Léopard appareille de Greenock le 30 juin 1942. Le 30 novembre 1942, il obtient le ralliement de la Réunion à la France libre. De retour en méditerranée il se perdit par échouage le 27 mai 1943 sur la côte de Cyrénaique.
Trois sous-marins furent encore remis en service. Minerve, Junon et le croiseur sous marin Surcouf, alors le plus grand sous-marin du monde. Surcouf participe à l'expédition de Saint Pierre et Miquelon en décembre 1941. Il fut abordé et coulé de nuit par un cargo américain, le 18 février 1942, dans des conditions assez mystérieuses.
La Minerve est armée le 31 janvier 1941 et patrouille en mer du Nord, et sur les côtes de Norvège. La Junon est prête en décembre 1941.
Quelques chasseurs de sous-marins sont armés à Cowes et opèrent en Manche.
En 1941, la Royal Navy cède aux FNFL neuf corvettes du type Flower. Parmi celles-ci, l'Alysse est torpillée le 8 février 1942, le Mimosa le 3 juin 1942. La Lobelia coule le 7 février 1943 l' U-609 allemand.
Le 11 mars 1943, l'Aconit se rendit célèbre en coulant successivement à douze heures d'intervalle les U-444 et U-432.
En décembre 1942 La Royal Navy cède le torpilleur La Combattante, du type Hunt, qui sautera sur une mine le 23 février 1945.
Il est nécessaire ici de rappeler l'héroïque aventure du lieutenant de vaisseau d'Estienne d'Orves. Il appartenait à l'état-major de l'amiral Godfroy, commandant la force X à Alexandrie. Après une violente crise de conscience, il rallia le mouvement de la France libre le 11 juillet 1940. Désigné pour exercer les fonctions de chef du 2e bureau des FNFL, il partit en mission de renseignements en France occupée, malgré l'opposition de l'amiral Muselier, celui-ci l'estimant peu fait pour ce genre de mission. Il se fit arrêter à Nantes par la Gestapo, condamné à mort. L'amiral Darlan intervient auprès des autorités allemandes pour tenter de le sauver lorsque un aspirant de marine allemand est assassiné dans le métro à Paris. Par représailles, les Allemands fusillèrent au mont Valérien le 27 août 1941, les otages qu'ils détenaient et parmi eux Honoré d'Estienne d'Orves.
L'amiral Muselier organise, en décembre 1941, avec les corvettes Mimosa, Alysse et Aconit et le sous-marin Surcouf, la prise de Saint Pierre et Miquelon, en dépit des réticences du général de Gaulle, et malgré l'opposition des Américains désireux de ménager le régime de Vichy et l'équilibre dans la région. Il rentre en Angleterre le 28 février 1942.
Il y entre alors en conflit avec le général de Gaulle d'autant que les relations entre les deux hommes étaient déjà mauvaises. L'amiral Muselier démissionne, le capitaine de frégate Auboyneau, promu contre-amiral, lui succède en mars 1942. Le 20 juin 1942, l'amiral Muselier est limogé, et mis à la retraite d'office, pour la deuxième fois de sa carrière! L'amiral Thierry d'Argenlieu succède à Auboyneau à la tête des FNFL le 19 juillet 1943.
Le débarquement anglo-américain en Afrique du Nord en novembre 1942, provoqua une cascade d'événements en peu de temps : l'occupation de la zone libre par les Allemands, le sabordage de la flotte de Toulon, le regroupement des parties de la flotte éparses de par le monde et de l'ex-FNFL et la reprise de la guerre aux côtés des Alliés.
Alain

La constitution des Forces navales françaises libres (FNFL)

Corvette Aconit des FNFL (collection Alain V)

LES FORCES NAVALES FRANCAISES LIBRES

Nous avons vu avec l'opération Catapult que la majorité des marins français avaient par suite des attaques subies de la part des Anglais, un fort ressentiment à leur encontre.
Toutefois un petit nombre décida, malgré cela, de poursuivre le combat.
Un amiral fédéra autour de sa personne, ceux qui refusaient l'armistice. L'amiral Émile Muselier était une figure particulière. En désaccord avec l'amiral Darlan, il avait été mis à la retraite le 21 octobre 1939 à la suite de dénonciations calomnieuses. Il se résolu à quitter la France pour Gibraltar où il créa avec l'aide d'un certain Péri un petit noyau de navires composé d'un patrouilleur et de trois cargos dont les équipages étaient prêt à le suivre. Il décida que ses navires porteraient comme pavillon distinctif, la croix de Lorraine par opposition à la croix gammée. Il se rend à Londres le 30 juin 1940, y est reçu par le First Sea Lord britannique et le général de Gaulle qui lui offrit le commandement de la Marine à constituer avec ses partisans, et qui prendra le nom de Forces navales françaises libres (par abréviation FNFL).
Les effectifs des FNFL sont très faibles, 400 hommes en juillet 1940. Le recrutement dans les camps ou les marins venaient d'être internés, suite à l'opération Catapult, fit monter ces effectifs à 3100 hommes au mois de novembre et à 5314 hommes au 1er janvier 1943. La fusion avec les forces maritimes venant d'Afrique et des colonies et les FNFL qui fut réalisée le 2 août 1943 mis fin officiellement à leur existence.
Le faible effectif des FNFL ne leur permit pas de réarmer tous les navires saisis par les Anglais.
Les FNFL ont armés les navires suivants: contre-torpilleurs Le Triomphant et Léopard, torpilleur Melpomène, les sous-marins et avisos récents et les patrouilleurs ayant une valeur militaire.
Le sous marin Narval, commandant Drogou se rallia au FNFL. Il disparu le 16 décembre 1940 lors de sa troisième patrouille, on ne sut qu'en 1957 en retrouvant l'épave, qu'il avait touché une mine au large de la Tunisie.
Le sous-marin mouilleur de mines Rubis, sous les ordres des commandants Cabanier, puis Rousselot eut une carrière exceptionnelle avec 22 missions de guerre le long des côtes ennemies, ayant à son actif la perte de 15 navires ennemis.
L'amiral Muselier crée le 14 juillet 1940 un bataillon de fusiliers marins de 200 à 300 hommes.
Thierry d'Argenlieu, capitaine de corvette de réserve en juin 1940 rejoignit les FNFL. Affecté à Nouméa, il fut nommé contre-amiral à titre fictif le 8 décembre 1941 alors qu'il exerçait les fonctions de haut commissaire de la France libre au Pacifique.
Le contre-torpilleur Triomphant appareille pour le Pacifique en août 1941.
Le contre-torpilleur Léopard appareille de Greenock le 30 juin 1942. Le 30 novembre 1942, il obtient le ralliement de la Réunion à la France libre. De retour en méditerranée il se perdit par échouage le 27 mai 1943 sur la côte de Cyrénaique.
Trois sous-marins furent encore remis en service. Minerve, Junon et le croiseur sous marin Surcouf, alors le plus grand sous-marin du monde. Surcouf participe à l'expédition de Saint Pierre et Miquelon en décembre 1941. Il fut abordé et coulé de nuit par un cargo américain, le 18 février 1942, dans des conditions assez mystérieuses.
La Minerve est armée le 31 janvier 1941 et patrouille en mer du Nord, et sur les côtes de Norvège. La Junon est prête en décembre 1941.
Quelques chasseurs de sous-marins sont armés à Cowes et opèrent en Manche.
En 1941, la Royal Navy cède aux FNFL neuf corvettes du type Flower. Parmi celles-ci, l'Alysse est torpillée le 8 février 1942, le Mimosa le 3 juin 1942. La Lobelia coule le 7 février 1943 l' U-609 allemand.
Le 11 mars 1943, l'Aconit se rendit célèbre en coulant successivement à douze heures d'intervalle les U-444 et U-432.
En décembre 1942 La Royal Navy cède le torpilleur La Combattante, du type Hunt, qui sautera sur une mine le 23 février 1945.
Il est nécessaire ici de rappeler l'héroïque aventure du lieutenant de vaisseau d'Estienne d'Orves. Il appartenait à l'état-major de l'amiral Godfroy, commandant la force X à Alexandrie. Après une violente crise de conscience, il rallia le mouvement de la France libre le 11 juillet 1940. Désigné pour exercer les fonctions de chef du 2e bureau des FNFL, il partit en mission de renseignements en France occupée, malgré l'opposition de l'amiral Muselier, celui-ci l'estimant peu fait pour ce genre de mission. Il se fit arrêter à Nantes par la Gestapo, condamné à mort. L'amiral Darlan intervient auprès des autorités allemandes pour tenter de le sauver lorsque un aspirant de marine allemand est assassiné dans le métro à Paris. Par représailles, les Allemands fusillèrent au mont Valérien le 27 août 1941, les otages qu'ils détenaient et parmi eux Honoré d'Estienne d'Orves.
L'amiral Muselier organise, en décembre 1941, avec les corvettes Mimosa, Alysse et Aconit et le sous-marin Surcouf, la prise de Saint Pierre et Miquelon, en dépit des réticences du général de Gaulle, et malgré l'opposition des Américains désireux de ménager le régime de Vichy et l'équilibre dans la région. Il rentre en Angleterre le 28 février 1942.
Il y entre alors en conflit avec le général de Gaulle d'autant que les relations entre les deux hommes étaient déjà mauvaises. L'amiral Muselier démissionne, le capitaine de frégate Auboyneau, promu contre-amiral, lui succède en mars 1942. Le 20 juin 1942, l'amiral Muselier est limogé, et mis à la retraite d'office, pour la deuxième fois de sa carrière! L'amiral Thierry d'Argenlieu succède à Auboyneau à la tête des FNFL le 19 juillet 1943.
Le débarquement anglo-américain en Afrique du Nord en novembre 1942, provoqua une cascade d'événements en peu de temps : l'occupation de la zone libre par les Allemands, le sabordage de la flotte de Toulon, le regroupement des parties de la flotte éparses de par le monde et de l'ex-FNFL et la reprise de la guerre aux côtés des Alliés.
Alain

11 juillet 1915 : la fin du Königsberg

Au début de la guerre, les possessions allemandes en Afrique étaient représentées par l'actuelle Tanzanie. La ville principale en était Dar es Salam. Au sud se trouvait un territoire portugais. Au nord, l'actuel Kénya était possession britannique. Dans chacun des ports correspondants, les marines respectives étaient bien évidemment représentées. L'escadre du Cap de la Royal Navy (basée à Simonstown en Afrique du Sud) possédait trois croiseurs (HMS Pegasus, HMS Astraea et HMS Hyacynth) qui patrouillaient régulièrement au large des côtes est-africaines, escalant à Zanzibar et à Mombasa.

Au port de Dar es Salam, la colonie allemande hébergeait le croiseur léger Königsberg arrivé en juin 1914 en remplacement d'une unité plus ancienne, sous les ordres du commandant Max Looff. Lancé à Kiel en janvier 1905, son déplacement est de 3 550 tonnes, sa vitesse de 25 noeuds, son rayon d'action estimé à 3 000 milles.



Le 4 août 1914, le Royaume-Uni déclare la guerre à l'Allemagne. Dans l'océan Indien comme ailleurs, la flotte allemande se met en chasse. Deux jours plus tard, le Königsberg coule le cargo britannique City of Winchester et est ensuite ravitaillé en charbon par le Somali. La suite de la chasse allemande est sans résultat et, le 3 septembre, les deux navires gagnent le continent et s'enfoncent dans les méandres de la rivière Rufiji, au sud de Dar es Salam, pour y attendre une nouvelle livraison de charbon. Celle-ci effectuée, le Köningsberg reprend la mer vers Zanzibar. Il y rencontre le HMS Pegasus. Après un rapide échange de quarante-cinq minutes le 20 septembre, le bâtiment britannique est hors de combat. On dénombre 38 morts et 55 blessés britanniques, HMS Pegasus coule le lendemain. Le Königsberg prend la route du sud, son commandant voulant regagner l'Europe mais une panne mécanique l'en empêche. Il ne peut que retourner dans l'estuaire de la Rufiji et s'y abriter pendant six semaines, le temps de la réparation.

Bien évidemment, la Royal Navy n'est pas resté sans réagir. Elle a envoyé sur place trois croiseurs H.M.S. Chatham, HMS Dartmouth et HMS Weymouth. Leur commandant ont des ordres simples : "Trouvez et détruisez le Königsberg". C'est dans un premier temps le cargo Somali qui est repéré et détruit le 30 octobre. Les navires britanniques établissent maintenant un blocus de l'estuaire, empêchant toute sortie du navire allemand qui ne peut que remonter le cours de la rivière pour tenter d'échapper. Des avions parviennent sur zone pour survoler le détroit et débusquer l'ennemi, d'autres navires de la Royal Navy aussi. Parmi ces derniers, deux canonnières, H.M.S. Mersey and HMS Severn, venues de Malte qui peuvent, elles, remonter la rivière grâce à un tirant d'eau plus faible. Enfin, le 6 juillet 1915, Königsberg est repéré et le feu ouvert. Les canonnières se retirent après avoir tiré plus de six cent obus mais sans avoir touché sérieusement le bâtiment allemand. Cinq jours plus tard, l'opération est couronnée de succès ; le navire allemand est en feu, irrémédiablement touché.

La Royal Navy quitte les lieux mais les marins allemands eux restent sur place et démontent de leur navire tout ce qui peut être réutilisé. Ainsi, les canons, montés sur des affûts spécialement construits par les ateliers ferroviaires de Dar es Salam, pourront-ils servir lors des campagnes terrestres.

Cet épisode de la guerre navale au cours du premier conflit mondial est retracé par Paul Chack dans "Une croisière de misère"qui constitue le chapitre 2 de "On se bat sur mer" publié en 1926 aux Éditions de France.

Tous clichés DR.

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