mercredi 24 janvier 2024

Akademik Shirshov (IMO 6712552)

Cliché DR

 Bien que considéré sur certains sites comme un navire à passagers Akademik Shirshov (IMO 6712552) est en réalité un navire dédié aux recherches scientifiques. Construit en 1967 par le chantier Mathias Thesen de Wismar en République Démocratique allemande sous le numéro de chantier 184. 


Quelques données techniques :

Length : 123.94 m. 

Largeur :    17.06 m.

Draft (M):    6.00

Crew:           70

Vitesse de croisière :   16 nds

6934 GRT   

Max. speed (kt):     18.2

Propulsion : 2 machines Halberstadt-MAN K6Z57/80C, 2 Hélices

Puissance :   8000 chevaux


Basé à Vladivostok, il est utilisé par le service hydro-météorologique de l’URSS pour effectuer des études dans les océans Pacifique et Indien. Plusieurs d’entre elles donneront lieu à des publications scientifiques dans des revues de renommée mondiale. Pour la réalisation de plusieurs de ces études, un grand nombre de fusées de type  M-100 a été utilisé. La liste de ces tirs est donnée sur le site du GCAT.


Le navire semble avoir été démoli en Chine en 1999.

lundi 22 janvier 2024

Navire-hôpital Khanh Hòa 01 de la marine vietnamienne

Cliché DR


Le navire-hôpital de la marine vietnamienne Khanh Hòa 01 (numéro de coque HQ 561) a été lancé le 26 avril 2012 par le chantier naval d’état 189.  Il est le premier navire-hôpital construit au Vietnam. Mis en service en 2013, il porte le nom d’une province de la région de la côte centrale du sud du Viêt Nam et a Cam Ranh pour port d’attache . Sa longueur est de 70 mètres, sa largeur de 13,2 mètres et son déplacement de 2 000 tonnes. Sa vitesse peut atteindre 16 noeuds. Ses missions sont multiples : soins médicaux et ravitaillement des habitants des îles, sauvetage en mer,  assistance aux pêcheurs et assistances diverses aux plate-formes off shore. Il est équipé de quinze lits d’hospitalisation, d’un bloc opératoire, de matériel d’échographie et radiographie et d’un caisson hyperbare destiné au traitement des accidents de plongée. Un système de communication télévisée par satellite le relie à un hôpital militaire terrestre pour recueillir d’éventuels avis spécialisés.

dimanche 7 janvier 2024

Le Lazaret de Trompeloup


Comme tous les grands ports accueillant des paquebots de destination lointaine susceptibles de transporter des contagieux, Bordeaux possédait son lazaret. Un vapeur y amenait les potentiels contagieux qu’il débarquait à Pauillac.


https://fr.wikipedia.org/wiki/Lazaret_de_Pauillac

samedi 6 janvier 2024

Le paquebot Regina Margherita

 


Au mois de juillet 1884, le chantier A. McMillan & Son de Dumbarton livre la coque No 254 pour l’armateur italien Società Rocco Piaggio & Figli, basé à Gênes. Ce nouveau paquebot porte le nom de Regina Margherita en hommage à la première reine de l’Italie unifiée, épouse du roi Umberto Ier. Il est destiné à la ligne d’Amérique du Sud.Il s’agit d’un beau paquebot aux lignes fines, à coque en acier peinte en blanc, ayant une étrave de clipper, équipé de deux mâts et de deux cheminées.


Tonnage 3 796 tjb., 

longueur : 120.69 m.

largeur : 12.80m.

Propulsion : voile et machine à vapeur construite par David Rowan, à Glasgow, 600 chevaux

Une hélice

Vitesse maximale 15 noeuds



Son propriétaire en prend livraison le 27 octobre qui lui fait gagner le port de Gênes où il arrive le 11 novembre. Avant qu’il effectue son premier voyage, vont se dérouler les ultimes préparatifs et bien évidemment l’embarquement de tout ce qui sera nécessaire au service des passagers. Enfin, le navire est prêt. Il quitte Gênes le 1er décembre 1884 pour son voyage inaugural. Barcelone constitue sa première escale puis il touche St Vincent, Montevideo et Buenos Aires atteinte le 17 décembre.




Il est le premier paquebot italien dont toutes les installations communes bénéficient de l’éclairage électrique. Ses installations de première et deuxième classes (qui peuvent accueillir au total 250 passagers) sont plus luxueuses que celles des navires concurrents. La salle à manger, sur le pont principal, occupe toute la largeur du navire ; des rideaux de velours séparent première et deuxième classe. Même les dortoirs de troisième classe prévus pour 1 200 émigrants sont considérés comme plus accueillants et mieux aménagés que ceux des autres paquebots de la ligne. Il est sans conteste le fleuron de la compagnie.

La Navigazione Generale Italiana qui avait ouvert un service vers l’Amérique du Sud en novembre 1884, prend le contrôle de Societa Italiano di Trasporti Marittimi Raggio & Co en janvier 1885 puis celui de Società Rocco Piaggio and Figli, actuel propriétaire du navire, en juillet de la même année. Les flottes des deux compagnies sont réunies.


C’est le 2 juillet 1885 que le paquebot effectue son premier départ de Gênes sous les couleurs de son nouvel armateur.


En 1896, Regina Margherita bénéficie d’une rénovation de son appareil propulsif. Une nouvelle machine à triple expansion est installée ; sa vitesse s’accroit de deux noeuds.


En 1898, la direction de la NGI décide de placer le navire sur sa ligne qui dessert l’Égypte.





Le 28 décembre 1908 à 5 h 20, un imprévisible et important tremblement de terre touche le détroit de Messine pendant une trentaine de secondes. Les villes de Messine, Reggio de Calabre et Palmi sont ravagées. Le nombre de victimes est énorme, aux alentours de 150 000. Le paquebot y parvient le lendemain afin d’assister les survivants.



 


De 1893 à 1910, la NGI reçut 151 millions de lires de subventions étatiques. Mais des tensions apparurent entre les compagnies de navigation et le gouvernement lorsque ce dernier tenta de mieux contrôler l’utilisation des fonds versés. En réaction à cette volonté, la NGI fait savoir en 1910 au gouvernement que son groupe ne participerait plus  aux appels d’offre pour les services subventionnés sur lesquels elle plaçait les navires anciens. Cette décision lui permettait de recentrer son activité sur le trafic libre, transatlantique en particulier et d’y utiliser des navires récents correspondant à la demande  e la clientèle et dont la rentabilité était beaucoup plus importante que celle des lignes subventionnées.


Une nouvelle compagnie est donc créée à la demande du gouvernement afin de poursuivre les dessertes méditerranéennes ainsi abandonnées.   Ainsi nait la Societa Nazionale di Servizi Marittimi qui reçoit un capital de 15 millions de lires provenant d’une cinquantaine d’investisseurs privés. La nouvelle compagnie acquiert auprès de la NGI 62 navires anciens dont Regina Margherita.


1911 - 1912 : la guerre italo-turque

La guerre dont l’enjeu est la possession de la Lybie italienne fut déclarée par l’Italie à l’empire ottoman le 29 septembre 1911. Les combats se déroulèrent en Afrique du Nord et en mer Égée. Elle prit fin par la signature d’un traité de paix à Ouchy le 18 octobre 1912.


Durant ce conflit, Regina Margherita est utilisé comme navire-hôpital à compter du mois d’octobre 1911. Réquisitionné par le gouvernement italien, sa gestion est confiée à l’Associazione dei Cavalieri Italiani del Sovrano Militare Ordine di Malta (ACISMOM). C’est pourquoi il revêt alors l’uniforme des navires-hôpitaux non militaires : croix rouges et bande verte sur coque blanche. Des espaces dédiés sont installés dans les cales et les espaces publics: bloc opératoire, salle d’isolement pour les malades contagieux, pharmacie… Il est prévu que les officiers occupent des cabines alors que les autres soldats sont répartis dans les dortoirs transformés en salles communes. Sa capacité est de 250 lits. Six médecins, une quinzaine d’infirmières et d’aides soignants, huit religieuses et un aumônier sont embarqués en plus de l’équipage technique constitué de civils réquisitionnés.


 



Il appareille pour l’Afrique le 10 octobre. En sept voyages, souvent effectués par une mer difficile, il transportera vers Naples 1 162 soldats italiens blessés ou malades (dont beaucoup atteints de choléra ou de typhus) en provenance de Derna, Tripoli, Tobrouk et Benghazi. Ce qui lui valut une médaille d’or spéciale décernée par la Marine royale italienne.Il est rendu à la compagnie propriétaire le 27 février 1912. 


 


La fin

Le 11 février 1913, le paquebot est encore à Gênes où des travaux ont encore lieu à son bord. Une voie d’eau provoque une gîte importante sur  bâbord et il finit par s’enfoncer sur son flanc. Relevé, il sera déclaré irrécupérable et vendu à la démolition.



 


Le 4 octobre 1976, l’Ordre de Malte émet une série de cinq timbres postaux évoquant le transport des malades. L’un de ces timbres représente le navire-hôpital.





Sources 

  • South Atlantic Seaway by N.R.P. Bonsor.
  • https://www.shipsnostalgia.com/media/regina-margherita.167707/
  • https://wiki.edu.vn/all2en/wiki37/regina-margherita-hospital-ship-wikipedia/
  • https://it.wikipedia.org/wiki/Regina_Margherita_(nave_ospedale)
  • https://www.jstor.org/stable/45345172?read-now=1&seq=5#page_scan_tab_contents
  • https://blog.delcampe.net/fr/la-philatelie-liee-a-lordre-de-malte/
  • Grange Daniel. L'Italie et la Méditerranée (1896-1911). Les fondements d'une politique étrangère. Rome : École Française de Rome, 1994. pp. 3-1702. (Publications de l'École française de Rome, 197-1-2); https://www.persee.fr/doc/efr_0000-0000_1994_ths_197_1

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