dimanche 20 juin 2010

4 juillet 1900 : voyage inaugural de Deutschland




En 1897, un paquebot allemand, Kaiser Wilhelm der Grosse, de la compagnie Norddeutsher Lloyd, remporte pour la première fois le record de vitesse de traversée de l'Atlantique Nord. Pour l'Allemagne de Guillaume II, c'est la reconnaissance espérée et le début de l'apogée de la grande marine voulue par l'empereur. Mais il existe une autre compagnie allemande qui opère sur la même ligne : la Hamburg Amerika Linie d'Albert Ballin, un grand ami du Kaiser. Celui-ci veut également apporter sa pierre à l'édifice du prestige de la grande Allemagne. Sa compagnie réplique dès les premiers jours du nouveau siècle : le magnifique Deutschland est lancé le 10 janvier 1900 par le chantier Vulcan de Stettin. Il est plus long, plus large et plus gros que l’actuel détenteur du record (longueur = 208,5 m., largeur = 20,4 m., 16 502 TJB). Sa machine à quadruple expansion entraîne deux hélices. La rivalité avec la compagnie adverse rend ses emménagements particulièrement luxueux et, bien sûr, il est muni de quatre cheminées, gage de puissance. Ce sera d'ailleurs le seul "quatre tuyaux" de cette compagnie.

Dès son premier voyage du 4 juillet 1900, il bat le record de traversée de l’Atlantique, effectuant la traversée en 5 jours, 15 heures et 46 minutes. Mais des problèmes techniques (d’importantes vibrations et une consommation de charbon particulièrement élevée) sont rapidement relevés mais difficiles à résoudre. Ils sont tels que la rentabilité du navire est en question. Des modifications radicales tant techniques que commerciales sont décidées après plusieurs années d’exploitation.

Le navire quitte le chantier qui l’a vu naître en septembre 1911 ; il porte maintenant le nom de Viktoria Luise et est devenu un grand yacht de luxe, à coque blanche, destiné à l’aristocratie allemande. Les machines ayant été changées, la vitesse est ramenée à 17 nœuds et les problèmes techniques sont largement atténués. Les espaces auparavant dédiés au frêt sont maintenant entièrement alloués aux passagers. Ceux-ci peuvent donc profiter d’un jardin d’hiver, d’une salle de gymnastique moderne et de nombreuses autres installations spacieuses. La salle à manger, qui occupe la largeur entière du navire, accueille en un seul service ses 487 passagers, tous de première classe. Le but du voyage n’est plus de traverser l’Atlantique mais de profiter de la croisière aux Caraïbes (déjà à l’époque…), en Méditerranée ou en Scandinavie. Mais la guerre arrive, le temps n’est plus aux loisirs touristiques et le grand yacht reste inutilisé pendant le conflit en raison de sa faible vitesse. Au retour de la paix, il est l’un des rares survivants et, à l’issue d’un nouveau passage au chantier en 1921, il n’est plus qu’un navire d’émigrants qui porte le nom de Hansa. Il a perdu à la fois deux de ses cheminées et la plupart de ses cabines de luxe. Il est finalement démoli en 1925 par le chantier qui l’a construit.

Pour plus d'informations sur cette époque de rivalités entre compagnies et nations pour la suprématie sur l'Atlantique Nord, nous conseillons au lecteur de se reporter au livre "Cunard, les Majestés de l'Atlantique et leurs concurrents" aux éditions MDV.


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L'association French Lines tient son AG au Havre

Ce samedi 19 juin 2010, les quais du Havre, habituellement déserts aux alentours de l'avenue Lucien Corveaux, étaient sillonnés de voitures à la recherche du siège de l'Association French Lines, dans les vastes locaux par ailleurs désaffectés de la CMA CGM. L'association compte presque 700 adhérents dont une cinquantaine se retrouvait là pour l'assemblée générale annuelle.

 

Dans l'assemblée, on pouvait reconnaître Jean-Claude Hélary, président d'honneur de l'Association des amis des paquebots et Luc Watin-Augouard, grand collectionneur d'objets maritimes et co-auteur de Cunard, les majestés de l'Atlantique (éditions MDV).

Encadrés, par le trésorier et le commissaire aux comptes, Aymeric Perroy (cheville ouvrière de l'association depuis dix ans), et son président Eric Giuily. A gauche d'Aymeric Perroy, Clémence Ducroix qui va remplacer celui-ci comme responsable des collections. Le conseiller historique de French Lines est en effet appeler à d'intéressantes fonctions à la mairie du Havre. Il ne quitte pourtant pas la partie puisqu'il y sera chargé du patrimoine maritime, lourde et stimulante tâche!


Les rapports moral et financier de l'association ont été présentés par ses responsables, Eric Giuily et Aymeric Perroy qui se sont félicités de l'accroissement de l'audience et de la visibilté de French Lines et de la diversification de ses activités, notant particulèrement une prise en compte plus fine des réalités commerciales (accord avec Hachette en particulier). Pour plus d'informations sur les activités de French Lines, se reporter à son site. (reportage agence Adhémar)